Non, Eric Staal n’aide pas le Canadien de Montréal présentement. Tout le monde en conviendra.
Après avoir inscrit un but en prolongation lors de son premier match, il a été blanchi de la feuille de pointage lors des sept rencontres subséquentes, terminant six de celles-ci dans les moins.
Dominique Ducharme l’utilise de moins en moins et si ce n’était pas de la maudite règle des quatre rappels réguliers maximum entre la date limite des transactions et la fin de la saison régulière, je suis pas mal certain qu’il l’aurait déjà remplacé par Jake Evans (ou Cole Caufield).
Eric Staal n’a pas coûté cher à acquérir (choix de troisième et de cinquième rondes) et il ne coûte pas cher en dollars réels (1,5 millions $ réels au pro rata des matchs encore à disputer).
Mais malgré tout ça, on peut tout de même dire que non seulement Staal n’aide pas sa nouvelle équipe présentement… il lui nuit.
First, il ne produit pas et «aide» l’autre équipe à produire lorsqu’il est sur la patinoire. Il ne marque pas, il ne crée pas d’offensive et il coûte des buts.
Second, il menotte son coach et son DG en rendant difficile le rappel de Caufield ou Evans. Si Marc Bergevin n’avait pas été chercher Eric Staal, Jake Evans serait encore dans la formation et Cole Caufield pourrait plus facilement être rappelé.
En ne fournissant pas l’effort nécessaire, il discrédite le système méritocratique que tente d’implanter Dominique Ducharme. Le coach ne peut pas faire «payer» un joueur comme Staal qui ne se donne pas. Quel message est-ce que ça envoie aux autres joueurs de l’organisation? À des gars comme Jonathan Drouin? Aux attaquants qui se savent en sécurité (contrairement aux défenseurs, qui pourront rouler match après match)?
L’iniquité, dans une groupe, ça finit toujours par faire mal.
Eric Staal a connu une bonne saison l’an dernier au Minnesota (47 points en 66 rencontres) mais cette année, c’est très difficile pour l’aîné des frères Staal. Seulement 11 points en 40 matchs…
Et un différentiel cumulatif de moins-28!
Staal a amené dans ses valises un peu de la culture de non-imputabilité qu’il a bouffée à Buffalo.
En 2016, il avait été acquis à (relativement) gros prix par les Rangers à la date limite des transactions et il n’avait pas livré la marchandise non plus ensuite. Seulement 6 points en 20 rencontres… et aucun point en cinq parties éliminatoires!
Je me répète. Non seulement Eric Staal n’aide pas le CH, mais il lui nuit présentement.
S’ennuie-t-il de sa famille, qu’il n’a pas vue depuis Noël en raison des restrictions en lien avec la COVID-19? Sa famille ne l’a ni accompagné à Buffalo ni à Montréal.
Est-ce que Carey Price et Shea Weber, les deux leaders de ce vestiaire, doivent aller piquer un brin de jasette avec Staal? Est-ce que Corey Perry devrait les accompagner?
Est-il au bout du rouleau? A-t-on faire une erreur de scouting? Si oui, on est dans la m*rde.
La place de Staal dans l’alignement est sécurisée par la règle des quatre rappels et le plafond salarial fixe… mais le DG du Canadien a-t-il usé de la bonne stratégie en allant chercher plusieurs vétérans qui ont gagné la Coupe Stanley au cours des derniers mois? Le rendement passé ne garantit jamais le rendement futur lorsque l’enjeu est risqué, Marc!
Est-ce que Marc Bergevin va quand même oser utiliser son dernier rappel régulier pour remplacer Staal par Evans ou Caufield? Autant le jeu de l’équipe que la philosophie de celle-ci en dépendent.
Et surtout, comment le scratching d’Eric Staal serait-il perçu dans le vestiaire? Est-ce que tout le monde serait d’accord? Est-ce que Dom Ducharme perdrait de la crédibilité? Est-ce que ça diviserait encore plus un vestiaire qui nous paraît divisé?
Tomas Tatar, Paul Byron et Artturi Lehkonen ont tous les deux écopé pour bien moins que ça…
Non, les deux choix envoyés aux Sabres étaient pas très hauts… reste que ce sont deux espoirs qui prendront la route de Buffalo en juillet prochain, et non de Montréal.