Ça fait longtemps qu’on n’a pas discuté le bout de gras. On en a donc assez long à dire sur plusieurs sujets!
Bon deuxième café, on part!
Guhle est meilleur que Struble, mais…
J’ai toujours été un fan – un fan modéré, mais un fan quand même – de Jayden Struble. À l’été 2019, lors de ma première évaluation de l’Américain dans mon classement annuel des espoirs les plus importants du CH, je l’avais classé au 6e rang, même s’il venait d’être modestement sélectionné en 2e ronde (46e) quelques semaines plus tôt.
Bien sûr, la sélection d’un défenseur supérieur aux qualités similaires comme Kaiden Guhle en première ronde (16e) l’année suivante l’a fait chuter dans la hiérarchie de l’organisation.. et dans mon classement!
Mais, je soutiens encore pas mal ce que j’ai dit en mars 2021, alors qu’on le retrouvait au 12e rang :
Guhle c’est Struble mais en meilleur partout avec beaucoup plus d’assurance d’atteindre la LNH […]. Autrement dit, le plafond de Guhle est assurément un peu plus haut que celui de Stuble, mais c’est surtout son plancher qui est clairement plus élevé.
En plus de l’arrivée de Guhle, Struble avait aussi subi des blessures importantes à l’aine à ses deux premières saisons à Northeastern, sans oublier la profondeur du CH du côté gauche de la défensive.
À l’époque, en plus de Guhle, Romanov, Harris et même Norlinder (!) étaient encore dans le décor et pouvaient enlever un peu de valeur d’usage anticipée à Struble. Et on n’a même pas parlé des très costauds Edmundson et Chiarot qui venaient tous deux de signer de bonnes ententes avec le CH et qui n’étaient pas exactement des vieillards.
Mais, sans faire de bruit, il a perfectionné son jeu en défensive à l’université, a connu une transition sans heurts à son arrivée à Laval en mars 2023 et s’est rapidement mérité un rappel à Montréal au mois de novembre suivant, recevant des éloges pour son jeu solide et sans fioritures.
Struble est donc demeuré ce défenseur mobile, fort physiquement, méchant et robuste à souhait. Mais en jouant peu souvent cette saison, il avait perdu un peu de confiance dans sa zone et d’aplomb avec la rondelle, lui qui avait entre autres été repêché pour ses qualités offensives.
Or, en profitant de la blessure à Guhle pour évoluer à gauche de Lane Hutson, il a pu sortir de sa coquille et connaît présentement ses meilleurs moments dans la LNH. On revoit le Struble, agile sur patins, à l’aise à la ligne bleue, capable de superbes passes en jeu de transition, capable aussi de décocher de bons tirs du poignet sans avertissement.
#Habs Juraj Slafkovsky redirects Jayden Stuble’s shot for goal vs #Avalanche
Assists: Struble, Suzuki#GoHabsGo #NHL #Hockey @RocketSports pic.twitter.com/yLD2PpVPmP
— Chris G (@ChrisHabs360) March 23, 2025
Si bien que le natif du Rhode Island a accumulé 7 points à ses 16 derniers matchs, des statistiques semblables aux meilleurs moments de Guhle dans la LNH ; une production de 36 points sur 82 matchs.
Les deux montrent aussi une production globale similaire cette saison : 12 points en 46 matchs pour Struble, 14 points en 45 matchs pour Guhle. Les points par 60 minutes sont aussi quasi identiques.
Bien sûr, Guhle commence beaucoup plus de présences dans son territoire (63,5%) et joue aussi beaucoup plus de minutes en moyenne par match (21:14).
Mais, Struble n’a pas trop mal paru en jouant autour de 20 minutes à ses derniers matchs avant le retour de Guhle.
Bref, Guhle nous apparaît encore comme supérieur à Struble, surtout en défensive. Mais, je crois que l’Américain n’a rien à lui envier avec une rondelle sur son bâton, au contraire. Si bien qu’au final, je ne placerais pas ces deux défenseurs dans des galaxies différentes.
Que ce soit à Montréal ou ailleurs, si on lui en donne l’opportunité, il n’est pas impossible que Struble, 23 ans, devienne un jour un 4e défenseur tout à fait correct. Au pire, un très bon 5e. Après tout, c’est pas mal ce qu’est devenu Kovacevic au New Jersey à 27 ans, n’est-ce pas?
Je reste donc aussi sur ma position par rapport au contrat de Guhle (6 ans/33 M$). Aussi bon guerrier puisse-t-il être, 5,5 M$ par année ce n’est pas une aubaine pour un défenseur numéro trois ou quatre.
C’est simplement un bon contrat… s’il demeure en santé.
J’avais pondu quelques articles l’an dernier démontrant, statistiques à l’appui, qu’au même âge, Slafkovsky n’avait pas grand-chose à envier aux meilleurs power forwards de sa génération.
Ça incluait, entre autres, les frères Tkachuk, Timo Meier, Valeri Nichushkin, Leon Draisaitl, Andrei Svechnikov et… Mikko Rantanen, un joueur qui a fait couler beaucoup d’encre dernièrement.
Le bon Mikko, après avoir refusé un contrat de 8 ans/ 96 M$ de dollars de l’Avalanche, s’est fait cavalièrement échangé aux Hurricanes en retour de Martin Necas, Jack Drury et de choix 2e et 4e tour.
Il a depuis été échangé une seconde fois aux Stars avec qui il a finalement dû accepter un contrat de… 8 ans / 96 M$…
Au-delà des millions, c’est maintenant la production très ordinaire de Rantanen, loin de MacKinnon et Makar, qui commence à faire jaser.
Après deux saisons quasi-identiques de 105 et 104 points, Rantanen était sur le point d’en connaître une troisième du genre avant l’échange en Caroline, mais depuis, c’est seulement 13 points en 22 matchs.
Bien sûr, il est normal qu’un joueur peine à trouver ses repères après autant de chamboulements en si peu de temps, mais quand même.
On peut de plus en plus constater que ce n’est clairement pas Rantanen qui conduisait la locomotive au Colorado et que les dirigeants de l’Avalanche auraient été fous de consentir plus de 12 millions à leur « troisième meilleur joueur », au demeurant un excellent « wagon de luxe ».
En jouant sur la première unité de l’avantage numérique avec les deux prodiges en plus d’évoluer sur le premier trio en compagnie de MacKinnon, même Jonathan Drouin (2,5M$/ 1 an) produit à un rythme frôlant le point par match!
Drouin était au mieux un joueur de 50 points à Montréal…
Quant à Necas (6,5 M$ / 2 ans), tout va plutôt bien pour lui au Colorado, même en jouant maintenant au sein du deuxième trio avec Brock Nelson et Lehkonen. Son style de jeu ultra-rapide se marie à merveille avec le tempo élevé de l’Avalanche et il continue d’évoluer lui aussi sur le PP1. Résultat : 22 points en 23 matchs depuis la transaction.
Pour le plaisir, imaginons combien de points pourrait faire Slafkovsky en jouant avec MacKinnon et Makar l’an prochain à 21 ans… Rantanen en avait fait 84…
Bref, avec une production supérieure à Rantanen entre 18 et 20 ans et un contrat de 8 ans /60,8 M$ en poche, on peut penser que Kent Hughes en aura pour son argent avec le gros Slovaque, pour qui la priorité était de jouer à Montréal dans une culture gagnante, quitte à laisser des dollars sur la table.
Tout ça dans un style plus agressif et puissant qui lui permettra de devenir peu à peu un des meilleurs joueurs devant de filet de toute la LNH. Tout ça avec une meilleure attitude et une meilleure forme physique que le Finlandais greedy qui croyait valoir 14 M$…
Alors qu’on devrait assister au grand débrouillage Super Écran de Slaf à sa quatrième saison dans la LNH, il sera très intéressant de comparer sa production à celle de Rantanen en 2025-2026.
Y aura-t-il un grand écart entre les deux, malgré la différence d’âge?
Pas si sûr…
Rantanen pourra-t-il devenir la locomotive que l’on espère à Dallas avec le contrat qu’on lui a consenti?
Vraiment pas si sûr…
J’étais de ceux qui croyaient que Marc Bergevin avait somme toute assez bien comblé la perte de Jesperi Kotkaniemi, voire, en partie, celle de Philip Danault, à l’été 2021 lorsqu’il avait mis la main sur Christian Dvorak en retour d’un choix de première ronde en 2022 et d’un autre de deuxième ronde en 2024.
À 25 ans, Dvorak avait déjà quatre saisons de 30 points et plus au compteur et semblait être en mesure de produire entre 15 et 20 buts sur une base annuelle, tout en étant un joueur honnête sur 200 pieds.
Et même s’il avait réalisé ces exploits en compagnie de Mitch Marner et Matthew Tkachuk, ses statistiques chez les juniors – des saisons de 50 buts et plus de 100 points – laissaient même penser qu’une meilleure production offensive était encore possible dans son cas.
On connaît cependant la suite. Le Canadien a pris la débarque du siècle à l’automne 2021 suite aux retraites forcées de Weber et Price. Puis, ce fut la reconstruction avec un grand R et les petits bobos qui se sont accumulés au fils des ans pour Dvo.
L’Américain aura donc à peu près remplacé KK qui n’est pas devenu grand-chose en Caroline.
Pour Danault, on oublie ça!
Mais voilà tout de même Dvorak, en santé, dans un rôle idéal pour lui au centre de deux vétérans, Gallagher et Anderson, avec qui on lui confie de jolies missions dans un style de jeu simple et efficace.
Dernièrement, il semble même voler sur la patinoire et on revoit un peu de sa touche magique du temps des Knights de London avec ses 8 points à ses 7 derniers matchs. Ses 16 points à ses 27 dernières rencontres ressemblent par ailleurs beaucoup à ses meilleures saisons en Arizona.
#Habs Christian Dvorak goes top corner with backhander for goal vs #Avalanche
Assists: Gallagher#GoHabsGo #NHL #Hockey @RocketSports pic.twitter.com/jqG7DQ0Qcf
— Chris G (@ChrisHabs360) March 23, 2025
Comme le détaillait récemment le toujours excellent Nicolas Cloutier du TVAsports.ca, on apprécie son jeu en infériorité numérique et surtout son efficacité au cercle des mises au jeu comme centre gaucher, une denrée plutôt rare dans l’organisation.
Bref, il reste encore une dizaine de matchs à la saison et je serais surpris que le CH lui offre une prolongation de contrat si le club rate les séries.
On parle aussi de tout mettre en œuvre cet été pour aller chercher un super joueur de centre top-6…
MAIS!
Si jamais le CH entre en séries et que Dvorak s’imposait en marquant quelques gros buts et/ou en jouant du hockey inspiré, du hockey apprécié par son coach, je verrais bien Hughes lui proposer de poursuivre l’aventure à Montréal pour un an ou deux à un prix très raisonnable.
Peut-être même plus raisonnable que les 3M$ que vient de consentir le Utah HC à Alex Kerfoot en vue de l’an prochain, comme le rapportait également Nicolas Cloutier,
Le temps que Beck, Kapanen, Hage se développent encore un peu, surtout qu’ils sont tous droitiers, un petit contrat de 1 an ou deux à Dvorak permettrait à tout le monde de souffler un peu…
Avec l’Américain qui est devenu le 12e attaquant de l’équipe avec au moins 10 buts, et le club qui joue pour atour de .600, la recette de miser sur la profondeur sur les quatre trios semble assez bien fonctionner depuis décembre.
Bien sûr, Dvorak n’est pas un ingrédient irremplaçable. En plus du trio de jeunes droitiers, le robuste gaucher Florian Xhekaj montre des lignes encourageants. Puis, encore une fois, Hughes et Gorton ont laissé connaître leurs intentions de dénicher « de l’aide » sur le marché.
Mais, avec la hausse du plafond, Dvo pourra peut-être encore faire partie de la recette à court terme, avec ou sans nouveau centre gaucher dans l’alignement.
À suivre…
En se projetant dans une perspective de carrière, voici l’ordre par importance dans les succès de l’équipe dans lequel Simon « Snake » Boisvert entrevoit et classerait les joueurs du CH de 25 ans et moins.
10. Newhook
9. Guhle
8. Fowler
7. Hage
6. Caufield
5. Reinbacher
4. Slafkovsky
3. Suzuki
2. Hutson
1. Demidov
Pas grand-chose à redire sur ce classement paru dans le plus récent épisode de Processus!
Peut-être Slafkovsky deviendra-t-il plus important que Suzuki s’il atteint son plein potentiel? Peut-être.
On peut aussi penser que si Newhook devient un ailier ou un centre de 3e trio, un défenseur comme Adam Engstrom – 27 points en 60 parties, différentiel + 15 avec Laval – pourrait le dépasser… Mais c’est loin d’être une certitude.
Quand à Reinbacher devant Caufield, c’est un peu le pari inverse. Mais si le CH aspire à devenir une puissance, ce serait effectivement une très bonne idée que Reinbacher devienne un joueur plus important dans les succès de l’équipe que Caufield… Si le genou tient le coup et qu’il devient le défenseur de première paire – partenaire de jeu idéal pour Hutson – qu’on anticipe depuis son repêchage, ce sera le cas.
Bonne job Simon!
Au plaisir de poursuivre la discussion sur FB et Twitter dans le plus grand respect des opinions comme Donald Trump tente chaque jour de nous en donner l’exemple.