Marc Bergevin n’aurait jamais eu le feu vert pour une reconstruction

À son arrivée à Montréal au printemps 2012, Marc Bergevin a hérité d’une situation difficile. Le Canadien venait tout juste de connaitre une des pires saisons de son histoire et avait terminé au 28e rang de la ligue en saison régulière.

Sans identité réelle, le club tournait en rond depuis plusieurs années. Oui, avant 2011-2012, le Tricolore avait fait les séries six fois en sept ans, mais l’équipe était loin d’être menaçante.

Mais Bergevin a rapidement fait tourner le vent et seulement à sa deuxième saison à la tête du CH, Montréal s’est rendu jusqu’en finale de l’Est. N’eût été la blessure à Carey Price, qui était le joueur le plus dominant de la LNH, le club aurait possiblement pu se rendre jusqu’au bout.

Sauf qu’à long terme, cette réinitialisation rapide a fait mal à l’organisation. Le directeur général a coupé les coins ronds et plusieurs choix au repêchage ont été gaspillés lors de transactions.

Au final, la disette au repêchage du club de 2008 à 2015 a possiblement couté l’emploi à Bergevin. 

Toutefois, selon ce que rapporte Tony Marinaro, celui qui est désormais à l’emploi des Kings de Los Angeles n’aurait pas eu le choix de procéder de la sorte:

Selon ce que j’ai entendu, lorsque le Canadien avait ses entrevues pour embaucher un directeur général en 2012, une reconstruction n’était pas sur la table. Le Tricolore voulait renverser la vapeur immédiatement et posait la question : «Comment vas-tu changer les choses le plus rapidement possible?»

Marinaro ajoute ensuite ceci:

Il [Bergevin] ne pouvait pas se permettre d’être mauvais pour quatre ou cinq ans. Il devait essayer de faire les séries le plus rapidement possible et tenter de gagner la Coupe Stanley. Il a essayé d’y aller le tout pour le tout. Il a tourné les coins ronds et cela a fait en sorte qu’il a surpayé ici et là.

À plusieurs reprises pendant son règne à Montréal, Bergevin s’est fait reprocher de ne pas reconstruire. 

On pourrait dire la même chose de la saison 2017-2018, où, encore une fois, le club a connu une saison très difficile. Mais, au lieu de tenter une vraie reconstruction, le DG a décidé de «patcher» les trous du mieux qu’il le pouvait.

Si on se fie à Marinaro, ce n’était peut-être pas son souhait, mais bien un ordre qui venait d’en haut. 

L’équipe est passée à trois victoires en finale en 2021 de leur donner raison, mais Tampa était tout simplement trop fort.

Mais la haute direction de l’équipe semble avoir appris de ses erreurs. Il semble bel et bien que Jeff Gorton et Kent Hughes, eux, ont obtenu le feu vert pour reconstruire. Il faudra s’armer de patience, mais quand on regarde la façon dont les clubs gagnants ont été bâtis ailleurs (Lightning, Avalanche, Kings, Penguins, Blackhawks, etc.), il semble que ce soit bel et bien la recette à suivre.

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