Marc Bergevin a-t-il commis une erreur en blâmant ses joueurs publiquement?

Avez-vous déjà travaillé pour un patron qui ne valait pas grand-chose dans votre estime? Qui ne méritait pas d’occuper sa place dans la hiérarchie de l’entreprise? Qui ne mettait pas tout en place pour offrir des conditions gagnantes à ses employés?

Une équipe de hockey, c’est comme n’importe quelle autre entreprise. Même avec quelques employés compétents, toujours prêts à en offrir plus pour se dépasser, le sentiment général que le patron n’accomplit pas son boulot adéquatement est toxique.

Toxique au point où les meilleurs n’ont plus envie d’être les meilleurs…

L’attitude des joueurs du CH a certainement été problématique cette année. Le blâme de ce manque d’entrain est toutefois imputable au directeur général de l’équipe, Marc Bergevin.

Tous les intervenants s’entendent sur le fait que tout a commencé au camp d’entrainement.  À ce moment-là, les joueurs réalisaient une triste réalité : les Schlemko, Streit, Alzner et Hemsky ne détenaient pas l’ombre du talent des Markov et des Radulov. Suite au travail de leur DG, les joueurs savaient très bien que leur équipe avait perdu de son lustre…

Finalement, on a vu ces joueurs se propulser dans cette saison comme de vieux minets devant une canne de thon plutôt que des lions en cage, bavant devant un immense steak saignant…

Ce manque d’appétit n’est certainement pas imputable au manque de leadership dans cette chambre. Six ans après l’arrivée de Marc Bergevin, qui a consacré une énorme partie de ses efforts à injecter du caractère à cette équipe, comment cela pourrait encore être un problème?

Shea Weber est débarqué dans la métropole après avoir remporté le trophée Mark Messier, remis au meilleur leader de la LNH.

Persévérant, Andrew Shaw a peiné à soulever ses coupes Stanley, refusant de quitter le jeu malgré ses blessures.

Chaque fois qu’il embarque sur la patinoire, Paul Byron déjoue les pronostics, en fonçant dans l’enclave comme s’il possédait le gabarit de Milan Lucic. Idem pour Brendan Gallagher.

Karl Alzner conserve une attitude irréprochable, même s’il est inapte à ouvrir des pots avec ses mains meurtries.

Daniel Carr, Nicolas Deslauriers et Phillip Danault entament chaque présence comme si leurs vies en dépendaient.

Après s’être retroussé les manches, disputé l’ensemble de la saison malgré la fatigue et les blessures, les joueurs du Canadien ont été accusés de ne pas avoir la bonne attitude. Imaginez le sentiment de trahison qui s’est créé dans l’esprit d’un Brendan Gallagher, qui sacrifie son corps soir après soir, à l’écoute de ses paroles…

Aurais-tu dû parler d’un manque de confiance Marc?

Un énorme manque de confiance en tes moyens, après le pire été de ta carrière…

Phillip Danault a explicitement expliqué que les joueurs n’avaient jamais acheté le système de Claude Julien. Le lien ne s’est jamais fait entre l’état-major du Canadien et les joueurs. Point à la ligne.

La situation ne changera pas si du talent n’est pas injecté à cet alignement qui en manque cruellement.

L’attitude, ce n’est pas quelque chose qui s’acquiert d’une équipe adverse. L’instauration d’une attitude gagnante doit s’effectuer à l’interne.

Et ça, ça part d’en haut.

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