Martin St-Louis est un excellent entraîneur-chef. On le savait pas mal tous… mais on le sait encore plus depuis qu’il a décidé de s’absenter de l’équipe il y a une semaine.
Il est bon pour développer les jeunes de façon individuelle, mais il est également excellent pour faire en sorte que son groupe – limité en matière de talent, on s’entend – soit en mesure d’offrir le maximum à chaque fois qu’il embarque sur la glace (ou presque).
Ce n’est pas un hasard si le CH est l’un des clubs qui a le plus perdu de rencontres par un but (souvent en temps supplémentaire). Le Canadien, même avec un alignement diminué, a été en mesure de tenir tête à pas mal tout le monde à travers la LNH cette saison.
Du 24 février au 15 mars, alors que plusieurs joueurs étaient blessés ou ont été échangés, le Tricolore a su maintenir une fiche de 4-2-3, n’ayant perdu qu’un seul match par plus d’un but (en Caroline).
Sauf que depuis que St-Louis est loin de l’équipe, on ne voit pas la même formation sur la patinoire (même si théoriquement, c’est la même formation).
Défaite par trois buts à Calgary, défaite par un but à Edmonton, défaite par trois buts à Vancouver…
Et plus souvent qu’autrement durant ce périple en Alberta et en Colombie-Britannique, le club a été dominé par son adversaire au chapitre des tirs au but. Hier, le CH n’a dirigé que 17 rondelles sur l’ancien de l’organisation Casey DeSmith. Come on !
Je veux bien croire qu’historiquement, les voyages dans l’ouest canadien sont toujours difficiles et qu’autant les Oilers que les Cauncks connaissent une saison du tonnerre, il y a matière à penser que le CH de MSL aurait probablement offert de meilleures performances que celui de Trevor Letowski au cours des trois derniers matchs.
Letowski est gentil. Il parle français connait son hockey. Il est un bon entraîneur-adjoint. C’est cute de noter qu’il ressemble à Mike Matheson : mais il n’est pas Martin St-Louis. Il n’a pas le charisme, le respect et la prestance (Salut Jeff !) de St-Louis. Ni l’intelligence hockey…
Présentement, les défaites en temps réglementaire ne nuisent pas trop cependant, bien au contraire ! #Loterie #Repêchage
Surtout que les Coyotes, les Sénateurs et les Blue Jackets ne sont pas très loin derrière…
Parfois, le départ du coach peut servir à souder les joueurs. C’est arrivé contre les Golden Knights lors des séries 2021. Qui ne se souvient pas de la COVID de Dominique Ducharme, du remplacement par intérim de Luke Richardson et du but d’Artturi Lehkonen le 24 juin au soir à Montréal ?
Luke Richardson avait cette prestance et ce rare respect quasi unanime qui font que les gars ont le goût de donner leur maximum pour toi. Il les avait peut-être même plus que le coach en chef lui-même…
En 2020, dans la bulle, Kirk Muller avait dû remplacer Claude Julien après que ce dernier ait subi un malaise cardiaque. Le CH avait bien réagi le premier soir en l’emportant 5 à 0 face aux Flyers… mais il avait perdu trois des trois des quatre matchs suivants pour mettre fin à son parcours éliminatoire.
Muller avait également cette prestance et ce respect nécessaires pour diriger dans la LNH. Son équipe avait accepté de jouer pour lui et avait simplement été battue par une meilleure qu’elle. Je ne pense pas que le CH aurait éliminé les Flyers, même avec Claude Julien derrière le banc.
Autant Muller que Richardson ont coaché (en chef) dans la LNH… ce qui n’arrivera probablement jamais à Trevor Letowski. Déjà que d’asseoir des vétérans comme Tanner Pearson ou briser toutes les paires défensives régulières ne doit pas plaire à tout le monde dans le vestiaire…
Letowski est un excellent adjoint ou coach en chef dans une ligue inférieure, mais il vit actuellement son Principe de Peter personnel.
Viendra ensuite un match difficile mardi au Colorado, avant d’enfin revenir à Montréal pour y recevoir John Tortorella et Sean Couturier les Flyers jeudi prochain. Comment se comportera le club de Trevor Letowski (si bien sûr, Martin St-Louis n’est pas de retour) ? We’ll see.
Je me répète, mais on est chanceux de pouvoir compter sur Martin St-Louis à Montréal. On est chanceux de l’avoir. Espérons que l’épreuve familiale qu’il affronte présentement ne laissera aucune séquelle à personne.