Le 30 mars 2022, soit il y a presque un an jour pour jour, une nouvelle rumeur avait fait grand bruit dans la ville de Québec, presque assez pour ébranler les derniers remparts qui ceinturent la haute-ville. Les Sénateurs d’Ottawa, propriété de feu Eugene Melnyk à l’époque, étaient pour disputer 5 matchs de saison régulière la capitale provinciale.
Pour tenter de faire mourir l’histoire dans l’œuf, le président des opérations commerciales des Sens, Anthony LeBlanc, avait déclaré que :
« Des représentants du gouvernement Legault avaient soulevé l’idée, durant la rencontre, que des matchs des Sénateurs puissent avoir lieu au Centre Vidéotron. Par contre, les discussions n’ont pas été plus loin. » – Anthony LeBlanc
Mais c’était bien assez pour que tous les amoureux des Nordiques se mettent à rêver d’un retour de leurs amours dans le circuit Bettman et je les comprends. Malheureusement, le projet n’a pas semblé aller plus loin et n’avait pas l’air d’avoir des ancrages bien solides dans la réalité jusqu’à ce matin.
De passage au micro de Jean-Charles Lajoie à l’émission Premier Conteur sur les ondes de BPM Sports, Renaud Lavoie, journaliste à TVA Sports, a ressorti cette histoire de boules à mites alors qu’il parlait des derniers développements dans le dossier de la vente des Sens par les deux héritières Melnyk. Soulignant que les deux filles d’Eugene ne feraient pas un profit de 900 quelques millions de dollars après la vente du club, devant éponger les dettes de leur père s’élevant à quelque chose comme 450 M$, JiC s’est faufilé pour ramener le souvenir de cette histoire de matchs à Québec.
Selon lui, le plan de l’ancien propriétaire était clair : Amener des matchs à Québec, d’abord 5 puis peut-être 10 si tout va bien et, si l’expérience est concluante, transférer l’équipe dans la capitale de La Belle Province en y ajoutant des investisseurs locaux.
Entre le scénario de l’animateur et les déclarations officielles des Sénateurs, il y a tellement une grande marge que je n’ose prendre position. Je ne sais pas trop qui croire et dans le doute, je préfère m’abstenir.
Mais si ça n’avait été que ça, je ne prendrais pas de votre temps pour vous écrire des choses que l’on sait déjà pas mal tous. Le croustillant, c’est que Lavoie a ajouté son grain de sel en dévoilant que, selon ce qu’il a pu entendre ici et là, les Sénateurs n’auraient pas été les seuls à avoir eu un projet semblable.
« Je sais que ça s’est parlé aussi avec d’autres formations au cours des années d’aller jouer des matchs là-bas. » – Renaud Lavoie
Par contre, ça soulève quelques questions :
Si c’est bien vrai, quelles équipes auraient eu avantage à se déplacer jusqu’à Québec pour y tenir des matchs de saison régulière? Il y a quelques suspects comme les Coyotes et les Hurricanes qui me viennent immédiatement en tête.
Toujours si c’est vrai, qu’est-ce qui a fait dérailler le projet? Parce que l’employé de Québecor en parle au passé, ça implique donc que ces projets ne sont plus en branle. Alors qu’est-ce qui a fait dérailler le train avant qu’il n’arrive à destination?
Et en dernier lieu, est-ce que l’on peut croire Renaud Lavoie sur ce coup-là? De prime abord, j’aurais tendance à croire qu’il est crédible et donc, qu’il n’y a pas de raison de ne pas le croire lorsqu’il affirme de telles choses. Toutefois, on parle ici d’un journaliste payé par Québecor et un animateur qui est aussi employé de cette boite qui est elle-même propriétaire de l’amphithéâtre où les matchs auraient eu lieu et qui vise à devenir propriétaire des Nordiques 2.0 s’ils devaient renaître de leurs cendres. Ainsi, si ça devait avoir lieu, leur employeur serait le principal bénéficiaire de toute cette histoire. Se pourrait-il, dans ce cas, qu’ils tentent de planter la graine en espérant qu’elle finisse par germer dans la tête des dirigeants d’une équipe de la LNH. En temps normal, un journaliste a un devoir de neutralité, mais là, la ligne est tellement mince que ça me fait douter.
Selon vous, est-ce que je fouille trop loin et je me crée des scénarios farfelus?
Je ne sais plus trop quoi en penser. J’ai le goût d’y croire et de voir la rivalité Québec-Montréal renaître, mais il y a tellement eu d’histoires qui n’ont jamais même passé proche d’aboutir qu’on dirait que je me protège pour ne pas me faire faire mal à nouveau.