Le Norris à Karlsson, le Jack-Adams à Babcock, le Hart à McDavid

La saison régulière prend fin en ce magnifique dimanche qui coïncide avec la ronde finale du Tournoi des Maîtres. Si ce dernier a couronné son champion aujourd’hui, on devra attendre quelques mois encore avant de connaître les récipiendaires des honneurs individuels dans la LNH. Par contre, je n’ai pas l’intention d’attendre aussi longtemps et je vous fais part de mes choix dans les principales catégories.

Le trophée James-Norris

Les finalistes : Brent Burns des Sharks, Erik Karlsson des Sénateurs, Victor Hedman du Lightning

Le trophée décerné au meilleur défenseur récompense souvent un joueur qui impressionne par ses prouesses offensives. Toutefois la position de défenseur exige d’accomplir des tâches importantes dans sa propre zone. Alors à moins de de dominer outrageusement ses adversaires au chapitre des points, il y a lieu de considérer certaines autres colonnes statistiques. Pour la saison 2016-2017, les trois défenseurs qui ont mérité mon attention n’ont pas été particulièrement difficiles à trouver.

Brent Burns  avec ses 29 buts a connu un départ canon et à un certain moment, on a cru qu’il pourrait être dans la course pour le titre de meilleur pointeur de la LNH et par le fait même, le Norris lui semblait acquis. Mais avec seulement 9 points à ses 19 derniers matchs, il a laissé ses adversaires le rejoindre et son avance au chapitre des points est trop faible pour ne pas prendre en considération d’autres éléments. Ses 153 revirements le placent très, très loin devant dans cette catégorie et ses 53 reprises de possession ne compensent clairement pas.

Erik Karlsson est un habitué de cette catégorie. Il a été finaliste à trois reprises lors de ses premières campagnes et a remporté le titre à deux reprises. Avec une moyenne de 0,92 points par match cette saison, il n’est devancé que par Burns (0,93). Mais avec un ratio de revirements de 73 pour 39, soit 1,8 pertes de possession pour chaque récupération de rondelle, il est loin devant Burns (2,89). Et ajoutons à cela que Karlsson a connu sa meilleure saison pour les tirs bloqués (201 – 2e dans la LNH) et le nombre de minutes disputées par match en infériorité numérique avec 2:19, soit 50 secondes de plus que la saison dernière.

Victor Hedman est souvent oublié lorsqu’on parle des meilleurs défenseurs de la ligue. Mais il mérite clairement sa place parmi les finalistes dans cette catégorie. Ses 0,9 points par match le placent au 3e rang de la ligue chez les défenseurs et ses 33 points en supériorité numérique en font le premier défenseur de la LNH à ce chapitre. Hedman évoluait avec une équipe qui en a arraché cette saison au point de rater les séries. Mais ça ne l’a pas empêché de demeurer une menace offensive constante tout en maintenant un différentiel positif, le seul défenseur parmi ceux qui ont joué plus de la moitié des matchs de l’équipe.

Gagnant : Erik Karlsson. Il devient de plus en plus complet tout en maintenant des statistiques offensives impressionnantes.

Karlsson a marqué en moyenne 17,8 buts par année depuis la sason 2010-2011.

Le trophée Jack-Adams

Les finalistes : John Tortorella des Blue Jackets, Bruce Boudreau du Wild, Mike Babcock des Maple Leafs

Le meilleur entraîneur est toujours un titre difficile à décerner. Un entraîneur doit arriver à faire en sorte que l’équipe qu’il a sous la main donne le meilleur de ses capacités. Si nous pouvions mesurer le potentiel d’une équipe avant le début d’une saison et établir une comparaison à la fin, peut-être serait-ce plus simple. Qui plus est, on a peu d’idées de ce qui se déroule réellement en coulisses et donc de ce avec quoi doit jongler un entraîneur-chef pour réellement soutirer le maximum de ses ouailles.

Ceci étant dit, on ne peut que juger de ce que nous sommes en mesure d’observer. Et force est d’admettre que les Blue Jackets et le Wild sont deux équipes qui se sont hissées parmi les équipes dominantes de la LNH cette saison. Si on savait que ces deux équipes étaient remplies de talent, on attendait que les morceaux tombent en place et surtout qu’un chef d’orchestre puisse faire en sorte de créer l’harmonie nécessaire à la victoire. Tortorella et Boudreau ont fait ce travail à merveille cette saison et tous deux mériteront de nombreux votes.

Toutefois, mon vote va à Mike Babcock. Mener la jeune équipe des Leafs en séries éliminatoires est un exploit selon moi. La séquence de 10-2-1 entre le 17 décembre et le 17 janvier a donné le ton et surtout la confiance à cette équipe pour que les jeunes leaders prennent réellement conscience de leurs capacités. En démontrant sa confiance envers son gardien Andersen qui avait mal amorcé la saison et en s’assurant que son centre numéro un Auston Matthews apprenne à chaque match, Babcock a rendu les Leafs meilleurs qu’ils n’auraient dû l’être.

Gagnant : Mike Babcock

Photo: Icon SMI
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Mention spéciale : Todd McLellan, Barry Trotz

Le trophée Calder

Les finalistes : Auston Matthews des Maple Leafs, Patrik Laine des Jets, Zach Werenski Blue Jackets

La recrue de l’année est en réalité le trophée du joueur le plus utile à son équipe, mais pour les recrues. Ainsi, on doit aller au-delà des points et mesurer l’importance du joueur dans les succès de son équipe.

Matthews en a mis plein la vue aux fans de Toronto en compagnie de ses deux coéquipiers, eux aussi recrues, Mitch Marner et William Nylander. Ses 40 buts et 69 points le placent au sommet chez les recrues de la LNH, mais également au 2e rang tous joueurs confondus pour les buts et au 19e pour les points. Bref, il fait déjà partie de l’élite de cette ligue.

Patrik Laine est un marqueur extraordinaire lui aussi et ses blessures l’ont empêché de mener la lutte à Matthews pour les sommets des catégories offensives chez les recrues cette saison. Toutefois, et ça n’enlève absolument rien à ses qualités, il n’était pas LE leader offensif de son équipe et malheureusement, il n’a pas été en mesure d’aider les Jets à se qualifier pour les séries.

Zach Werenski est non seulement le défenseur ayant obtenu le plus de points parmi les recrues cette saison, sa fiche de +17 le place également au sommet à ce chapitre. Il est également le meilleur pointeur chez les défenseurs des Blue Jackets, une équipe qui compte tout de même dans ses rangs un certain Seth Jones. Enfin, Werenski est le joueur le plus utilisé de son équipe en supériorité numérique.

Gagnant : Auston Matthews, par une demi-rondelle devant Werenski.

auston-matthews

Le trophée Vézina

Les finalistes : Sergei Bobrovsky des Blue Jackets, Braden Holtby des Capitals, Tuukka Rask des Bruins

On peut déterminer le meilleur gardien simplement en regardant les statistiques de buts alloués et de pourcentages d’arrêt. Mais on va aller un peu plus loin. Le gardien qui mérite le Vézina est aussi celui qui a le plus d’impact sur les succès de son équipe.

Bobrovsky termine la saison au premier rang pour la moyenne de buts alloués avec 2.06 et pour la moyenne d’arrêts avec ,931. Il a permis à John Tortorella et son équipe de se hisser parmi l’élite de la LNH en menant son équipe au 2e rang de la LNH pour le nombre de buts alloués cette saison derrière les Capitals de Washington. De plus, ses 7 jeux blancs lui confèrent le troisième rang de la LNH. Il a réellement cimenté la défensive des Jackets malgré les nombreuses blessures aux défenseurs de l’équipe cette année.

Braden Holtby est le tenant du titre et sa saison est certainement de calibre pour l’emporter à nouveau cette année. 1er pour les victoires et les blanchissages, 2e pour la moyenne de buts alloués et 4e pour le pourcentage d’arrêts, il est clairement parmi les meilleurs de sa profession. Holtby est l’élément central d’une défensive qui a accordé le moins de buts dans la LNH cette saison et la 3e meilleure performance du genre au cours des quatre dernières saisons.

Tuukka Rask des Bruins a terminé la saison avec 8 jeux blancs (2e rang) et la 7e meilleure moyenne de buts alloués parmi les gardiens de la ligue. Je le place parmi les finalistes parce qu’il mise sur un groupe de défenseurs que je considère assez ordinaire. Rask sait bien les faire paraître. Qui plus est, les Bruins ont terminé au premier rang en infériorité numérique et on dit toujours que le joueur le plus important en de telles circonstances et le gardien de buts.

Gagnant : Sergei Bobrovsky

Columbus Blue Jackets goalie Sergei Bobrovsky, of Russia, makes a save during the second period of an NHL hockey game against the St. Louis Blues on Saturday, Feb. 23, 2013, in St. Louis. (AP Photo/Jeff Roberson)

Mention spéciale : Carey Price. Sans son passage à vide (volontaire???) qui a mené au départ de Michel Therrien, il aurait figuré aisément parmi les trois finalistes.

Le trophée Hart

Les finalistes : Connor McDavid des Oilers, Sidney Crosby des Penguins, Sergei Bobrovsky des Blue Jackets

Ce trophée se doit d’être directement lié aux performances de son équipe. Le trophée Hart n’est pas décerné au meilleur joueur (outstanding), mais au plus utile (valuable).

Connor McDavid mettra la main sur un premier trophée Art-Ross et mènera ses coéquipiers des Oilers en séries éliminatoires pour la première fois depuis 2006. C’est également une saison de plus de 100 points pour son équipe et nulle besoin de s’étendre sur la qualité de son jeu et la façon dont il domine.

Sidney Crosby est le meilleur joueur de la LNH à mon avis. Je dis cela à cause de la constance qu’il affiche depuis le début de sa carrière. S’il n’avait pas été freiné par des blessures, qui sait combien de trophée Hart il aurait sur le manteau de sa cheminée.

Dans une ligue où le travail des gardiens est aussi important, le Vézina devrait pratiquement toujours être parmi les finalistes au Hart. Bobrovsky mérite sa place car il a mené les Blue Jackets à un niveau qu’ils n’avaient jamais atteint auparavant.

Gagnant : Connor McDavid. Il s’est démarqué en fin de saison, mais c’est surtout le changement qu’il a inculqué à son équipe par ses performances et son attitude qui font en sorte qu’il se démarque des autres cette saison.

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En rafale

– Confirmé, les Sens affronteront les Bruins au premier tour.

– Selon Roman Josi, Ryan Johansen a un sens du hockey très élevé.

– Quelle belle victoire pour ce grand joueur.

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