Qu’est-ce qu’un choix sécuritaire au repêchage?
Plutôt, connaissez-vous LE mythe? Le mythe est vieux comme le monde.
Le mythe veut que plus le joueur est gros, plus il représente un bon pari pour percer la LNH. Pourquoi? Parce que s’il ne se taille pas un poste sur une première paire, ou au sein des deux premiers trios, il comblera sans anicroche un rôle de soutien. Le prix de consolation vaut mieux que pas de prix du tout. Du moins, c’est ce qu’entend le mythe.
Le mythe a arbitrairement oublié tous les petits joueurs qui ont fini par contribuer un peu partout dans l’alignement sans être des vedettes. Lorsqu’il est question des géants qui ont échoué, l’amnésie lui revient.
Le mythe a été déchiré en mille morceaux quand il a été prouvé que la grandeur était l’une des pires données pour prédire le succès d’un espoir dans la LNH. À la table du repêchage, les bons vieux points sont la mesure la plus fiable pour déterminer le taux de succès d’un joueur. Son degré de sécurité, si vous voulez. La corrélation est évidente: plus on fait des points durant l’année d’admissibilité, plus nos chances sont bonnes.
Rien n’est noir ou blanc, évidemment. Les recruteurs sont particulièrement doués pour identifier les habiletés et repérer quel joueur ne produisant pas suffisamment devrait être en mesure de produire dans un futur proche. Ils seront donc capables de trouver des secrets bien gardés.
Un recruteur toutefois, pourra essayer de trop en faire. Vouloir coûte que coûte dénicher l’exception. Et voler la vedette. Le psychologue Paul Meehl a d’ailleurs découvert dans ses recherches que les formules les plus simples pouvaient ainsi battre les prédictions des experts.
En juin 2014, un chroniqueur de Canucks Army, Rhys Jesspo, a mené un test des plus fascinants. À l’aide d’une formule très, très simple basée sur les points, et se limitant seulement aux joueurs la LCH (!), il a mieux repêché que 13 formations de la LNH de 2000 à 2010. Seulement 17 équipes professionnelles ont passé cet examen pourtant facile.
Vous avez là un choc des perceptions. Il existe cet espèce de préjugé envers les férus de statistiques. On les accuse d’être aveuglé par le talent et les succès offensifs. Mais ça ne pourrait être plus faux. Car l’objectif d’une telle approche est sensiblement de s’armer de la plus grande quantité d’informations pour limiter les erreurs. Pas les commettre! Il s’agit de jouer les probabilités. N’importe quand, on préférera celui ayant 80% de chances de devenir un bon top-9 avant un autre ayant 40% de chances d’être un excellent top-6.
En fait, les penseurs traditionnels croient y aller pour un choix sécuritaire en repêchant un attaquant robuste, disons un Stefan Matteau. La vérité est qu’ils s’élancent pour un coup de circuit sans le savoir, en prenant un risque plus ou moins calculé.
Logan Brown vs Clayton Keller
Le Canadien aura probablement ce même débat dans ses bureaux. La possibilité que Brown et Keller soient disponibles au neuvième rang n’est pas farfelue.
Clayton Keller m’apparait comme un choix des plus sécuritaires pour produire dans la LNH. Les exploits de Logan Brown dans la ligue junior de l’Ontario ne sont pas négligeables, mais il n’a simplement pas réécrit le livre d’histoire de son circuit comme Keller l’a fait au sein du programme américain.
Il est vrai, néanmoins, que le seul petit centre d’élite dans la Ligue se nomme Tyler Johnson. Or, si Johnson mesure 5’9 à l’heure actuelle, Keller fait 5’10 l’année de son repêchage. En fait, il n’est qu’à un pouce de Sidney Crosby, qui est toutefois bâti comme un char d’assaut – ses muscles du bas du corps sont hallucinants. Ce qui est encourageant à ce titre, c’est que Keller joindra la Boston University l’an prochain, qui est réputée pour son programme d’entrainement hors glace. S’il peut gagner du coffre et grandir encore un brin, son potentiel de centre numéro un ne sera plus à remettre en doute.
Si Sidney Crosby est le meilleur joueur au monde à 5’11 et 200 livres, et un attaquant techniquement impeccable, plus gracieux que quiconque, doit-on alors conclure qu’il a le physique idéal du joueur de hockey?
Ne vous méprenez pas: l’avantage physique de Brown est bien réel, en grande partie parce qu’il ne montre pas les mêmes problèmes de coordination et d’agilité diagnostiqués aux joueurs de son gabarit. Son habileté à récupérer les rondelles libres et s’acheter du temps en protection du disque n’en est que meilleure. Toutefois, en termes de talent, il est raisonnable de dire que Keller lui est supérieur.
C’est à ce niveau que le débat se complique. Ce que Brown concède à Keller en termes de talent, le compensera-t-il entièrement dans la LNH en vertu de ses atouts physiques? À quel degré exactement est-ce que ces qualités joueront en sa faveur?
J’ai alors une préférence subjective pour Keller. L’avantage du talent me rassure, me procure un sentiment de sécurité. Ce n’est qu’une question de philosophie. La vôtre est aussi bonne que la mienne…
Après tant d’heures de réflexion, je me suis décidé.
Clayton Keller est mon choix au neuvième échelon.
En rafale
– Milos Raonic s’est malheureusement incliné en trois manches face à Andy Murray.
Milos Raonic était si près du titre au Queen's Club…https://t.co/NFUaOqr8RL pic.twitter.com/We7ZsB7qnc
— RDS (@RDSca) June 19, 2016
– Lebron James a décidé d’être un bon papa. Bon papier humain. (Cleveland)
– Chris Nilan est furieux d’être associé à l’encan du mafioso! (TVA Sports)
– L’expansion à Vegas ne convainc pas tout le monde. La LNH échouera-t-elle lamentablement? (ESPN)
– Les Blackhawks croient en cet espoir pour remplacer Teuvo Teravainen!
Here comes the guy the #Blackhawks hope can fill Teuvo Teravainen's skates. Tons of skill. https://t.co/dBzQJi2dkf
— Mark Lazerus (@MarkLazerus) June 19, 2016