Matchs à Québec : le CH avait levé la main pour jouer gratuitement (contrairement aux Kings)

Ce matin, on a eu droit à une grosse nouvelle hockey au Québec, alors qu’on a appris que les Kings de Los Angeles viendront disputer deux matchs préparatoires du côté de Québec. Les Bruins seront tout d’abord de passage en ville le 3 octobre 2024, puis les Panthers feront de même deux jours plus tard.

C’était une belle nouvelle pour une ville qui aura à nouveau l’occasion de prouver qu’elle mérite d’accueillir de grands événements de hockey.

Or, par après, on a compris qu’il s’agissait d’une annonce coûteuse, et je le dis au premier degré : le gouvernement provincial a déboursé plusieurs millions de dollars pour attirer les Kings en ville lors de leur calendrier préparatoire.

Avec autant de gens au Québec qui doivent se serrer la ceinture, c’est assez légitime d’avoir de la difficulté à avaler qu’autant d’argent public ait été dépensé pour deux matchs de hockey (préparatoires, en plus).

Mais bon, certains ont simplement supposé que c’était le prix à payer pour accueillir deux matchs en dehors de l’un des 32 marchés de la LNH. C’est une grosse dépense, certes, mais «c’est le prix à payer» pour avoir des événements sportifs à Québec.

Sauf que…

Selon ce que rapporte Alexandre Pratt (La Presse) ce soir, il y avait une autre option sur la table pour accueillir du hockey de la LNH dans la capitale : le CH avait lui aussi levé la main pour aller disputer une rencontre à Québec.

Quel était le prix en fonds publics à débourser pour que ça se fasse? 0 $.

Oui oui. Pas le moindre dollar en argent public.

C’est donc dire qu’en fin de compte, le gouvernement va payer 5 M$ (et peut-être même plus) à trois propriétaires étrangers qui ne manquent pas exactement d’argent pour accueillir deux matchs de la LNH, alors qu’il aurait pu ne pas avoir à débourser le moindre dollar pour accueillir un match du CH.

France Margaret Bélanger, qui était à la base du projet, note que le club voulait louer le Centre Vidéotron et être son propre promoteur. Pas le moindre dollar des contribuables n’aurait été nécessaire pour réaliser le tout.

Qui est donc le coupable de cette décision qui va vraiment passer en travers de la gorge de bien des gens? Selon la présidente (sports et divertissement) du Groupe CH, le refus vient de Gestev, qui est la filiale de Québecor qui s’occupe de gérer le Centre Vidéotron.

C’est donc dire qu’au final, c’est en raison de la décision d’une filiale de Québecor que le gouvernement se retrouve à payer des millions de dollars en argent public à des propriétaires d’équipes américains. Et je vous avoue que ça me lève le cœur.

J’espère presque qu’il y a une autre raison qui n’est pas mentionnée qui explique cette décision, parce qu’en ce moment, tout le monde paraît mal.

Et en fait, tout le monde paraît encore plus mal quand on apprend que par le passé, le CH a dû payer pour l’équipe adverse quand il a présenté un match à Québec, alors qu’il n’a pas touché le moindre sou (en argent public, du moins). Je ne dis pas que j’aurais voulu que le gouvernement donne des millions au Tricolore, loin de là, mais il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.

Si le projet du Canadien a été refusé pour la simple et bonne raison que Québecor ne voulait pas accueillir le CH dans le Centre Vidéotron, c’est vraiment ordinaire. J’aimerais penser le contraire, mais l’addition de tous ces éléments-là me fait penser qu’il est absurde d’écarter cette théorie-là.

Parce qu’à 5 M$ en argent public, la rivalité (entre deux groupes privés) prend des proportions démesurées.

Je vous invite vraiment à lire le texte d’Alexandre Pratt à ce sujet (que je vous remets ICI). Il soulève également l’excellent point que bien des centres sportifs de la province attendent de l’argent qui ne vient pas pour rénover les installations et permettre aux Québécois d’en profiter.

Est-ce que je vous ai dit que tout ça me pue au nez, et pas qu’un peu?

MISE À JOUR : En soirée, Sébastien Bovet (Radio-Canada) a rapporté qu’une source chez Québecor lui expliquait que le contrat d’exclusivité avec les Kings avait été paraphé en septembre dernier, tandis que le Tricolore n’aurait contacté Québecor qu’au mois d’octobre.

L’explication se tient, mais en même temps, pourquoi ne pas avoir contacté le Tricolore en premier lieu pour voir ce qu’il était possible de faire? Je pense qu’il est légitime de se poser la question.

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