Aujourd’hui est un grand jour. Le Canada et les États-Unis s’affronteront en grande finale du tournoi des Quatre nations à Boston.
Non, le TD Garden n’est pas le Centre Bell et non, le buzz au sud de la frontière mieux protégée depuis qu’on a un tsar du fentanyl n’est (vraiment) pas à la hauteur du buzz au nord de celle-ci.
Mais on s’en c*ss pas mal, non ? Pas besoin des autres pour mousser quelque chose qui nous tient à cœur en tant que fier Canadien…
Qui va gagner ?
Si le Canada parvient à prendre sa revanche et à l’emporter en territoire ennemi (au sens sportif), il remportera le tournoi. Et ça fera le plus grand des plaisirs à Sidney Crosby, qui sait qu’il ne gagnera rien cette année avec les Penguins…
Sauf que si le Canada l’échappe encore ce soir, il aura donc subi deux défaites en l’espace de quelques jours à peine face aux Américains, malgré la présence de Crosby, Nathan MacKinnon et Connor McDavid dans son alignement. On remettra encore plus en question les non-sélections de Mark Scheifele, Logan Thompson, Macklin Celebrini, Connor Bedard, Tom Wilson, Mackenzie Blackwood et j’en passe…
Comme on l’a fait après les deux derniers championnats mondiaux junior…
Maudit que j’ai hâte à 20h00 ce soir.
Ma prédiction : Canada 4 – États-Unis 3. Et deux mauvais buts de Jordan Binnington…
Équipe Québec dans tout ça ?
Il s’est passé quelque chose hier au Québec : le Parti québécois a déposé à l’Assemblée nationale une motion ayant pour objectif de reconnaître l’existence d’une Équipe Québec au hockey, notre nouveau sport national.
La motion a été rejetée.
Qu’il y a ait du lobbying de la part de la gang (très sympathique) de la Fondation Équipe Québec – très active sur les réseaux sociaux -, je n’ai aucun problème avec ça. On doit tous défendre nos valeurs et nos convictions, dans le respect. C’est un principe important à mes yeux.
Mais que le PQ ait décidé d’embarquer là-dedans 36 heures avant la grande finale Canada vs États-Unis, j’ai trouvé ça petit (comme dirait Laurent Courtois). #PetitePolitique
Vous aurez compris que je suis contre la création d’une telle équipe au très très haut niveau.
Que l’on ait une Équipe Québec en bas âge, jusqu’aux catégories M15 ou M18 mettons, aucun stress. Faire joueurs nos meilleurs joueurs avec et contre nos meilleurs joueurs, ce sera toujours oui…
Mais que l’on décide de ne plus envoyer nos meilleurs joueurs québécois jouer pour Équipe Canada, en M20 ou chez les adultes, parce qu’ils doivent jouer pour Équipe Québec, j’achète moins.
Et que l’on donne le choix à des joueurs comme Samuel Montembeault ou Alexis Joseph bientôt d’opter pour le Canada ou le Québec, encore moins !
Jusqu’à preuve du contraire, le Québec n’est pas un pays.
Les nations non-souveraines qui ont une équipe nationale (surtout au soccer) ont toutes un contexte qui le justifie. Je ne vois pas la même justification ici au Québec, en termes de hockey…
Est-ce que je suis révolté de voir nos équipes canadiennes aller aux CMJ ou à la 4 Nations avec très peu de Québécois ? Non, parce que je ne vois pas de méga injustice. Quels joueurs québécois auraient pu faire l’équipe, mais ne l’ont pas fait en raison de leurs origines québécoises selon vous ?
(silence)
Je préfère que l’on s’attaque aux raisons des difficultés récentes du hockey québécois, plutôt que suggérer des solutions simplistes à des problèmes complexes.
Les coûts… le coaching… la dilution du talent dans plusieurs ligues lorsque le scolaire entre en jeu…
Mais de grâce, ne créons pas une Équipe Québec parce qu’on est incapable de percer avec régularité l’équipe de notre pays, le Canada.
Où est-ce que je m’en vais avec mes skis patins ‘à matin ?
Si vous réclamez haut et fort une Équipe Québec depuis hier matin, j’espère que vous ne regarderez pas la partie Canada vs États-Unis avec un gilet rouge tantôt.
L’un ne va pas bien avec l’autre.
Si tu es pour la création d’une équipe québécoise afin de jouer dans ces compétitions internationales de haut niveau, c’est que tu es de facto contre la participation québécoise dans l’équipe canadienne. Militer pour la création d’Équipe Québec, c’est en même temps rejeter la participation du Québec dans Équipe Canada. Militer pour la création d’une équipe québécoise afin de compétitionner avec l’équipe canadienne, c’est à la base se détacher du concept de l’équipe canadienne. Pensez-y…
Alors, en tant que Québécois qui rejette l’équipe canadienne, SVP, ne prends pas pour Équipe Canada ce soir.
Et ne me dites pas que vous demeurez partisans d’Équipe Canada parce que le Québec que vous aimez tant en fait partie : il n’y aura pas un seul Québécois en uniforme ce soir. Respectez vos principes et ne supportez pas le Canada, si vous ne croyez pas au Canada. Appréciez le spectacle de façon neutre.
En terminant, je tiens à saluer celui qui m’a écrit sur X qu’il allait prendre pour les Américains ce soir, tellement il n’aime pas le Canada. Toi, t’es au sommet de la pyramide du non-sens du jour.
(Crédit: Grok)
Est-ce que j’aime le Québec ? Bien sûr que oui… même si je dois avouer que depuis la COVID-19, j’ai été déçu de nos valeurs profondes. Disons que la façon dont le Québec a répondu à la pandémie – contrairement à d’autres places dans le monde – m’a fait beaucoup réfléchir sur nos valeurs québécoises.
J’ai toujours été un gars de centre-droite qui depuis cinq ans, passe pour un paria d’extrême-droite seulement parce que je n’ai pas la même pensée (unique) que l’on entend chaque jour dans les médias montréalais. Peut-être ne suis-je pas assez docile, comme dirait Geneviève ?
Mais bon, je m’écarte un peu pas mal ici.
Vive le Québec – libre ou pas – et vive les équipes québécoises… jusqu’à M15 ou M18, hehe.
Mon mot de la fin : arrêtons de chercher des raisons de se diviser. Rassemblons-nous. Ce soir, ce sera derrière mon pays, le Canada, que je me rassemblerai avec mes chums québécois.
Prolongation
À noter que je respecte totalement l’opinion de ceux et celles qui souhaitent la création d’une Équipe Québec ; je dis seulement qu’elle est incompatible avec le fait de supporter le Canada ce soir.Je sais que l’être humain est un être de contradictions, mais il faut quand même les soulever, ces contradictons-là, lorsqu’elles se pointent.
Dans la vie, il faut être conséquent avec ses valeurs et ses convictions.