« Le match de l’année »
Voilà comment tout le monde, des supporters aux dirigeants en passant par les joueurs, ont mis la table pour le duel qui opposait l’Impact au DC United hier soir au Audi Field. Un match d’une importance capitale, où une victoire montréalaise aurait pu distancer le DC à 8 points de différence avec une poignée de matchs à faire, et où l’Impact aurait pu s’offrir le plaisir d’éliminer le Toronto FC de la course aux séries.
Mais voilà, la troupe de Ben Olsen en a décidé autrement, bien autrement, en annihilant l’Impact par la dure marque de 5-0. 5. 0. Vous avez bien lu, et je ne vous encourage d’ailleurs pas à vous retaper les faits saillants du match si vous avez déjà assisté au supplice de 90 minutes…
FAITS SAILLANTS | Un match difficile dans la capitale américaine >>https://t.co/bZY2aKnI0J
HIGHLIGHTS | A tough match in the US capital #IMFC #DCvMTL pic.twitter.com/lf6m3U1hdc
— CF Montréal (@cfmontreal) September 30, 2018
Il faut toutefois être honnête, malgré la dure défaite. Autant DC méritait de récolter les trois points, autant le score de 5-0 est peu représentatif de la rencontre. L’Impact a contrôlé la majorité de la possession durant ce match et a surtout tenté pas moins de 24 tirs en direction du filet de Bill Hamid. 24, ce n’est pas moins de 3x plus que le DC United qui n’en a tenté que 8. Cette tendance s’est fait sentir dès le début du match et s’est poursuivie tout au long, jusqu’à ce que les joueurs de DC mettent définitivement le match hors de portée.
Vers le quart d’heure de jeu, Saphir Taïder a perdu un duel de force face au maestro Luciano Acosta tout juste devant sa surface, et le petit argentin donnait les devants 1-0 à son équipe quelques instants plus tard après un 1-2 avec Yamil Asad et un beau tir dans le petit filet. L’Impact ne s’en est pas trop laissé décourager et a contre-attaqué rapidement, créant une superbe chance de marquer que Bacary Sagna a été incapable de concrétiser.
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Une séquence qui représente bien la première mi-temps, où Michael Azira et Quincy Amarikwa ont également eu de belles occasions de marquer qu’ils n’ont pas été en mesure de mettre au fond du filet et, bien souvent, de simplement cadrer. Tout aurait pu être bien différent si l’Impact avait été en mesure de répliquer au moins une fois en première mi-temps sur l’une de ses multiples occasions. La pression se serait retournée vers un DC United qui aurait été obligé de sortir plus fort en deuxième mi-temps et d’offrir plus d’espace aux Montréalais.
Mais bon, c’est plutôt le contraire qui s’est produit et DC United a marqué dès le début de la seconde mi-temps sur une très belle frappe de Wayne Rooney qui a (trop) facilement pris de l’espace devant Rudy Camacho pour se permettre de tirer. À partir de ce moment, ce fut une débandade assez difficile à regarder. La discipline défensive qui représente bien le schéma de Rémi Garde et qui implique une pression toujours forte sur le porteur du ballon et qui ne laisse que peu d’espaces entre les lignes a été reléguée au profit de longs ballons et de tentatives constantes de forcer le jeu vers l’avant. Cela a laissé de nombreuses lignes de passes ouvertes derrière les milieux et Luciano Acosta s’en est régalé. DC United peut définitivement remercier l’Impact…
Merci! #DCU | #DCvMTL pic.twitter.com/bKug6Om1uj
— D.C. United (@dcunited) September 30, 2018
L’Impact doit rapidement oublier cette contre-performance, et surtout le coup à l’orgueil qui accompagne les dommages au classement. Les Montréalais n’ont plus que deux points d’avance sur DC United, une marge très faible considérant les deux matchs en main que les hommes de Ben Olsen ont encore à jouer.
Surtout, dans un contexte où ce match était sur toutes les lèvres non seulement des amateurs de foot montréalais, mais également de tous ceux qui suivent la MLS de près, l’Impact vient de perdre beaucoup de crédit pour sa belle fin de saison et il est clair que désormais plus personne ne les voit en séries. Est-ce que ce coup de massue saura les réveiller pour les trois derniers matchs? Est-ce que trois victoires pour terminer la saison seraient non seulement suffisantes? La réponse à cette question n’est plus entre les mains des Montréalais, et c’est bien là le grand drame de cette cuisante défaite. Les chances demeurent, mais elles sont bien, bien minces.
Malgré la « domination statistique », aucun joueur de l’Impact n’a réellement bien fait dans ce match. Même Samuel Piette et Rod Fanni, habituellement des métronomes dans leur jeu, ont connu une soirée plutôt difficile. Ce fut particulièrement pénible pour Bacary Sagna et Saphir Taïder, notamment, qui ont multiplié les pertes de balles et les mauvaises décisions en portant le jeu vers l’avant.
Un match qui n’en finissait plus, et où l’arbitre a ajouté 6 minutes de temps additionnel avec une marque de 5-0, ce qui est selon moi inacceptable. Pour quelle raison tenter d’humilier encore plus une équipe qui se fait déjà complètement malmener? Pourquoi ne pas simplement arrêter un match qui est vraisemblablement déjà terminé? Ridicule, et encore une fois symptomatique d’une MLS qui grandit vite, parfois trop vite pour un arbitrage qui n’arrive pas totalement à suivre la cadence. C’était une humiliation de trop, et surtout non nécessaire.
Un match qu’on voudra oublier vite, et qui relègue l’Impact au rôle de négligé pour participer aux séries. Un rôle qui leur sied bien historiquement, voyons voir si Rémi Garde aura d’autres tours de magie dans son sac d’ici la fin de la saison où si cette année 2018 se résumera à une belle course aux séries infructueuse.
N’oublions pas, tout de même, que cette seule course aux séries était impensable il y a quelques semaines encore.
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ALLONS!