Pour des raisons évidentes, le repêchage d’entrée dans la LNH est un moment propice pour permettre aux différents directeurs généraux de négocier entre eux et, dans le meilleur des mondes, de conclure des transactions pouvant s’avérer déterminantes pour l’avenir de leur club respectif.
Le besoin criant d’améliorer la ligne de centre montréalaise n’est pas un secret pour quiconque. Plus que jamais, les spéculations vont bon train quant à ce que réserve l’avenir pour les trois joueurs s’étant le plus régulièrement partagés les postes de pivots un, deux et trois lors des 2 plus récentes saisons.
Tomas Plekanec
De ces trois attaquants, il est acquis que Tomas Plekanec est celui qui a la meilleure valeur sur le marché des transactions et qu’il représente par le fait même la meilleure chance qu’a le Canadien d’obtenir un retour intéressant si un échange devait avoir lieu. Il est donc tout à fait compréhensible que plusieurs entrevoient avec optimisme la possibilité qu’une transaction soit conclue autour du numéro 14. D’autant plus qu’on en parle depuis plusieurs semaines, ici…
Lars Eller
Le cas Eller demeure une sorte de pari risqué, dans un sens comme dans l’autre. Mis à part quelques trop courtes séquences absolument splendides, le centre danois n’a jamais atteint le potentiel que plusieurs voyaient en lui lors de son arrivée à Montréal. Certains diront, peut-être avec raison, que le Danois n’a jamais été mis dans une position optimale afin de lui permettre d’éclore offensivement.
Il est vrai que le 81 n’a que très rarement bénéficié de la présence d’ailiers talentueux ou de minutes de qualité. Cependant, il n’a jamais non plus forcé la main de l’entraîneur ni offert de bonnes raisons de croire qu’il était en mesure d’occuper un rôle sur le top 6 pour une période de temps prolongée. #VisionTunnel
Le pivot de 26 ans fait a un travail honnête sur la troisième ligne mais, avec un impact de 3.5M sur la masse salariale jusqu’à la fin de la saison 2017-2018, il ne serait pas déplacé de qualifier Eller de joueur surpayé.
Ce qui n’aide pas non plus le cas du joueur de centre, c’est son dédain évident et régulièrement exprimé envers la position d’ailier.
En plus de démontrer une éthique professionnelle douteuse, le 81 se tire dans le pied en semblant réticent à vouloir démontrer la même ardeur au travail dans une position autre que celle de centre.
Les opportunités d’obtenir un poste offensivement intéressant sur le top 6 passeraient de 2 à 6 s’il se montrait ouvert à ne pas forcément jouer au centre.
Ainsi donc, la décision envers Lars Eller serait extrêmement facile à prendre si ce n’était de son physique impressionnant, de son talent indéniable et de ce qui semble, encore à ce jour, être un potentiel hors du commun!
Tous des atouts inestimables pour le Canadien si le joueur de centre en venait à éclore… #Patience #MaisCombienDeTemps?
La direction du CH croit-elle encore en Lars Eller? Si la réponse est non, il est probable que Marc Bergevin soit en mesure de conclure un échange afin d’aller chercher un joueur ou un espoir étant ou ayant le potentiel de devenir, à ses yeux, supérieur au joueur danois… Que ce soit en l’échangeant un pour un, en l’incluant dans un package deal, ou en faisant une transaction strictement comptable afin de s’offrir une marge de manoeuvre plus intéressante pour trouver des joueurs offrant un rendement responsabilité/salaire plus intéressant que celui du 81.
Ceci étant dit, il ne serait pas impossible de voir Eller éclore sous d’autres cieux… Là où un DG le voit encore comme un gros joueur de centre ayant le potentiel pour jouer sur les 2 premiers trios!
Personnellement, je crois que le pivot de 26 ans peut encore éclore dans la LNH mais je ne crois pas qu’il puisse le faire à Montréal. Ainsi donc, je pense qu’un échange bien réfléchi et aucunement précipité pourrait s’avérer une situation gagnante pour le CH, pour l’autre équipe concernée par l’échange ainsi que pour Lars Eller lui-même.
Sauf qu’à Montréal ou ailleurs, Eller devra inévitablement améliorer sa vision du jeu…
David Desharnais
C’est à Montréal que David Desharnais a la meilleure valeur. Le 51 a compilé 60, 52 et 48 points lors de ses trois dernières saisons complètes.
L’absence de joueur de centre imposant et talentueux pour évoluer à sa place au sein du premier trio est un problème dont il n’est pas responsable. On raconte que sa valeur à travers la ligue frôle le 0. Il est donc dur de penser qu’un échange l’impliquant pourrait permettre de faire l’acquisition d’un joueur étant capable de produire davantage que les 0,66 point par match que nous offre David Desharnais. Échanger Desharnais serait strictement se débarrasser de son salaire…
Lorsque Michel Therrien a demandé au 51 d’évoluer à l’aile pour une période indéterminée, ce dernier a répondu par une attitude exemplaire. Il ne s’est pas plaint dans les médias, ni auprès de ses coéquipiers et surtout, il a tout fait en son pouvoir afin de s’adapter à son nouveau rôle (même si ce rôle ne lui plaisait pas du tout). Sa capacité d’adaptation et son attitude professionnelle pourraient très bien faire partie des raisons qui pourrait lui permettre de rester à Montréal.
Si, par bonheur, Marc Bergevin réussissait à mettre la main sur un premier centre digne de ce nom, je serais curieux de voir ce que le Québécois pourrait faire au centre d’un second trio offensif. Si Galchenyuk devait enfin commencer à éclore au centre, je serais aussi curieux de voir si Desharnais pourrait toujours avoir une certaine utilité soit à l’aile, là où il a bien fait durant ce qui était une courte et majoritairement nouvelle expérience, soit au centre d’un troisième trio (ce dont je doute davantage). Je sais que plusieurs fans croient que l’athlète originaire de Laurier-Station n’a ni la vitesse, ni le style pour exceller sur un troisième trio mais, connaissant la capacité d’adaptation et la détermination du 51, je n’aurais aucun problème à tenter l’une ou l’autre de ces expériences si la situation devait s’y prêter. Sauf que le principal intéressé devrait au final nous démontrer qu’il est utile à l’équipe…
Dans l’hypothétique situation où de meilleurs joueurs que Desharnais viendraient à prendre sa place au centre, il ne serait pas mauvais d’avoir le 51 à Hamilton St. John’s portée de main en cas de blessures ou de sous-performances.
Bref, même s’il est clair que David Desharnais n’est pas à sa place au centre du premier trio, je pense qu’il y a encore plusieurs postes où il pourrait évoluer tout en étant une certaine police d’assurance pour le poste de centre.
La beauté de l’approche que je recommande est que si dans 6 mois, on s’aperçoit que l’idée ne fonctionne pas, on pourra alors échanger le centre québécois dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui. Après tout, il est dur d’avoir un intérêt sous la barre du zéro…
En conclusion, il est clair que les problèmes concernant la ligne de centre du Canadien ne pourront être, à court ou moyen terme, réglés à l’interne. Plekanec demeure le joueur offrant le meilleur potentiel en terme de retour. Je crois également que Lars Eller n’est pas à sa place à Montréal, mais qu’il ne faut pas le laisser partir sans un retour intéressant. Il a encore une valeur, lui.
En ce qui concerne Desharnais, à moins qu’il y ait un besoin urgent de libérer 3.5M sur la masse salariale, rien ne justifie de précipiter une transaction. Au mieux, il prouvera sa valeur et au pire, il sera toujours temps de l’échanger. De toute façon, il ne vaudra probablement jamais moins sur le marché des échanges qu’il ne le vaut actuellement…
Chose certaine, le CH ne remportera pas la Coupe Stanley avec Desharnais, Plekanec et Eller comme joueurs de centre! Il faudra tôt ou tard s’améliorer! Et même si l’on dit souvent que mieux vaut tard que jamais… Pourquoi procrastiner? Agissons tout de suite!
Ceci étant dit, tout ça n’est que pure spéculation basée sur l’espoir que Marc Bergevin sorte un lapin de son chapeau et réussisse à nous trouver un centre numéro un digne de ce nom. Gardons les doigts croisés, les prochaines heures seront sans doute intéressantes!