Analyses

Quand Patrick Roy était le VP au Colorado, il avait un patron (et ça n’a pas fonctionné)

Aujourd’hui, Patrick Roy a fait énormément parler de lui en vertu de ses déclarations. En gros, il a déclaré que le Canadien n’avait rien à perdre à l’engager et que de reconstruire le CH « n’était pas un si gros défi que ça ».

Est-ce que j’ai besoin de vous dire que ça a fait jaser?

Il y a deux manières de voir les choses. Premièrement, on peut croire que c’était une déclaration impulsive et qu’il a parlé avec ses tripes. Je ne suis cependant pas ce cet avis-là.

Selon moi, Roy sait ce qu’il fait. Il pense plus à ce qu’il dit à son âge qu’à 25 ans, par exemple. Il a sans doute pris le pari qu’en tenant de tels propos, celui qui est loin dans la course pour le poste de DG du CH allait se ramener à l’avant-plan avec une déclaration de type hail mary. Après tout, en date de ce matin, il n’était pas parmi les favoris.

Attention : je ne dis pas que c’est une bonne ou une mauvaise déclaration. Il est encore (à mon avis) trop tôt pour le déterminer, et surtout, on ne connait pas les impacts de ses propos.

Parce que s’il devait être engagé et ne pas réussir, il sera hanté à jamais parce qu’il vient de dire.

C’est l’inverse de ce que font Mathieu Darche et Daniel Brière, les deux favoris dans la course selon toute vraisemblance. Tony Marinaro croit d’ailleurs que Roy a pris la mauvaise approche.

Notons cependant que les deux gars ont un caractère moins bouillant de nature et qu’ils sont favoris. Ils n’ont pas besoin de tenir de tels propos.

On sait que Patrick Roy aime diriger et qu’il veut revenir avec le Canadien. C’est notamment pour ça qu’il a engagé un agent afin de l’aider à se refaire un nom.

Pourquoi se refaire un nom?

Au final, la question qui revient dans son cas, c’est de savoir si Roy peut travailler avec/sous Jeff Gorton en fonction de la structure choisie par Geoff Molson. Et c’est là qu’il y a des doutes.

Pourquoi? Parce que de 2013 à 2016, Patrick Roy était entraîneur de l’Avalanche, mais aussi le VP aux opérations hockey. Il se rapportait à Joe Sakic, le patron (DG) de la place. On se souviendra qu’il a démissionné de ses fonctions avant le début de la saison 2016-2017. Pourquoi? Parce que ça ne marchait pas à son goût.

Non seulement il a laissé le club sans entraîneur à l’aube du camp d’entraînement, mais il a réalisé que de ne pas avoir les pleins pouvoirs au niveau de la direction créait des frictions avec Sakic. Il a donc quitté.

Quand ça marchait bien, les problèmes étaient cachés. Ils sont apparus quand ça a commencé à mal aller avec l’Avalanche.

Est-ce que Roy a changé ou s’est assagi? Possiblement, oui. Mais est-ce qu’il l’a fait au point d’être considéré dans un format collaboratif avec Jeff Gorton?

Laissez-moi en douter.

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