Depuis longtemps, on sait que les initiations des joueurs de la LCH étaient inappropriées. Il y a eu des histoires absolument horribles qui ont été dévoilées au grand jour.
Souvent, ça impliquait que les joueurs se déshabillent et reçoivent un traitement horrible. Que ce soit de l’urine, des excréments ou du sperme, les joueurs étaient couverts d’une substance horrible.
Il y avait souvent des bâtons dans les fesses ou des gestes du genre.
Le pire dans tout ça, outre les gestes horribles en tant que tel, c’est le fait que les équipes étaient souvent au courant de ce qui se passait. Il n’est pas rare d’entendre qu’un entraîneur a vu la scène et a simplement ri.
Dans la LCH, les joueurs sont généralement âgés de 16 à 20 ans. C’est donc dire que normalement, les recrues qui sont initiées avaient moins de 18 ans et étaient donc des mineurs.
Imaginez si c’était votre enfant qui…
Si ce n’est pas de la torture, de quoi parle-t-on? – Martin Leclerc
Les faits reprochés remontent jusqu’à un joueur qui a joué son dernier match junior en 2014. On ne parle pas de l’époque où le gros bon sens n’était pas vraiment encore inventé : on parle d’il y a moins de 10 ans.
Le gros bons sens était inventé, mais il n’était pas vraiment à la mode dans le monde du hockey.
Voici le résultat sur le site de Radio-Canada. C’est une lecture obligatoire ce matin.
L’un des textes les plus dérangeants et troublants à écrire de toute ma carrière. Comment de tels abus ont-ils pu survenir? https://t.co/e9kjy70kTR
— Martin Leclerc (@MLeclerc_Hockey) February 13, 2023
Le sujet est de nouveau d’actualité parce que le 3 février dernier, un juge de la Cour supérieure de l’Ontario a refusé une demande de recours collectif faite par trois anciens de la LCH (LHJMQ + OHL + WHL) concernant les abus du passé.
Mais malheureusement, la demande (qui part de Daniel Carcillo et Garrett Taylor et qui comprend aussi Stephen Quirk) a été refusée pour ne pas que toutes les ligues ne portent le même chapeau. Et ce, même si le juge affirme croire ce qui a été raconté.
Mais pourtant, de 1982 à 2014, des joueurs de la LCH ont vu ça de leurs propres yeux.
16 joueurs se sont joints aux trois plaignants de base et ensemble, ils ont évolué pour pas moins de 38 des 60 équipes qui forment la LCH. C’est donc clairement un problème qui affectait tout le monde.
Mais le recours collectif est mort dans l’oeuf.
Si ce n’est pas la définition même d’un problème systémique, qu’est-ce que c’est? – Martin Leclerc
C’est donc dire que toutes les horreurs qui ont été racontées devront être punies sans le recours collectif. Et comme on le sait, ce sont des gestes qui sont tout simplement horribles.
En voici des exemples. Âmes sensibles, s’abstenir.
Un joueur, qui venait de se faire bander les yeux et a senti ses coéquipiers uriner sur lui, a senti qu’une corde a été attachée à son pénis. À l’autre bout de la corde? Un sac qui se faisait remplir de rondelles.
Et comme si ce n’était pas assez, il s’est fait raser de la tête aux pieds, a reçu un bâton de hockey dans les fesses et a vu ses parties génitales changer de couleur après qu’on y ait appliqué de la crème analgésique chauffante.
Avec des amis de même, pas besoin d’ennemis, n’est-ce pas?
Un autre joueur a fait des push-ups nu, faisant en sorte que son membre trempait dans de la crème analgésique chauffante. Ses coéquipiers (et son entraîneur!) l’ont fouetté avec une ceinture et il a attrapé, avec la bouche, des pommes qui flottaient dans de l’urine.
Un autre joueur est devenu claustrophobe après avoir été enfermé dans la toilette d’un autobus pendant des heures avec d’autres gars. Il a aussi été forcé de manger des piments forts jusqu’à ce que ça brûle.
Et finalement, ceci :
On a utilisé une tige pour insérer de la crème analgésique chauffante dans mon urètre. – Joueur anonyme
Prolongation
Les joueurs ne racontent pas le tout de gaité de coeur, mais bien pour s’assurer que personne d’autre n’ait à subir la même chose dans le futur. C’est donc notamment pour aider la jeune génération que ça se fait.L’être humain est parfois profondément dérangé.