Nous sommes encore au mois de mars, la neige n’est toujours pas fondue, l’Impact n’a joué que 3 matchs mais déjà, les hommes de Rémi Garde ont récolté deux victoires à l’étranger et 6 points au classement. Un scénario qu’on a trop rarement vu à Montréal depuis l’entrée de l’équipe en MLS.
L’an dernier, les montréalais ont également obtenus leur deuxième victoire à l’étranger face à Orlando City, mais ils avaient cette fois dû attendre au 23 juin avant de pouvoir réaliser l’exploit, soit à leur 10ème match à l’étranger. On répète souvent à quel point les matchs sur la route sont plus difficiles à remporter en MLS, et chaque point acquis par l’Impact sur les terrains adverses en ce début de saison est un pas de plus vers une qualification en séries éliminatoires.
Au-delà des points acquis, la manière est encourageante. En effet, même si l’Impact avait réussi à tenir à Houston la semaine dernière et avait pu préserver le match nul, la manière dont l’Impact s’y était présenté, sans réelle envie, sans énergie, sans engagement, leur méritait plutôt une défaite. Rémi Garde a ainsi consciemment choisi de ramener le même onze partant cette semaine à Orlando, donnant la chance à ses joueurs de démontrer ce qu’ils sont réellement en mesure de faire, et ceux-ci ont saisi l’occasion.
Si les montréalais ont semblé errants en tout début de match, ils ont pris l’ascendant dès la 15ème minute de jeu et n’ont plus jamais regardé derrière. Le milieu de Taïder, Azira et Samuel Piette a complètement dominé Klejstan, Mendez et Johnson/Higuita. En possession autant qu’en récupération, en pression ou même dans les duels, le milieu montréalais a connu ce qui est probablement son match le plus complet depuis au moins deux ans. Samuel Piette a été particulièrement impressionnant alors qu’en plus de son travail habituel de destruction des attaques adverses, il a pu profiter des ouvertures dans la défense d’Orlando pour lancer ses attaquants vers l’avant. Le but d’Okwonkwo est d’ailleurs en grande partie attribuable à un Piette qui couvre bien Chris Mueller, lui arrache carrément le ballon et lance parfaitement Taïder sur la droite avec une longue passe bien calibrée. Un jeu d’un grand niveau, et typique des meilleurs #6. On « demande » souvent plus de jeu direct, de passes vers l’avant à Samuel Piette, et il a encore une fois démontré hier qu’il en est totalement capable… s’il en a l’occasion!
Vous et vos passes vers l’avant😅. @Olivier_Brett résume très bien la réalité dans cette 2e partie de ce tweet 👇🏼. Il faut des options devant pour jouer vers l’avant💡, ce qui était le cas aujourd’hui😉👍🏼 #IMFC https://t.co/L0m0Atn6UP
— Samuel Piette (@samuelpiette) 16 mars 2019
Surtout, la performance des milieux de terrain a permis de camoufler une rencontre un peu plus difficile pour les défenseurs, notamment pour Victor Cabrera. En fait, si le match d’hier était divertissant pour les partisans, les amoureux d’une défensive solide et bien campée ont dû passer un long 90 minutes. La défense d’Orlando était simplement terrible, particulièrement le nouveau venu Shane O’Neill qui a passé l’après-midi à courir après Nacho Piatti et a multiplié les erreurs. L’entraîneur James O’Connor a bien cherché à protéger son front défensif en alignant un 5-3-2, mais ça n’aura pas été suffisant.
Les défenseurs montréalais n’ont toutefois pas tellement été plus solides, notamment Victor Cabrera qui a fait deux bourdes catastrophiques qui auraient pu (voir « dû ») se transformer en buts. D’ailleurs, n’eut été du manque de finition de Dow Dwyer, le discours pourrait être bien différent actuellement. Zakaria Diallo n’a pas été parfait mais il a été un peu plus solide que son coéquipier, notamment lors des duels aériens défensifs où il a gagné un nombre incalculable de ballons. S’il n’avait pas perdu son sang-froid en toute fin de match en entrant dans le jeu de l’agitateur Dwyer, son match aurait été bien sans être excellent, mais il devra réfléchir longtemps à ce geste alors qu’il ratera le prochain match de l’Impact à Kansas City. Au moins, il en est clairement conscient.
Tout d’abord, je tiens à m’excuser auprès de mes coéquipiers, au staff et envers vous partisans de #IMFC pour mon carton rouge reçu. Je n’aurais pas dû répondre à cette provocation. La victoire est là et c’est le plus important ! Bravo les gars 🔵⚪️⚫️. pic.twitter.com/C07OveMK1P
— Zakaria Diallo (@zakariadiallo5) 16 mars 2019
Offensivement, l’Impact a connu son meilleur match en 2019. Nacho Piatti était dans une grande journée, comme c’est souvent le cas contre Orlando, et il a su profiter des occasions qui se sont présentées à lui en marquant à deux reprises. Là où ce match est particulièrement encourageant, c’est que l’Impact a obtenu pas moins de 19 tirs tentés vers le filet de Brian Rowe, dont 11 qui ont atteint la cible, un chiffre qui fait particulièrement contraste avec le seul tir cadré du match face à Houston. Surtout, même lorsque Piatti n’était pas impliqué directement dans certaines actions, l’Impact était en mesure d’être dangereux et de créer des occasions de marquer. Pas de #NachoDépendance hier.
Après un match plus compliqué à Houston, Orji Okwonkwo et Maxi Urruti ont retrouvé leur rythme du premier match et se sont montrés décisifs et impliqués. Le jeu d’Okwonkwo est particulièrement intéressant alors qu’il est capable de se créer des occasions pratiquement tout seul, et même lorsqu’il a un défenseur carrément sur le dos. On doutait d’ailleurs de sa capacité à « finir » les actions, mais il a démontré hier qu’il en était capable et qu’il avait même un flair pour cadrer ses tirs, peu importe leur provenance. Qu’il sorte du banc ou qu’il soit du onze partant, il sera un joueur important pour Rémi Garde cette saison, et il pourrait même devenir un atout en tant qu’attaquant de pointe, qui sait… Cela dit, même si Maxi Urruti n’a toujours pas marqué, sa forte pression sur la défense adverse a causé des problèmes aux défenseurs d’Orlando tout au long du match, tout comme sa capacité à revenir profondément aider ses milieux a servi la cause de ces derniers. Il ne marquera peut-être pas 10 buts, mais ce qu’il fait sur le terrain permet de créer de l’espace aux Piatti et autres Novillo de ce monde, que ça se traduise en passe décisive ou non.
D’ailleurs, la courte entrée d’Harry Novillo a rassuré tout le monde. L’ailier français démontre les mêmes qualités balle au pied qu’il l’avait fait en présaison, et sa vision du jeu est au-dessus de la moyenne. Il semble souvent tenté de se recentrer afin de pouvoir combiner avec Taïder et Piatti, ce qui pourrait créer des flammèches lors des prochains matchs si cela ne rend pas l’attaque des montréalais trop prévisible.
Une belle performance donc, sur laquelle l’Impact pourra s’appuyer durant les deux prochaines semaines avant de se rendre à Kansas City. Il reste plusieurs choses à travailler, notamment au niveau défensif, mais on sent clairement que les joueurs croient en ce que Rémi Garde leur vend et qu’ils cherchent à l’appliquer le plus directement possible. Après avoir ouvert le score à Houston, les montréalais se sont laissés complètement déconcentrer, ont cafouillé dans leur territoire et ont permis au Dynamo d’égaliser 1 minute plus tard. À Orlando, on a senti que les joueurs avaient cette volonté de demeurer concentrés après avoir marqué le premier but, et le contraste était parfait lorsque Nacho Piatti a doublé l’avance des siens quelques secondes après le but d’Okwonkwo. Comme quoi appliquer ce que l’entraîneur demande peut rapporter…
Avec cette victoire, l’Impact confirme donc son début de saison intéressant, et demeure bien positionner au classement dans une association de l’Est qui sera tout sauf simple.
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ALLONS!