Michel Therrien mérite-t-il vraiment P.K. Subban?

Pas plus tard que le 20 janvier dernier, c’était un Michel Therrien avec un trémolo dans la voix, prêt à recevoir les balles dirigées vers ses joueurs, qui défendait Andrei Markov du mieux qu’il pouvait, après une soirée misérable du défenseur russe.

Markov avait raté un nombre incalculable de jeux de routine face aux Bruins de Boston, offrant même la rondelle à Max Talbot sur un plateau d’argent dans l’enclave en première période. Une crampe au cerveau qui a mené au premier but de Boston.

Therrien avait alors gagné beaucoup de respect, même de la part de ses plus ardents détracteurs sur les réseaux sociaux, en ayant tenté de manière passionnée d’adoucir les critiques pesant sur le dos de son  vétéran.

Il a fait un choix ingénieux: celui de souder son vestiaire, en créant une situation «nous contre les médias».

Mais, hier soir, il a tout gâché.

Lorsque le score indiquait 2 à 2, hier soir, face à l’Avalanche, le Canadien ne pouvait certainement pas se limiter à obtenir un tout petit point. Il devait miser tous ses jetons et jouer avec l’urgence de gagner une série de matchs afin de faire les séries par la peau des fesses.

P.K. Subban, avec l’effort, la fougue qu’on lui connait, se démenait alors à arracher le but de la victoire à ses troupes. Jouer le cadran? Jouer défensivement? Pas question de s’en contenter. Il a donc essayé de bricoler une chance de marquer avec le peu que l’Avalanche lui donnait, car c’est ce que font les joueurs d’élite.

Combien de fois a-t-on vu Subban exécuter ce jeu à la perfection? Petite feinte vers la droite, protection de rondelle impeccable et hop, une chance de marquer jaillit de nulle part.

C’est un jeu à risque, soit. Mais les défenseurs d’élite se doivent de les effectuer, autrement ils ne seraient pas considérés ainsi. Le risque zéro n’existe pas quand un défenseur tente de trouver une brèche à la ligne bleue.

Arriva ce qui devait arriver: Subban a été farouchement contenu par Grigorenko, a perdu pied et a donné la rondelle à l’adversaire. Bergevin ne cesse de répéter que les joueurs doivent cesser de craindre de commettre une erreur, de jouer pour gagner. C’est exactement ce que Subban a fait. On demande aux meilleurs joueurs de prendre des risques, puisqu’ils sont talentueux. Il faut donc accepter le revirement inévitable qui en découlera, car le résultat final en vaut la chandelle.

Michel Therrien avait une bonne occasion de calmer la tempête en défendant bec et ongle le joueur qui tient son équipe sur le respirateur artificiel depuis le 2 décembre: P.K. Subban. Ajoutons que, sans l’apport de ce dernier, notre homme à cravate serait probablement de retour à ses anciennes amours, soit l’Antichambre.

«C’est un jeu individuel qui nous a coûté le match», a-t-il utilisé comme excuse pour expliquer la défaite des siens.

Comment a-t-il osé? Pointer du doigt la vedette de son club, qui, malgré tous ses défauts, se donne corps et âme match après match? Au bout du compte, Therrien, en refusant de s’attribuer une once de blâme durant la séquence historiquement pitoyable de son équipe, en critiquant constamment l’exécution de ses joueurs alors que son système fait vraisemblablement défaut, en se contentant de saluer son directeur général qui a encaissé pour lui toutes les critiques à son endroit, est le grand individualiste de cette histoire.

Dans tout ça, P.K. Subban est le premier à argumenter avec les journalistes dès qu’ils remettent moindrement en question les tactiques ou les décisions de l’entraineur. Donne à manger à un cochon, il viendra chier sur ton perron, disent-ils…

Parce que Subban est bien des choses, mais il n’est certainement pas le problème de cette formation. Oh que non. Lorsque le 76 est sur la glace, 55,91% des buts marqués sont à la faveur du Canadien. Lorsque celui-ci se repose au banc, la Flanelle ne voit que 43,64% des buts être inscrits dans le filet adverse. N’oublions pas qu’il réussit à exercer cet impact en jouant en moyenne 26 minutes par match et ce, face aux meilleurs éléments de l’autre équipe.

Par ailleurs, le droitier est présent au total pour 62% des buts enfilés par son équipe depuis le début de la saison. En plein coeur de la débandade son équipe, Subban affiche 23 points à ses 27 derniers matchs. Ce n’est pas compliqué: le CH est incapable de marquer pour sauver sa peau lorsque son exubérant défenseur n’a pas les deux patins sur la surface de jeu!

Ah, faudrait-il également mentionner que les statistiques de revirement de la LNH ne sont pas fiables le moins du monde (ce qui a même été avoué par l’ancien directeur des opérations Jon Collins). Dans les faits, selon la firme Sportlogiq, Subban est le défenseur du CH se rendant coupable du plus bas taux de revirement par touche de rondelle.

Qu’attendons-nous de Subban exactement? Qu’il emprunte un style de jeu sobre, sans artifices, l’empêchant de changer l’allure du match? Voulons-nous Rob Scuderi, le supposé défenseur défensif ultra-efficace qui moisit présentement dans la ligue américaine après avoir été ignoré par 29 équipes, ou P.K. Subban, l’homme pouvant renverser la tendance avec la rondelle sur sa lame? L’homme qui, année après année, s’est imposé comme le joueur du Tricolore le plus dominant en séries éliminatoires, et de loin, alors que l’enjeu était grand.

Certains (on ne les nommera pas), croyez-le ou non, l’échangeraient en retour de Stamkos, sous prétexte que le Canadien n’a pas de joueur de centre numéro un. Aie, aie, aie! Cela revient à croire que Petry est un défenseur numéro un, que Gilbert et Emelin sont aptes à prendre de plus grandes responsabilités sur un top-4, que Markov est le général d’antan. Il faut se bercer d’illusions pour penser qu’un défenseur de la présente brigade pourrait du jour au lendemain s’acquitter des responsabilités de Subban avec la plus grande facilité qui soit.

À ce stade, le choix n’est pas difficile à faire entre Subban et Michel Therrien. Si ce dernier veut cracher sur son cheval de course pour se sauver la face, il peut bien lever les feutres. Il n’est pas digne du deuxième meilleur joueur de son équipe après Carey Price.

Jacob de la Rose progresse bien

C’est un Jacob de la Rose un brin plus offensif qui est parmi nous depuis que Marc Bergevin l’a rappelé de Terre-Neuve.

Le Suédois s’est avéré un des rares points positifs durant la défaite des siens au Colorado. Il s’est admirablement bien chargé de la besogne de troisième centre, en effectuant des sorties de zone efficaces et de bons replis, en utilisant bien son bâton pour neutraliser les menaces adverses et en décochant quelques bons tirs en direction Semyon Varlamov.

Mine de rien, la blessure de Desharnais a permis à Michel Therrien de grossir sa ligne de centre en y insérant le costaud De la Rose. Ce n’est pas un secret pour personne, avoir un bon gabarit est un avantage certain à cette position, et on a pu remarquer par conséquent que l’équipe sortait plus efficacement de son territoire, se déplaçait plus rapidement le long des rampes et fermait davantage le jeu sans la rondelle.

A-t-on devant nos yeux le futur centre numéro trois du Tricolore? Pas si vite…

On verra avec le temps si la progression dont on parle est réelle, mais ça regarde bien pour le moment.

En rafale
– Lars Eller serait un joueur disponible sur le marché depuis un bout de temps, selon les informateurs de TSN. (Insider Trading)

Je n’ai rien contre l’idée de l’échanger si le retour en vaut le coup. Je continue toutefois à penser qu’il peut livrer la marchandise au centre du troisième trio.

– Paul Byron est le joueur de location que le Canadien tenterait plutôt de signer. (25Stanley)

Ça se veut, en quelque sorte, une bonne nouvelle. Byron est un excellent joueur à avoir sur un quatrième trio, ou un top-9 à la rigueur, et il est l’un des meilleurs du circuit en désavantage numérique.

Par ailleurs, Pierre LeBrun a indiqué que quelques équipes auraient démontré de l’intérêt pour les services d’Alexei Emelin! Il faudrait toutefois que le russe accepte d’être échangé, car il bénéfice d’une clause de non-mouvement complète.

– Le CH a envoyé un recruteur au match Rangers-Leafs.

– Causera-t-il la surprise au camp de l’Impact? À suivre!

– Les Jets auraient avantage à échanger Andrew Ladd plutôt que de le signer. (Sportsnet)

– Dale Weise, Tom Gilbert et Lars Eller figurent sur la liste des candidats qui pourraient être échangés avant la date limite. (TSN)

– Michael McCarron est-il le meilleur espoir du Canadien? (Fanadiens Express)

– Le Canadien est une équipe qui aurait besoin de profondeur à gauche, si Beaulieu devait être échangé…

– Je crois que nous sommes plusieurs à partager ce sentiment, Russell…

– Marc-André Bergeron est sans mots lorsque vient le temps de décrire le talent d’Auston Matthews! (98,5 Sports) #WowWowWow

– Un titre-poubelle de TVA Sports… (TVA Sports)

– Dave Stubbs croit que Geoff Molson aura son mot à dire s’il souhaite le congédiement de Michel Therrien.

https://twitter.com/Dave_Stubbs/status/700433136077959168

– Martin Reway pourrait revenir à temps pour les séries de la NLA.

– Incroyable que Pierre LeBrun ait à répondre à cette question!
https://twitter.com/NicholsOnHockey/status/700465844686487557https://twitter.com/NicholsOnHockey/status/700465844686487557

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