Premier juillet. Le temps commence à me manquer.
Non, je n’ai pas de déménagement de prévu. L’histoire, c’est que c’est la fête de mon frère demain.
Mon budget est assez serré, et sincèrement, je n’ai aucune idée quoi lui offrir. En plus, on n’a pas grand-chose en commun…
Si vous suivez moindrement mes activités ici, vous comprenez que le sport occupe une grosse partie de mon temps. La majorité, devrais-je dire!
Mais pour mon frère, le sport, c’est une perte de temps. Pour lui, du soccer, c’est juste une bande d’idiots qui se lancent une sphère parce qu’ils ne savent faire rien d’autre dans la vie.
C’était ça pour lui le soccer avant, devrais-je dire.
Pour sa fête, j’ai pris le pari d’acheter une paire de billets de l’Impact. Juste moi pis lui, au Stade Saputo. J’avais le stress d’un ado avant un oral d’anglais…
Vous auriez dû voir sa tronche quand il a vu les deux billets. Pour vrai, ça aurait fait le meme parfait pour illustrer l’expression: « c’est l’intention qui compte. »
C’est donc par une chaude journée d’été qu’on se pointe au Stade Saputo, lui, en camisole avec ses lunettes soleil, moi avec mon maillot de l’Impact. Jusqu’ici, tout ce qu’on a en commun, ce sont nos gougounes, et la bière dans notre main.
Arrivés à nos sièges, je vois déjà que la perception de mon bro change. Il voit le Stade olympique qui jaillit derrière les majestueuses estrades bleues du terrain, dans un panorama à couper le souffle. Les enfants qui trépignent d’impatience de voir Evan Bush s’installer entre ses poteaux, multiplier les acrobaties pour garder son équipe dans le coup. Les sourires dans le visage des amis, qui festoient, qui profitent de l’été, comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Enfin, il commence à comprendre : aller à l’Impact, c’est pas juste une question de soccer.
L’équipe est saluée, l’hymne national est chanté, on passe aux choses sérieuses. J’en dois une à Anthony Jackson-Hamel, qui ne met que 60 secondes à la mettre dedans.
C’est l’euphorie au Stade Saputo. Mon frère me saute dans les bras, donne des high-fives à ses voisins et danse sur la mythique The Fratellis de Chelsea Dagger.
Douze minutes plus tard, c’est reparti. Rudy Camacho marque, on entend la cloche du club 1642, le party est pogné. On sait que la soirée va être magique.
Je vois mon frère, les yeux ronds comme Saphir Taider avant de s’élancer en penalty, fixer les Ultras. Ils chantent, dansent tout au long du match. Je l’avoue, à ce moment-là, je suis fier: j’ai le feeling d’avoir déniché la seule ambiance de la sorte à Montréal.
Mi-temps, on prend une marche, le temps de manger un grilled-cheese, et que j’explique à mon frère c’est quoi un défenseur central.
Le match reprend, et Minneasota United se réveille. On traîne de la patte d’un but, mais ce n’est pas grave, la foule n’a certainement pas fini de chanter. Le soleil se couche tranquillement, mais nous, on n’en a pas fini avec ce match.
L’Impact passe près plusieurs fois, mais au final, on doit s’avouer vaincu. Les joueurs prennent quand même la peine de nous saluer, comme de bons vieux chums auxquels on dit au revoir, à la semaine prochaine.
Sur le chemin du retour, mon frère me signale ses intentions: on ira au match la semaine suivante contre Toronto FC, assuré.
On checkera pour des billets de saison man, ça doit être abordable, non? », me lance celui qui 90 minutes plus tôt, n’avait aucune idée c’était quoi un penalty.
Alors, pourquoi, je prends la peine de vous raconter ça?
Parce que je trouve ça aberrant que ce stade bleu là ne soit pas plein à chaque match. Qu’un tas de Québécois ne réalise pas que l’Impact, c’est pas juste du soccer. C’est un tas de joueurs francophone qui se défoncent à chaque match pour le Québec.
C’est une expérience pour goûter l’été, la fraternité et pour célébrer un peu. Décrocher de semaines de boulot où on oublie trop souvent qu’avoir du fun, c’est important aussi…
Le pire, c’est que pour la qualité du spectacle, c’est méga abordable. Moi, je prends toujours les mêmes billets, mais pour les curieux, l’Impact propose des tranches de prix différentes, adaptées à tous les goûts. Vous avez juste à suivre l’équipe sur les réseaux sociaux pour le constater…
Snapchat : impactmontreal
Bref, ne me cherchez pas mercredi le 7 août: je serai au Stade. J’espère qu’on s’y croisera!