Ray Shero : l’art de relancer une franchise en chute libre

Il y a des divorces qui ne sont pas faciles à prononcer.

Les 28 ans de services de Lou Lamoriello à titre de président et directeur général des Devils du New Jersey auraient pu laisser présager une séparation difficile. Pourtant, l’homme dont le nom sera assurément gravé en tant que bâtisseur au sein du temple de la renommée du hockey a offert le plus beau cadeau du monde à ses partisans, en 2015, en quittant le navire.

Néanmoins, la médecine qui caractérisait sa franchise aura fait fureur durant plus d’une vingtaine d’années. Il fallait toutefois se plier à l’évidence que le somnifère prescrit aux équipes adverses n’avait plus le même effet assommant, lors des dernières années de son règne…

Dans l’optique de secouer l’organisation puis améliorer une situation léthargique aux guichets, on peut donc saluer l’embauche opportune de Ray Shero, architecte des Penguins de Pittsburgh, vainqueurs d’une Coupe Stanley en 2009.

Aux rênes d’une formation dénuée de talents, de vitesse puis d’intensité, la grande majorité des hommes de hockey aurait opté pour une reconstruction en règle…Il ne fallait pas en attendre autant de Shero.

Même si la tâche s’annonçait colossale, le nouveau venu savait très bien que ces éléments étaient incontournables à l’obtention d’une cocktail victorieux dans la LNH d’aujourd’hui. Misant donc sur des surplus de talents et surtout, sur des masses salariales saturées d’autres formations, Shero s’est donc lancé dans une série d’emplettes. Mine de rien, en l’espace de deux ans, le DG a tout de même greffé quatre attaquants dignes du top 6 à sa formation en Nico Hischier (quelle chance…), Kyle Palmieri, Marcus Johansson et Taylor Hall.

Toutefois, se satisfaire de cette injection de talent afin d’expliquer la renaissance des diables serait masquer une grande partie du processus. Parlez-en à Taylor Hall!

De son propre aveu, l’ancien des Oilers a mis beaucoup de temps à digérer le pacte l’amenant au New Jersey. Troquer Connor McDavid au profit de Travis Zajac en tant que partenaire de jeu nécessite vraisemblablement un deuil…

La relance de l’ailier passait pourtant par un simple constat : au moment où Hall a assumé qu’il se devait d’être la pierre d’assise de cette offensive, sa domination a débuté. Enfin, le petit diable qui se démenait dans l’eau bénite dans l’uniforme des Oilers chaque fois qu’il frôlait la surface glacée semble renaitre de ses cendres, au grand regret de Peter Chiarelli, tentant de trouver une solution pour relancer l’une des offensives les plus léthargiques de la LNH.

La domination des Devils se poursuivra-t-elle? Disons que plusieurs morceaux semblent toujours manquer à cette formation pour aspirer aux grands honneurs…

À long terme, les raccourcis empruntés par Ray Shero pourraient hypothéquer la perpétuité de l’organisation, qui aurait pu assurer son avenir via une reconstruction complète. Encore faut-il miser sur des recruteurs de qualité afin d’envisager une stratégie de la sorte…

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