Le Canadien a demandé à ce que l’on sacre la paix à Jonathan Drouin et il faut respecter cette demande. Même si le CH n’avait pas fait celle-ci, soit dit en passant…
Reste que ça ne nous empêche pas de réfléchir sur le contexte de jouer pour le Canadien lorsque tu es un gars de la place. En fait, je crois que ce qui se passe avec le #92 du CH doit justement nous faire réfléchir collectivement.
Guillaume Lefrançois en a profité pour contacter quelques anciens joueurs québécois de l’organisation hier afin de les questionner sur ce sujet jamais redondant là. Vous pouvez le lire ici.
Absence de Jonathan Drouin | « Ce n’est pas le temps de s’excuser ! » https://t.co/cnSDXGEHDq
— La Presse Sports (@LaPresse_Sports) April 29, 2021
David Desharnais, désormais en Suisse, a rappelé à Lefrançois qu’il avait adoré son expérience extraordinaire de porter l’uniforme bleu, blanc, rouge, mais qu’il avait tout de même traversé certaines séquences très difficiles. Des séquences qui te changent à jamais…
«Quand tu froisses une feuille de papier, elle ne redevient jamais aussi lisse qu’avant.» – David Desharnais
«Quand tu es Québécois, tout le monde s’attend à plus de toi. Surtout un joueur de la trempe de Drouin, qui joue dans le top 6 et qui doit faire des points. Ils vont moins critiquer une personne de l’extérieur qu’un joueur du Québec. Ce n’est pas un secret que c’est plus dur pour les Québécois.» – Desharnais au sujet du marché montréalais
Desharnais est allé encore plus loin, utilisant même le terme intimidation.
Après un seul point en 19 rencontres en 2013, le maire de Montréal avait suggéré dans un tweet de renvoyer Desharnais à Hamilton (LAH). Les gens s’étaient alors acharnés, autant les médias que les partisans, et Desharnais dit avoir été victime d’intimidation à ce moment précis là. Il soutient aussi que c’est possiblement ce que vit Drouin présentement, ajoutant qu’il est trop tard pour s’excuser. Qu’il faut changer. Qu’il faut essayer d’aider les joueurs qui traversent de mauvaises passes, et non leur taper sur la tête. Les journalistes, mais surtout les partisans, selon Desharnais…
Phillip Danault a aussi effleuré le concept d’intimidation avec les médias hier midi. Quand plusieurs personnes se mettent à taper sur la tête d’une seule autre personne…
Guillaume Latendresse a quant à lui mis le doigt sur une grosse partie du bobo : les attentes. Les gros contrats, les hauts choix au repêchage, les grosses transactions… ça augmente les attentes envers un joueur, surtout s’il est Québécois. Et lorsque tu ne les atteins pas, tu es déçu… et les gens aussi. Pas facile de devoir dealer avec une déception générale à ton égard…
On a pu le voir avec Phillip Danault en début de saison. Tout le monde était cool avec Danault… jusqu’à ce que l’on nous dise qu’il avait refusé un contrat de 5 ou 6 millions $. Là, la perception des gens et les attentes ont changé. Et la non-production de ce dernier est devenue lourde à porter…
Les attentes avaient changé.
On risque aussi de vivre la même chose avec Brendan Gallagher, même s’il n’est pas Québécois. À 3,75 millions $ par année, les attentes ont toujours été tolérables… mais à 6,5 millions $ à partir de la saison prochaine, elles risquent de devenir lourdes à porter. Surtout que Gallagher vieillit, qu’il est souvent blessé et qu’il risque de ralentir. Pas sûr que les prochaines années seront si agréables que ça pour le petit guerrier du Canadien…
Même chose avec Carey Price. S’il touchait un salaire annuel moyen de 6 millions $ (et non de 10,5 millions $), je suis pas mal certain que les gens seraient pas mal moins intenses avec lui.
Ceci dit, tous ces montants ne justifient pas des insultes, La critique? OK. Les insultes? Non! Jamais!
Prolongation
– On peut critiquer l’athlète, mais l’humain, non. Parfois, la ligne est toutefois très mince.109% // Il faut toujours se rappeler qu'il y a l'athlète, et l'être humain.
Le débat entre @Richardlabbe et Claude débute à l'instant sur nos ondes. pic.twitter.com/Op3kbpuDpU
— BPM Sports (@BPMSportsRadio) April 29, 2021
– Plusieurs ont malheureusement souvent tendance à l’oublier.
«Les athlètes professionnels ne sont pas des robots.» – @jp_tvasports
L'épisode jour est disponible ici : https://t.co/6TrQR2Dr0V
— UFC TVA Sports (@UFC_TVA) April 29, 2021
– Il n’y a pas que les joueurs québécois qui ressentent la pression de jouer pour le Canadien de Montréal. Et parfois, ça diminue clairement ton plaisir de jouer au hockey.
Quelqu’un va me faire croire que des joueurs comme Price, Weber et autres sont heureux ici? On n’a qu’à les écouter en point de presse et on sent à quel point ils détestent devoir s’expliquer aux médias pour nourrir la bête, mais parfois, ça devient de la folie. (3/3)
— Jeremy Filosa 🎙 (@JeremyFilosa) April 29, 2021
– Autre excellent texte sur la situation de Jonathan Drouin.
Quitter son équipe pour gérer une situation personnelle difficile n’est pas un geste de faiblesse. Au contraire. C’est courageux. Il faut être fort pour savoir reconnaître ses limites. Sa vulnérabilité.
Ma chronique sur Jonathan Drouin 👇🏻https://t.co/wdKSkkIK1v— Alexandre Pratt (@alexandrepratt) April 29, 2021