Pour la première fois en plus de 30 ans, un défenseur a obtenu 100 points dans la LNH cette saison : Erik Karlsson. L’époque où Jamie Benn a gagné le championnat des compteurs avec moins de 90 points est révolue.
Mais même s’il est devenu le sixième défenseur de l’histoire à réussir l’exploit, on dirait qu’il y a de la résistance par rapport à l’idée de lui offrir le trophée remis au défenseur de l’année.
Quelle est la raison? Est-ce en raison de son attitude… heu… déplorable? Personne ne le dira, mais j’imagine que cela a un lien.
Officiellement, c’est son jeu défensif qui fait hésiter certaines personnes. Le fait qu’il ait un différentiel de -21 semble refroidir les ardeurs de bien des gens. Et ce, même s’il joue au sein d’une mauvaise équipe et qu’il est sur la glace dans les moments difficiles.
Un élément à prendre en considération quand on critique Karlsson pour son différentiel: Karlsson a été sur la glace pour 20 buts marqués contre lui quand l'équipe avait enlevé son gardien.
Ça fausse considérablement les données…— Nicolas Cloutier (@NCloutierTVA) April 11, 2023
À plusieurs reprises dans le monde des médias, on note que Karlsson ne se soucie pas assez de sa défensive (ce qui est vrai, on s’entend) pour être le deéfenseur de l’année dans la LNH en 2022-2023.
On note des exemples à TVA Sports et chez BPM Sports ce matin.
Je comprends parfaitement le fait que Karlsson n’est pas le meilleur joueur défensif du circuit et que c’est difficile à cinq contre cinq. Ceci dit, quand il a gagné en 2015, il n’était pas à +30 non plus : il était à +7.
Mais est-ce qu’on va vraiment se baser sur l’inutile statistique du différentiel pour décerner un trophée?
À mes yeux, le débat est à la mauvaise place. Depuis des années, on donne le trophée au meilleur joueur offensif. Pourquoi changer la formule quand un gars, au sein d’une mauvaise équipe, pogne la barre des 100 points pour la première fois depuis des lunes?
With Norris Trophy ballots distributed this week, @AdjustedHockey makes a case for #sjsharks Erik Karlsson's historic season.
"The single best era-adjusted performance by anyone not named Bobby Orr or Paul Coffey since the Great Depression."https://t.co/4azVxq8XZm
— Frank Seravalli (@frank_seravalli) April 10, 2023
Le débat, c’est que la LNH devrait créer un trophée pour reconnaître l’excellence défensive de ses arrières – comme c’est le cas pour le Selke chez les attaquants. Et là, EK65 n’aurait pas sa place dans le débat et il pourrait se concentrer sur son trophée à caractère offensif.
Si on ne vote pas pour Karlsson, il ne faut pas que Josh Morrissey (75 points, +0) gagne. Cela voudrait dire qu’on ne vote ni pour l’excellence défensive, ni pour le meilleur offensivement parlant.
Oui, il a fait des erreurs en masse. Mais est-ce qu’on en est vraiment à juger s’il «n’est pas assez poche défensivement» pour se mériter un trophée qui lui revient de plein droit et qu’il a déjà gagné par le passé?
I think it's hard to argue that Erik Karlsson has had the best offensive season from a defenceman in at least the post-1995 era. That seems settled.
So the Norris debate is purely a question of what level of defensive deficiency is tolerable to still give him the award.
— JFresh (@JFreshHockey) April 10, 2023
Qui mériterait de gagner, si ce n’est pas Karlsson? Rasmus Dahlin et son jeu complet? Ouin, mais non.
Notons que le fait qu’il ne soit pas avec une équipe qui fait les séries ne m’arrêterait pas si je devais voter – comme dans le cas d’Adam Fox en 2021. Ce n’est pas de sa faute s’il n’a pas été échangé aux Oilers. En fait, c’est de sa faute parce qu’il a signé un énorme contrat, mais on se comprend.