Prolongation : faire jouer Jake Evans et laisser Juraj Slafkovsky sur le banc a fait jaser

Mettons les choses au clair : hier, le Canadien a perdu un match (3-2 en tirs de barrage) qu’il ne méritait absolument pas de gagner. Déjà que le club a volé un point dans un match où il ne méritait pas d’en avoir un… 

Ceux qui ont regardé le match savent que le club a eu un (minuscule) regain de vie au cours de la rencontre, mais que la majorité du temps, les hommes de Martin St-Louis se sont fait manger par ceux de John Tortorella.

T’sais quand tu as deux buts sur deux tirs en première période, c’est que tu as été chanceux.

La chance a clairement été un facteur dans le match. Mener 2-1 après 20 minutes quand les tirs sont de 10-2 pour l’adversaire, c’est chanceux. Voir son gardien (qui a été excellent, mais j’y reviendrai) être sauvé six fois par ses poteaux, c’est chanceux.

Récolter un point dans un tel match, c’est chanceux.

J’ai vraiment l’impression que Martin St-Louis n’a pas voulu pousser sa chance en prolongation et qu’il a joué conservateur. Et ça veut dire quoi, jouer conservateur au hockey?

Ça veut dire donner trois présences sur la patinoire à Evans en prolongation, mais ne pas faire jouer Juraj Slafkovsky à trois contre trois.

Oui, je sais que Slaf n’est pas un centre. Je sais que Evans était là notamment pour ses qualités de gars qui est en mesure de gagner des mises en jeu – et forcément, de prendre possession de la rondelle.

Mais Martin St-Louis sait-il que Claude Julien ne frappait pas pour 1.000 quand il envoyait trop souvent Phillip Danault sur la patinoire pour commencer les prolongations du Canadien dans le temps?

Ça fâchait tout le monde en ville, rappelez-vous.

Il est facile de jouer aux gérants d’estrade, mais il me semble que si on parle de centre, Sean Monahan a plus d’upside offensif pour la prolongation, non? Et il me semble aussi que Slaf mérite d’avoir de vraies auditions en prolongation, peu importe sa position.

Mais bon. La défaite du Canadien ne repose pas seulement sur les épaules de Jake Evans, qui n’a pas mieux joué ou qui n’a pas plus mal joué que la moyenne de ses coéquipiers.

Qu’est-ce que je retiens de ce match-là?

1. Cayden Primeau a été excellent pour le Canadien. Ses 37 arrêts sur 39 tirs, dont plusieurs en prolongation, sont clairement une raison qui explique le fait que le CH a quitté la Pennsylvanie avec un point en poche.

Sans une telle performance de Primeau, qui jouait devant les siens, le Canadien se serait fait laver. Vraiment.

Oui, ses poteaux l’ont aidé. Oui, il y a des moments où la rondelle aurait dû rentrer dans le filet, quand il y avait du trafic. Mais Primeau a quand même reçu 22 tirs dans les 25 dernières minutes avant la fusillade et il n’a rien donné.

On va lui pardonner sa «vitesse» d’exécution sur le premier but des Flyers : il a été excellent hier. Et pendant ce temps-là, au bout du banc, Jake Allen devait se dire qu’il ne sera pas facile d’avoir du temps de jeu d’ici la fin de la saison.

2. Le gardien des Flyers, Samuel Ersson, a bloqué 17 tirs au cours du match. Ce sont les 17 derniers tirs reçus dans les 45 dernières minutes du match… plus trois arrêts en tirs de barrage, évidemment.

Ses coéquipiers ont bloqué 16 tirs, eux. C’est quasiment autant que le gardien à lui seul.

Pendant ce temps-là, Kaiden Guhle a bloqué 10 tirs à lui seul. Si on y ajoute les tirs bloqués des Québécois Mike Matheson et David Savard, on arrive à 20 pour les trois défenseurs canadiens.

C’est plus que le gardien de l’autre bord, ça!

3. Le Canadien affrontait la 31e meilleure équipe de la LNH en avantage numérique. C’était le moment parfait pour tenter de s’aider un peu et de booster la confiance de l’unité de désavantage numérique.

Mais les Flyers ont marqué leur deuxième but en PP. Jamie Drysdale, qui jouait son premier match sous ses nouvelles couleurs, en a profité pour récolter son premier point en tant que membre des Flyers.

4. Nick Suzuki, Cole Caufield et Juraj Slafkovsky n’ont pas connu le plus grand des matchs. Est-ce pour ça que Slafkovsky n’a pas reçu de temps de jeu en prolongation hier?

On peut cependant lever notre chapeau à Brendan Gallagher, Josh Anderson et Jake Evans, qui ont bien fait. Est-ce pour ça qu’Evans a eu du beau temps de jeu en prolongation hier?

5. Pendant le match du Canadien, le club féminin de Montréal jouait aussi… tout comme le Rocket et les Lions. En plus, Owen Beck en a profité pour obtenir six points à Saginaw.

À quel point suiviez-vous encore le CH en fin de match?

Prolongation

Le CH a eu de nombreuses journées pour se préparer convenablement à affronter les Flyers, mais cela n’a pas exactement donné un bon résultat.

Pourquoi la Flanelle n’avait pas ses jambes? Qui sait.

Le club a pris l’avion hier soir pour revenir à Montréal, où sont déjà Samuel Montembeault et les Sharks. Rappelons que le gardien québécois n’a pas fait le voyage et que c’est lui qui devrait affronter San Jose ce soir, au Centre Bell.

Le club a congé d’entraînement ce matin. Est-ce qu’il aura des jambes pour offrir aux Sharks (et à Mike Hoffman) une 13e défaite de suite?

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