Payer pour sortir Ivan Demidov de Russie aurait été criminel : le Canadien n’a pas pris le risque

On se demande, ces temps-ci, comment le Canadien a réussi à sortir Ivan Demidov de la Russie si rapidement, soit sans attendre au 31 mai.

Après tout, il était clair que les membres du SKA, son club en Russie, ne voulaient pas le laisser partir. Du moins, c’était le bruit qui circulait à ce sujet depuis plusieurs semaines déjà.

Qu’est-ce qui aurait changé, donc?

Parce que l’argent mène le monde, il est logique de se demander, même si c’est interdit de le faire, si le Canadien n’a pas utilisé de l’argent afin «d’acheter» le contrat de Demidov.

Mais ce qu’il faut savoir, c’est que c’est non seulement illégal entre la LNH et la KHL, mais c’est aussi criminel.

À ce sujet, au début de son émission du jour (Le Forum) sur les ondes de BPM Sports, Tony Marinaro a abordé le sujet avec ses auditeurs. Il a expliqué que de payer le SKA pour le sortir de son contrat ne pouvait pas se faire.

C’est contre la loi… et le Canadien, pour quelques matchs de Demidov, n’a pas risqué de se faire prendre à commettre un crime. Payer pour sortir Demidov, ça aurait été dangereux pour le CH.

Roman Rotenberg, comme l’a expliqué Marinaro, est sur une liste noire au Canada. Sur le site du gouvernement canadien, dans la section «Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie», on retrouve le nom de Roman Rotenberg et de son frère Boris.

Ils sont dans la section «Particuliers — rupture sérieuse de la paix et de la sécurité internationales» du site avec des centaines d’autres noms. Voir un club canadien, en temps de guerre, gérer un dossier impliquant de l’argent avec l’entraîneur du SKA aurait été très grave.

Il faut comprendre que le père de Roman Rotenberg est un proche de Vladimir Poutine (ce sont des amis d’enfance) et qu’il est un oligarque russe, soit un homme qui a profité de ses contacts pour s’enrichir sur le dos de l’état quand l’URSS a été dissoute.

Donc non, le CH n’a pas pris la chance, pour quelques matchs de Demidov, de jouer dans ces eaux-là.

Mais malgré tout, il faut se demander ce que le SKA a retiré de tout ça. Si ce n’est pas de l’argent, est-ce que le club peut avoir obtenu autre chose de la part du Canadien pour les services de Demidov?

Et sans en être sûr, Marinaro avance que l’opération photo lors de la visite de Kent Hughes, de Vincent Lecavalier et de Nick Bobrov en Russie, en décembre dernier, peut expliquer que le SKA ait été enclin à laisser aller Demidov. Après tout, le SKA a fait de la politique avec ça…

Mais est-ce que c’est juste ça qui a fait en sorte que le SKA l’a laissé partir?

Habituellement, quand un vétéran de plusieurs saisons dans la ligue a une telle demande (finir l’année dans la LNH), il peut plus facilement avoir ce qu’il veut parce que les clubs de la KHL considèrent qu’il a contribué, pendant des années, au hockey en Russie.

Mais ce n’est pas le cas de Demidov, qui est encore jeune.

En attendant, il faut donc se rabattre sur la version officielle. Et cette version-là, qu’on la croit ou pas, c’est que le comportement de Demidov était tellement exemplaire que le SKA lui a donné ce qu’il voulait. Nicolas Cloutier (TVA Sports) a pondu un article à ce sujet, justement.

En gros, parce que le jeune homme ne s’est jamais plaint quand on lui coupait son temps de jeu, par exemple, le SKA aurait accepté de lui permettre de réaliser son souhait d’aller à Montréal.

Ça aurait été l’un des aspects ayant fait la différence, mais pas le seul.

Ça semble trop beau pour être vrai à mes yeux, mais tant mieux si c’est ça l’histoire. L’histoire des photos de lors de la visite en décembre me semble être une excellente piste.

Mais dans les faits, peu importe la raison, Demidov est en ville et c’est ce qui compte.

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