À la suite de la nomination de Nick Suzuki comme capitaine du Canadien, les réactions immédiates étaient très fortes. Deux semaines plus tard, la poussière commence à retomber sur l’événement et on laisse désormais le jeune homme se prouver dans son nouveau rôle.
Sauf qu’il reste que certains points de vue sur le choix, comme ceux des anciens capitaines, peuvent offrir des informations très intéressantes.
Puis hier, Brian Gionta, qui avait été capitaine de 2011 à 2014, a livré une belle entrevue à Jean-François Chaumont sur le sujet.
Ancien capitaine du Canadien, Brian Gionta a offert quelques conseils à Nick Suzuki, par l’entremise de l’ami @JFChaumont. Reste à voir s’il va les lire et les appliquer.https://t.co/PjBw8u5w5w
— Jonathan Bernier (@JBernierJDM) September 25, 2022
Évidemment, le fait français a été abordé. Les quatre derniers capitaines du Canadien, c’est-à-dire Shea Weber, Max Pacioretty, Brian Gionta et Saku Koivu, n’ont jamais appris la langue de Molière au point d’en parler publiquement. Gionta a toutefois affirmé à Chaumont qu’il était primordial que Suzuki apprenne la langue principale des Québécois:
Tu gagnes encore plus le cœur des partisans en échangeant des mots simples. Je conseille à Suzuki d’y consacrer des efforts. Est-ce qu’il deviendra bilingue ? Je ne le sais pas. Mais s’il dit qu’il veut déjà s’y attaquer, je trouve ça très intelligent de sa part. Il respecte la population où il pratique son métier.
-Brian Gionta
Notons que dans l’entrevue, l’Américain affirme avoir fait des efforts pour apprendre le français, mais bon, ça ne s’est jamais vraiment concrétisé de manière publique…
À ce sujet, il faut déjà donner du crédit au jeune homme de 23 ans. Comme l’avait noté mon collègue Charles-Alexis Brisebois il y a quelques semaines, Suzuki commence déjà à poser des gestes concrets pour apprendre le français.
Et comme l’avait mentionné Alexandre Pratt, non, ce n’est pas seulement à Montréal que la langue est un enjeu. Partout à travers le monde, on demande aux athlètes importants d’apprendre la langue locale.
Est-ce seulement à Montréal que la langue parlée par les joueurs et les entraîneurs fait débat? Mamma mia, non! Déconstruction d’un mythe tenace.https://t.co/gvFUrAgyzR
— Alexandre Pratt (@alexandrepratt) September 16, 2022
Bref, Suzuki semble déjà être sur la bonne voie. Il y a fort à parier que contrairement à ses prédécesseurs, l’Ontarien va être en mesure de bien s’exprimer en français d’ici les prochaines années.
Mais surtout, le plus important pour le numéro 14 sera de ne pas être trop affecté par la pression du capitanat montréalais.
Dans certains cas, comme avec Pacioretty, il semble que les responsabilités de porter le «C», jumelées aux attentes en ce qui a trait à la production sur la glace, ont fini par avoir des conséquences négatives.
Mais en même temps, Suzuki est un joueur qui carbure à la pression. En séries, il monte son niveau de jeu d’un cran et n’a jamais peur de porter son équipe sur ses épaules.
Bref, je n’ai pas peur que ce soit le cas pour le natif de London, mais c’est certainement quelque chose qu’il faudra surveiller.
Si Suzuki a été choisi par l’organisation pour porter le «C» à un si jeune âge, c’est qu’elle a confiance en sa maturité et sa capacité d’apprendre. Il a encore plusieurs années pour se développer encore plus en tant qu’humain et il devrait être en mesure d’apprendre des erreurs commises par ses prédécesseurs.