On est rendu là! Le CH se retrouve parmi les « quatre carreaux » de la fenêtre donnant accès à la Coupe Stanley!
Les sceptiques ont été confondus pas à peu près!
Y croyez-vous à la Coupe dès cette année?
Retour en arrière…
L’automne dernier, dans une période creuse, le CH nous avait fait rager tellement il n’avait pas l’air intéressé à passer à un niveau supérieur malgré un alignement somme toute plus talentueux que la moyenne de la ligue.
On avait même accusé l’organisation de ne pas avoir visé assez haut en début de saison avec comme objectif avoué une modeste participation aux séries, invitant ainsi les joueurs à une certaine complaisance, un effort minimal.
Puis, coup de barre! Price se lève le 16 novembre, après une défaite de 1-0 contre les Rangers (tiens, tiens…) en appelant un chat un chat. Alors que son club vient de chuter en 8e place, il dit que son équipe joue de façon « médiocre » et que les choses allaient devoir changer.
Price n’avait pas parlé dans le vide.
Environ une semaine plus tard, ayant débuté une irrésistible séquence par une victoire sans appel de 6-2 contre le Wild – une séquence qui allaient finalement mener à une récolte de 19 pts en 10 matchs – on s’était dit qu’on semblait bien avoir assisté à la fin de cette complaisance du début de saison.
On a alors avancé qu’il ne manquait peut-être pas grand-chose à ce club, finalement. On s’est mis à rêver à certaines possibilités pour la date limite des transactions. On a même commencé à reparler que la fenêtre d’opportunité du CH pour les grands honneurs était peut-être bien en train de s’ouvrir sous nos yeux.
Tout d’un coup on voyait poindre à l’horizon les fruits mûrs provenant des semences qui avaient été plantées depuis des années par les Timmins, Gainey, Gauthier.
Le temps et la nouvelle dynamique de « l’équipe Bergevin » avait-il fini par amener cette équipe à un autre niveau?
HABitué à ne rien gagner depuis 1993, plusieurs ont mis du temps à y croire.
« Ben non, voyons voir si la fenêtre est en train de s’ouvrir pour le CH. Tu capotes Ken! Ce ne sera pas avant 2-3 ans. On est encore loin des Bruins, des Kings, et des Hawks…»
Ça rappelle quelques souvenirs?
Et pourtant…
Quelques mois plus tard, malgré quelques petits creux de vague survenus au cours de l’hiver, dont un, en janvier, où Bergevin a dû livrer un message d’appui à son coach dans le vestiaire, on peut dire que les fruits qu’on avait vu poindre à l’horizon étaient bien réels.
Tous les morceaux semblent maintenant être tombés en place. À commencer par les plus gros.
Arrivé à maturité, Price et Subban sont les piliers incontestés du club. Et le seront pour longtemps. Ils appartiennent à un groupe très sélect de supervedettes. Aucune formation ne peut remporter la Coupe Stanley sans 2-3 joueurs d’exception qui s’élèvent au-dessus de la masse.
Justement, à ce groupe pourrait bientôt se joindre le jeune Galchenyuk. N’oublions pas qu’il vient tout juste d’avoir 20 ans celui-là et que tout pourrait débloquer à sa 3e ou 4e saison. Therrien le prépare tranquillement et lui donnera bientôt beaucoup plus de responsabilités.
Ce sont nos Kane/Toews/Keith, nos Crosby/Malkin/Letang, nos Quick/Doughty/Kopitar.
Ils sont accompagnés d’une très solide deuxième vague de talent en Pacioretty, Gallagher, Markov, Plekanec et Desharnais, à laquelle il faut ajouter un certain Vanek qui, pour le temps que ça va durer, change tout de même pas mal le portait de l’attaque… Qu’on apprécie ou non son style et la qualité aléatoire de son effort, le gars produit. Aucun « espoir » de l’organisation ne pourra le remplacer à court terme.
C’est entre autres à cause de sa présence que la fenêtre du CH est probablement aussi, voire même plus ouverte, cette année qu’elle le sera dans les 3-4 prochaines années.
Ensuite, les Eller, Brière, Gionta, Emelin, Gorges offre une troisième vague de talent capable d’assumer pas mal de responsabilités. Il y a quelques bons spécialistes là-dedans… On pourra peut-être rajouter Beaulieu dans ce groupe très bientôt.
Puis le CH peut enfin miser sur plusieurs soldats de très grande qualité qui apportent en soutien un excellent mélange de caractère, de robustesse, de fougue, d’expérience. On pense surtout à Prust, Bournival, Weise, Weaver, Bouillon, Moen et même Bourque (quand ça lui tente)! Tinordi pourrait éventuellement se joindre à eux.
On le disait déjà en novembre, mais refaites le tour des alignements de la LNH pour le plaisir, vous ne retrouverez pas beaucoup d’aussi bel assemblage.
Si en plus, tout le monde est en santé (relative), si tout le monde comprend et accepte son rôle comme présentement…
Bref, le Canadien montre aujourd’hui un alignement arrivé à un niveau de maturité supérieure.
C’est une équipe qui commence à avoir vu neiger et qui semble pas mal affamée.
C’est dire beaucoup que cette équipe n’ait même pas été intimidée par un club comme les Bruins de Boston. Victoire en 7, sur la glace de l’ennemi de surcroit. Tout ça après avoir au préalable éliminé un club de 101 points en quatre petits matchs…
Le message envoyé au reste de la ligue en première ronde contre le Lightning a été relancé encore plus fort cette semaine : OUT LES BRUINS!, le meilleur club de la saison régulière.
Se méfier des Rangers…
Et maintenant… les Rangers! Alain Vigneault, l’a dit, il n’y a pas grand-chose qui sépare les deux clubs. Au-delà des scores partagés, serrés et très bas c’est surtout la composition et la manière de jouer des deux clubs qui retient l’attention.
On a ici deux clubs disciplinés, structurés et rapides. Les deux formations présentent une belle profondeur à toutes les positions ainsi qu’un bon mélange de jeunes et de vétérans qui acceptent tous leurs rôles, du premier au dernier, et qui n’hésitent pas à se sacrifier pour la cause.
Les deux équipes sont aussi entrées en séries avec des objectifs élevés. Les actions parlent d’elles-même.
Pendant que Bergevin sacrifiait du jeune talent (Collberg et un choix de 2e ronde) pour mettre la main sur Vanek, Sather allait réaliser la transaction la plus spectaculaire de la date limite en soutirant Martin St-Louis au Lignhting en retour de son capitaine Ryan Callahan, d’un choix de première ronde en 2015 et de ce qui est finalement devenu un autre choix de 1ère ronde en 2014 (la condition étant que les Rangers se rendeNT en finale de conférence cette saison).
Vanek et St-Louis, malgré des petits problèmes d’adaptation pour l’un et des matchs moins convaincants pour l’autre, contribuent directement au succès de leur équipe respective lors des présentes séries. Ils produisent.
St-Louis, suite aux événements que l’on connaît, a même à lui seul fourni à son équipe l’inspiration nécessaire pour combler un déficit de 3-1 contre les Penguins. Une première dans la longue histoire des Blue Shirts, alors que 99% de la planète hockey croyait que les Rangers étaient cuits.
Le Canadien devra très vite redescendre sur Terre suite à leur émotive et enivrante victoire contre Boston s’il ne veut pas se retrouver rapidement en retard de 1, voire, 2 à 0 dans cette série.
On aura tôt fait de constater que McDonagh est plus en forme que Chara et que la défensive des Rangers est plus en santé et plus aguerrie que celle de Boston ce printemps-ci. Et si Lundqvist chasse ses démons au Centre Bell…
Les Rangers seront fins prêts. Plus reposés, inspirés par St-Louis et voulant tout donner avant les funérailles de sa mère dimanche, j’irais même jusqu’à dire qu’ils gagneront probablement le premier match samedi. Mais je ne suis pas sûr qu’ils pourront être transportés par ce genre d’émotion pendant encore bien longtemps.
Ma boule de crystal indique que le CH redescendra de son nuage et gagnera le second match. Il pourrait être très difficile à arrêter par la suite.
Je prédis une grosse série pour Pacioretty et Desharnais. Un retour pour Galchenyuk est aussi dans les plans, disons, pour la deuxième moitié de la série…
Canadien en 6.