Fin août 2019. L’Impact traverse une période difficile en MLS, mais le calendrier restant lui est favorable. Plusieurs matchs à la maison, contre des adversaires favorables, devraient logiquement lui permettre de tout de même se qualifier en séries par la petite porte arrière et de sauver une saison qui semble définitivement prendre l’eau. Mais l’équipe semble perdue, s’enlisé de match en match. Solution? Pour procurer un électrochoc à son équipe, Joey Saputo renvoie Rémi Garde et le remplace par Wilmer Cabrera, un entraîneur habitué à la MLS qui saura, espère-t-il, relancer un groupe en perdition.
Quelques semaines plus tard, cette décision s’avère un échec total, lamentable. Avec son destin entre les mains, face à deux des équipes qui en arrachent le plus actuellement, l’Impact s’est écroulé deux fois de suite à la maison. 0-3 contre le DC United, puis 0-1 face au FC Cincinnati. Incapable de même s’acheter un but devant ses partisans. Des performances tout simplement inacceptables, digne d’une équipe sans âme qui semble déjà avoir abandonné cette saison 2019, et qui semble déjà avoir la tête aux vacances.
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Wilmer Cabrera, d’ailleurs, peut clairement être ciblé pour la défaite d’hier, à tout le moins certaines de ses décisions. Tout le monde savait que recevoir le FC Cincinnati, pire équipe de la MLS (ou serait-ce plutôt l’Impact?) constituait un énorme match piège, où les joueurs de l’Impact se devaient de gagner et avaient tout à perdre. Comment, alors, expliquer que l’équipe se prend un but dès la première minute de jeu? Comment expliquer que les montréalais débutent un match d’une si haute importance de manière si légère, sans intensité? Dans le contexte actuel, c’est l’Impact qui aurait dû attaquer et mettre la pression dès les premières secondes de jeu. Ce manque de concentration, de préparation, peut directement être attribuable à un entraîneur qui n’est pas capable de cerner son équipe, d’appuyer sur les bons boutons.
De plus, à quoi bon signer Rod Fanni pour le reste de la saison si ce n’est pas pour lui donner du temps de jeu? On sait déjà qu’il ne pourra pas jouer en championnat canadien, c’est donc dire que Fanni ne pourra que jouer dans les trois derniers matchs MLS, trois matchs qui visiblement ne voudront absolument rien dire… Cette signature sent l’improvisation à plein nez. S’il y avait un moment pour utiliser Fanni, c’était bien hier, mais le défenseur français n’était même pas dans les 18. Surtout, avec le peu de profondeur en défense centrale, on en comprend que Raitala et Camacho seront encore appelés à débuter le match mercredi, un deuxième en quelques jours.
Surtout, et j’en ai glissé quelques mots cette semaine, pourquoi prendre la chance de faire débuter le match à Nacho Piatti alors que, au risque de me répéter, le match le plus important de l’équipe est ce mercredi?
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En l’utilisant sur son XI de départ, Cabrera s’est placé dans une position difficile alors qu’il ne pouvait pas se permettre de retirer Piatti après une heure de jeu puisque son équipe demeurait en retard dans le match. Quel message aurait alors été envoyé aux joueurs, aux partisans? Il s’est donc retrouvé pris à laisser Piatti jouer 90 minutes, ce qui le laisse probablement dans un état incertain en vue du gros duel de mercredi face aux torontois. Une mauvaise décision. Encore.
Si certains doutaient du titre « par intérim » de Wilmer Cabrera, dites-vous que les matchs échappés lamentablement face à DC United et Cincinnati viennent de le souligner à gros trait. On ne le reverra pas en 2020.
C’était visible, voir palpable. Il y a un mal profond qui affecte cette équipe, qui est visiblement incapable de jouer de manière constante sur une saison. On l’a vu en 2018, et on l’a revu en 2019. Il faudra des changements en 2020, de vrais changements, des changements tels que les joueurs qui seront de retour pourront se débarrasser du traumatisme qui affecte visiblement l’équipe depuis quelques semaines, voir quelques mois, et qui les empêche de n’offrir ne serait-ce qu’une performance respectable à ses partisans.
Des partisans qui avaient tout pour être frustrés contre cette équipe, déjà, mais qui se sont tout de même présentés en nombre et en voix pour les duels face à DC United et Cincinnati. Comment ont-ils été récompensés? Par ces performances inacceptables, sans âme, sans vie, sans envie. Des performances qui font mal à tout coeur de partisan, et qui feront assurément mal au portefeuille de Joey Saputo, tant pour le renouvellement des billets de saison qui s’annonce très difficile que pour sa volonté d’attirer de nouveaux partisans au stade.
Quiconque venait voir l’Impact pour la première fois au cours de ces deux derniers matchs ne doit pas tellement avoir envie d’y remettre les pieds de sitôt.
Il faudra faire un ménage dans cette équipe, changer la mentalité d’un vestiaire qui semble bien trop accoutumé à la défaite, et qui ne s’en formalise plus. Ce n’est pas vrai pour tout le monde, on a vu les Piette, Bojan et Taïder répondre aux partisans et chercher à s’expliquer avec eux. Ce n’est pas toujours la meilleure solution, mais ça démontre quand même du coeur et une prise de responsabilité face à ceux qui resteront toujours l’âme et l’identité de cette équipe : les supporters.
Il vient d'y avoir une très longue discussion entre Nacho et Kevin Gilmore alors que le Stade Saputo était vide.
Nacho a semblé se vider le coeur pendant au moins 15 minutes. #IMFC pic.twitter.com/73oRl0lYJl
— Nicolas A Martineau (@nik_martineau) September 15, 2019
Est-ce que Nacho sera de retour en 2020? Est-ce qu’il en a envie? Est-ce que l’Impact veut encore débourser 5 millions pour ses services? Ce sera la question la plus difficile de cette entre-saison, mais ce serait une réelle tragédie que le meilleur joueur de l’histoire de l’Impact quitte la ville et l’organisation sur une telle déception, sans avoir droit à des adieux dignes de ce nom. On a vu il y a deux ans que même le grand Patrice Bernier n’a pu avoir des adieux suffisants dans une fin de saison en dents de scie où l’équipe était déjà éliminée.
Il resterait évidemment la finale du championnat canadien, qui pourrait mettre un baume sur une saison visiblement ratée. Toutefois, difficile de se faire de réelles illusions. Considérant la manière dont l’Impact joue actuellement, peut-il vraiment prétendre à vaincre un Toronto FC qui est sur une lancée depuis quelques matchs? Je suis d’un naturel optimiste, et même moi ai de la difficulté à y croire réellement.
Je serai tout de même au stade mercredi, à encourager cette équipe que j’aimerai contre vents et marées, et à espérer que cette fin de saison MLS désastreuse soit le fond du baril qui permettre ensuite de remonter, finalement. Y serez-vous?
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ALLONS!