Bienvenue en 2023!
Comme je l’ai fait dans un autre texte un peu plus tôt aujourd’hui pour Martin St-Louis, je me suis amusé à imaginer quelles seraient les résolutions de Kent Hughes pour la nouvelle année qui s’entame aujourd’hui. Sans vous « spoiler » le cœur de mon texte sur le coach, la conclusion était la suivante : Si MSL veut réussir ses résolutions pour la nouvelle année, il va devoir cesser de se plier aux exigences de ses patrons et se mettre à diriger librement son équipe.
Vous trouvez ça intense? Je ne peux que vous inviter à aller lire mon texte et à commenter sur Facebook pour me donner votre avis sur la question.
Cela étant dit, c’est le moment de sauter dans le vif du sujet et de s’intéresser à l’année 2023 de Kent Hughes et aux 5 grandes résolutions qu’il devrait prendre selon moi pour le bien de son équipe.
Vendre beaucoup
Lors du tournoi de golf du Canadien l’été passée, Joel Edmundson avait indiqué que la reconstruction du Canadien était terminée. Kent Hughes, lui, avait plutôt indiqué qu’il n’avait pas apposé de nom à ce que son club allait traverser durant la saison à venir. De son côté, Geoff Molson avait osé utiliser le terme reconstruction. Comme quoi, selon le point de vue, la situation réelle du Canadien n’est pas vraiment claire en ce moment.
À la date limite des transactions la saison dernière, Hughes a trouvé preneur pour Tyler Toffoli, Artturi Lehkonen et pour Ben Chiarot. Ma grand-mère aurait pu échanger ces deux gars-là tellement c’était évident qu’ils étaient pour quitter. Ils avaient une excellente valeur et il y avait beaucoup d’intérêt pour eux. C’était, permettez-moi l’expression, facile à faire. Hughes n’avait pas besoin de les « vendre », il n’avait qu’à négocier avec ses homologues pour obtenir le meilleur retour possible pour eux.
Si tu rends disponible Joel Edmundson ou David Savard, il y aura quelques clubs qui vont lever la main. Peut-être suffisamment pour qu’il y ait un peu de surenchère. Kent Hughes doit être comme un requin qui vient de sentir l’odeur du sang. Il doit passer à l’attaque et maximiser les retombées de ce genre de transactions.
Il doit surtout accepter de liquider certains vétérans qu’il aime bien pour le bien du futur de son équipe. Je sais qu’il apprécie Josh « la licorne » Anderson, mais il doit se résoudre à accepter que c’est un gars d’une trentaine de points par saison. Si quelqu’un voit encore en lui le joueur que tout le monde espère, le DG du CH doit en profiter.
Même chose pour Christian Dvorak. Si une autre équipe se cherche un troisième centre, Hughes doit lever la main et lui proposer l’ancien des Coyotes de l’Arizona.
Vendre beaucoup… mais pas dans le même sens
Je l’avoue, j’ai triché. La première résolution de Kent Hughes est deux volets. Il doit vendre dans le sens d’échanger des vétérans pour des actifs plus jeunes, mais il doit aussi vendre dans le sens qu’il doit réussir à convaincre les autres directeurs généraux que ses éléments les moins attrayants peuvent leur être utile.
Même si tu mets des pancartes, des néons et des confettis partout, tu vas être chanceux si quelqu’un signifie le moindre intérêt envers Evgenii Dadonov, Brendan Gallagher, Jonathan Drouin, Joel Armia ou Mike Hoffman.
C’est la job de Kent Hughes de réussir à résoudre ce genre d’impasses et l’option d’attendre que le problème se règle de lui-même (a.k.a. que leur contrat se termine), pour moi, n’est pas vraiment une solution. Ajoute des choix au repêchage, un espoir douteux, une poche de rondelles signées par Guy Lafleur, je ne sais pas, mais trouve une solution.
Kent Hughes doit mettre son plus beau complet trois pièces de vendeur de chars usagés et se mettre à l’ouvrage dès maintenant. Cache les défauts, met en valeur les qualités et liquide le vieux stock.
Et si la science nous expliquait ce qui se passe avec Joel Armia? → https://t.co/BMXFXXr641
— DansLesCoulisses (@DLCoulisses) December 15, 2022
Racheter ce qu’il ne peut pas vendre
Selon le site CapFriendly.com, le Canadien de Montréal aura une masse salariale de 93,8 M$ cette saison. Oui, ça inclut la liste des blessés à long terme, mais même en enlevant Carey Price, le CH est théoriquement au-dessus du plafond salarial. Normalement, ce sont les équipes gagnantes qui ont ce style de profil financier.
Si quelqu’un quelque part ose me dire que le Canadien est un club aspirant aux grands honneurs cette saison, j’espère qu’il aura droit à un rendez-vous express chez l’optométriste pour vérifier s’il a des problèmes oculaires. Parce que nos Glorieux n’ont pas grand-chose de ce surnom en ce moment.
Ainsi, si Kent Hughes n’arrive pas à vendre ses éléments problématiques, il devra regarder du côté des rachats de contrat. Prenons l’exemple d’un Joel Armia. Si Hughes rachète son contrat, il comptera pour 33 000$ la saison prochaine, pour 1, 03 M$ la saison suivante et 1,43 M$ pour les 2 d’après. C’est une belle économie par rapport à son 3,4 M$ sur la masse pour les prochaines saisons.
En plus, ça ouvre la place à un autre joueur, probablement un jeune, dans l’alignement du grand club. Tu ne peux pas vraiment perdre au change.
Cette solution s’appliquerait facilement et avantageusement aussi pour les contrats de Christian Dvorak, Chris Wideman et Mike Hoffman.
Faire ce qu’il faut pour repêcher le plus haut possible
J’ai toujours l’impression que je suis face à une sorte de dichotomie chez les partisans du Canadien quand vient le temps de parler de repêchage. D’un côté, ils rêvent d’avoir des joueurs comme Connor McDavid et Auston Matthews à Montréal et de l’autre, ils refusent d’accepter quelques défaites de plus pour être en mesure d’avoir une chance de les repêcher.
Cette année, le CH a la chance de mettre la main sur un talent générationnel en Connor Bedard. Ce type de joueur, ça passe une fois aux dix ans environ et il faut savoir saisir l’opportunité quand elle se présente. En plus, il ne te coûte rien, si ce n’est quelques défaites. Bon deal, non?
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bons joueurs après le premier choix. Parce que oui, il y en aura. Mais il n’y a qu’un seul Connor Bedard.
Les joueurs veulent gagner, les coachs aussi. C’est donc aux dirigeants de voir à long terme et de faire en sorte que le niveau de talent soit si mince que la victoire devient difficile à obtenir.
Kent doit vendre maintenant pour mieux gagner dans le futur.
Acquérir un deuxième centre et un gardien d’avenir
Je ne suis pas prêt, alors qu’il n’a que 21 ans, à dire que Kirby Dach ne peut pas être un deuxième centre dans la LNH. Je vois tellement de belles choses en lui que je ne suis absolument pas pressé de le catégoriser dans un rôle ou un autre. Toutefois, je sais une chose. Si Dach n’est peut-être le 2e centre espéré par Kent Hughes, il est à tout le moins une très solide option pour compléter Nick Suzuki et Cole Caufield. Déjà ça, c’est un immense gain pour l’organisation montréalaise.
Mais advenant que Dach ne soit pas ce qu’on espérait, ça laisse un trou béant pour piloter le deuxième trio. En attendant de trouver, Sean Monahan peut, lorsqu’il est en santé, occuper ce rôle. Cependant, nous savons tous qu’il y a de fortes chances qu’il quitte d’ici la fin de la saison. Kent Hughes doit donc repartir à la recherche d’un éventuel centre pour son deuxième trio. À moins que la chance soit de son côté et qu’il puisse repêcher Connor Bedard ou Adam Fantilli. Là, le problème serait réglé. Relire la résolution précédente pour plus de détails!
Ce n’est toutefois pas via le prochain repêchage qu’il pourra mettre en application la deuxième portion de la présente résolution. Le gardien d’avenir du Canadien est probablement dans les filières d’une autre organisation. Dernièrement, mon collègue Maxime Truman a révélé dans son émission avec Georges Laraque à BPM Sports que le Tricolore avait beaucoup d’intérêt envers Devon Levi, propriété des Sabres de Buffalo. C’est un dossier intéressant à suivre.
Personnellement, j’aime beaucoup Dustin Wolf du côté de Calgary, Nico Daws au New Jersey et Dylan Garand avec les Rangers de New York.
À moins que la solution soit déjà ici et qu’on se refuse de l’essayer. Lire ici Samuel Montembeault.
Prolongation
En 2023, je crois que c’est l’année où Kent Hughes commencera à mettre réellement sa marque dans l’organisation du Canadien de Montréal. Comme mentionné en début d’article, je considère que le DG a majoritairement pris des décisions faciles jusqu’à maintenant. J’aimerais le voir oser et sortir un peu plus de la boite.
Il a largement l’intelligence et les capacités pour y arriver, mais en aura-t-il le courage? Ça, c’est une question à laquelle je n’ai pas de réponse pour le moment.
C’est cette année, avec ces résolutions, que Kent Hughes va décider si nous aurons droit à un club moyen pendant 10 ans ou à une possible puissance de la LNH. Après tout, Nick Suzuki et Cole Caufield ne pourront pas toujours masquer les lacunes de l’équipe.
J’ai vraiment une impression de déjà vu en écrivant cette dernière phrase… Bizarre!