L’effet Denis Gurianov s’est fait sentir chez le Canadien hier soir

Je suis le premier qui va dire que même si l’ajout de Denis Gurianov est un excellent coup pour le Canadien, il ne faut pas mettre toute la pression sur un gars comme lui, aussi talentueux soit-il.

Il est donc logique, ce matin, de titrer mon article du match sur «l’effet Gurianov» afin de souligner, avec une pointe d’humour, son bon match.

Après tout, ceux qui ont regardé le match hier auront remarqué la présence de Gurianov sur la patinoire, lui qui a été le meilleur attaquant à évoluer sous les ordres de Martin St-Louis.

Je dis «ceux qui ont regardé» parce que le match était tard, il était un brin plate… et il n’était pas le plus en demande sur place non plus.

Tout ça pour dire qu’hier, le talent a remonté à la surface. Gurianov a été un véritable marchand de vitesse et il a profité de la présence d’un gars comme Nick Suzuki à ses côtés pour s’illustrer.

En plus de 17 minutes de temps de jeu (dont 2:24 avec un homme en plus), il a tiré six fois au filet.

On va s’entendre pour dire que ce n’est pas un rythme qui est soutenable à long terme, mais pour un premier match sous ses nouvelles couleurs, ça se prend quand même très bien.

Il n’a pas réussi à marquer (contrairement à Evgenii Dadonov), mais il n’est pas passé loin pour autant.

On souligne le but de Dadonov à Dallas, mais derrière les matchs des deux gars, on remarque une chose : les deux sont dans un environnement qui est plus adapté à l’endroit où ils en sont dans leur carrière respective.

Dadonov n’avait pas vraiment d’avantage à être à Montréal. Il s’est retrouvé ici par défaut, mais le voir dans un environnement où il peut se mettre à gagner plus régulièrement est plus favorable.

Et Gurianov, lui? Être dans un endroit où le club veut lui donner le temps pour se développer, c’est idéal.

Le mot «temps» est important ici puisque cette saison, jamais le Russe n’avait joué pendant 17:02 ou plus. Mais hier, aux côtés de Nick Suzuki, il l’a fait et cela l’a bien aidé.

Si c’est en forgeant qu’on devient Félix Forget forgeron, c’est en jouant au hockey que Gurianov va prendre confiance. Et qui sait si, à un certain point, il ne pourrait pas devenir le joueur qu’on sait qu’il peut être.

Et évidemment, en bon entraîneur, Martin St-Louis n’a pas seulement aimé le joueur avec la rondelle, mais aussi le joueur sans la rondelle. Sa prise de décisions était bonne.

Ce matin, sur les ondes de BPM Sports, Renaud Lavoie soulignait que Rafaël Harvey-Pinard, depuis trois matchs, avait perdu ses bonnes habitudes en tirant un brin moins au filet.

Ce que Gurianov vient d’offrir est une leçon à cet effet. Mais au niveau de l’effort, RHP n’a pas de leçon à prendre, on s’entend.

Malheureusement, le Russe a offert une telle performance dans un match plate à 22h 30 le soir quand l’attention est sur les transactions plus qu’autre chose. Ce n’est pas optimal.

Mais au moins, il a aidé le CH à gagner au compte de 3-1. Qu’est-ce que je retiens de cette victoire-là?

1. Le retour dans l’alignement de Kaiden Guhle a fait du bien. Plus le match avançait et plus on retrouvait le défenseur recrue, qui ne joue pas comme s’il était un défenseur de première année.

On l’a revu guider les siens… et il s’est permis un superbe but.

Il faut dire, encore une fois, que l’impact de David Savard s’est senti. Oui, le fait de jouer avec un jeune aussi talentueux que Guhle doit aider le Québécois, il n’y a aucun doute… Mais une chance qu’il est là, le #58.

Le plus important? Guhle n’a pas senti de douleur.

2. Après moins de deux minutes de jeu, c’était 1-0 en faveur des Sharks – en raison du revirement de Justin Barron. Cela n’indiquait pas l’allure du match puisque le CH a été bon en première, on va se le dire.

Mais après, ça a parfois été plus compliqué. Avec 33 arrêts, une chance que Jake Allen était en grande forme. Est-il poussé par les performances de son collègue québécois?

3. Le Canadien a joué neuf matchs lors du mois de février et il a gagné six d’entre eux. Il joue donc pour .666 depuis le retour de la pause, ce qui n’est pas vilain du tout.

Ceci dit, pour mon ami Tankathon, une telle séquence et une telle victoire contre les Sharks, ce n’est pas recommandé.

(Crédit: Tankathon)

4. Sincèrement, un match ordinaire de la sorte à 22h 30 un soir de semaine à quelques jours de la date limite des transactions, je ne peux pas croire que c’est bon pour le hockey.

Est-ce que Gary Bettman a peur que des duels de division plus fréquents soient en demande? Donnez-moi du Boston et du Toronto, pour l’amour du hockey et des rivalités.

Prolongation

Aujourd’hui, les gars auront congé. Ils reprendront le collier demain afin de se préparer en vue du match (22h 30) contre les Kings de Jonathan Quick Los Angeles.

On ne saura donc pas si Joel Edmundson est en mesure de s’entraîner avec les autres. Rappelons que c’est un détail un brin important avec la date limite qui sera au lendemain du match contre les Kings.

S’il ne peut pas jouer demain, il ne pourra pas jouer avant vendredi 15h. Ce n’est pas souhaitable dans l’optique où ça couperait des options pour la direction du Canadien en vue de la fin de la semaine.

Les autres blessés (autant ceux sur la liste des blessés que Kirby Dach et Joel Armia) ne sont pas sur le point de revenir au jeu. À moins d’un changement ou à moins de voir Edmundson jouer demain, les 18 patineurs qui ont joué hier joueront aussi demain.

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