Repêchage LNH : Qui seront les perles à compter du 17e rang cette année?

Une théorie intéressante est sortie de la bouche de certains experts comme Simon Boisvert et Grant McCagg suite à l’échange entre les Islanders et les Hawks qui a permis à ces derniers de passer du 20e au 18e rang.

Se pourrait-il que les Hawks, après avoir fait leurs devoirs en vue du prochain repêchage, aient établi qu’après le 18e échelon, on entrait en territoire beaucoup plus incertain? Qu’il y aurait comme une espèce de coupure après les 18 premiers? Que, par la même occasion, ils aient décidé de procéder à cet échange pour se donner de meilleures chances de mettre la main sur un joueur en particulier au 18e rang? Un joueur classé probablement dans leur top-15 sur leur liste?

Ça pourrait effectivement ressembler à ça…

Cela dit, à chaque année, il y a un certain nombre de joueurs d’impact qui sont repêchés en fin de première ronde ainsi qu’en deuxième ronde, mais ils ne sont pas légion. On entend d’ailleurs souvent que c’est une longue deuxième ronde qui débute après le top-15/top-20…

Kent Hughes analyse sans doute l’option de transiger les positions 26 et 57 pour obtenir un jeune joueur à la Newhook ou pour s’avancer de quelques rangs, comme le discutait Mathias Brunet plus tôt cette semaine.

Mais il faut d’abord se donner une petite idée de ce qui attend le Canadien à ces échelons et le pourcentage de joueurs d’impact disponible.

Pour cela, essayons de voir à quoi ont ressemblé les années 2017 à 2021 à compter du 19e rang – possiblement le rang le plus haut auquel le Tricolore pourrait repêcher s’il essayait de s’avancer – jusqu’à la fin de la deuxième ronde.

2021
L’année 2021 est peut-être encore un peu trop récente au goût de certains pour débuter notre analyse, mais un des joueurs de l’heure dans la LNH, Wyatt Johnston (23e) est clairement déjà un vol, et son coéquipier à Dallas, Logan Stankoven (47e) semble également être bien parti pour le devenir.

Puis on peut aussi se tourner vers Olen Zellweger (Anaheim, 34e), ainsi que Josh Doan (Arizona, 36e) et celui qui l’accompagnera dans sa nouvelle aventure à Salt Lake City, J.J Moser (60e). Enfin, il ne faudrait pas oublier Matthew Knies à Toronto (57e). Tous de judicieux choix…

Il y aura sans doute d’autres perles qui sortiront dans les prochaines années (le gardien Jesper Wallsted, Minnesota, 20e?) mais pour l’instant, 3 ans après ce repêchage, on parle de 6 ou 7 joueurs potentiellement d’ « impact » sur 44 sélections (environ 15%), c’est-à-dire des joueurs dignes du top-6 à l’avant, du top-4 à l’arrière ou du poste de #1 devant le filet.

Et non, M. McCagg, je ne crois toujours pas que Oliver Kapanen (Montréal, 64e) en deviendra un… et j’ai encore d’assez grosses réserves sur le plafond de Logan Mailloux (31e) dans la LNH, malgré des attributs physiques et athlétiques évidents…

2020
Plusieurs joueurs choisis à compter de Dawson Mercer (18e) ont atteint la LNH et ont des débuts de carrière corrects, mais on peine quand même un peu à en trouver dont on peut dire qu’ils deviendront assurément des joueurs d’impact dignes de ce nom.

Braden Schneider (19e) rempli ses promesses de défenseur à caractère défensif à New York. Hendrix Lapierre a plutôt bien paru à son arrivée définitive à Washington cette année et ressemble de plus en plus au bon centre de 2e trio que je voyais en lui en 2020. Le rapide John Peterka à Buffalo (34e) n’est pas mauvais, étonnamment meilleur que son compatriote Lukas Reichel (Chicago, 17e). Enfin, c’est probablement Brock Faber, depuis échangé des Kings au Wild, qui remporte le titre de « vol de grand chemin » au 45e rang.

Soyons généreux et rajoutons Tyson Foerster (Philadelphie, 23e), Connor Zary (Calgary, 24e) et Luke Evangelista (Nashville, 42e)

On parle donc de 8 joueurs d’impact entre le 19e et le 62e rang (Seattle n’était pas encore là!), soit 18%.

Pas trop mal…

2019
Que se passe-t-il après Thomas Harley (Dallas, 18e) en 2019?

Réponse : Rien… ou presque.

Il faut aller du côté de Shane Pinto des Sénateurs au 32e rang, pour trouver un autre semblant de joueur d’impact. Pour moi, les Philip Tomasino et Nils Hoglander ne se qualifient pas pour ce titre.

Deux joueurs sur 43 sélections = 5%! Aouch!

2018
Plusieurs flops, même dans le top-15 en 2018. Et ça ne s’améliore évidemment pas par la suite.

Kandre Miller (NYR, 22e), Alexander Romanov (Montréal, 38e) Kiril Marchenko (Columbus, 42e), et Sean Durzi (Toronto, 42e) sont les seuls qui méritent le statut de joueur d’impact et certains nous trouveront sans doute généreux…

Un gros 9%.

2017
Cinq clubs ont erré après la sélection de Nick Suzuki par les Golden Knights avant que Josh Norris et Robert Thomas ne sortent coup sur coup aux rangs 19 et 20.

Puis, c’est encore Dallas, au 39e rang, qui sort la balle du stade avec Jason Robertson.

Si on exclut Filip Chytil (21e), qui demeure un très bon joueur de 3e trio dans un fort club, ainsi que Morgan Frost et Eli Tolvanen qui n’ont somme toute encore rien cassé à 25 ans, ça nous donne seulement trois joueurs d’impact en 43 sélections, bon pour 7%.

Plutôt mince…

Le CH trouvera-t-il un autre Lane Hutson?

Si on arrondit et qu’on combine les probabilités pour les deux choix, le Canadien a donc environ 11% de chances de repêcher un joueur d’impact soit au 26e ou 57e rang à la fin juin. Ses chances sont meilleures en fin de première ronde qu’en fin de deuxième, s’entend, mais allumons tout de suite quelques lampions…

Ça nous permet déjà d’apprécier un peu plus la valeur de Lane Hutson à Montréal (62e en 2022), lui qui semble avoir de très grandes chances de se greffer au top-4 dans un très proche avenir. Mais, on peut aussi penser que celles de Mesar et Beck d’occuper un rôle névralgique dans la ville  du cône orange sont pratiquement nulles…

Par ailleurs, mon collègue Marc-Olivier Beaudoin et votre humble serviteur sommes déjà en train de rédiger un mock draft du tonnerre qui paraîtra d’ici quelques semaines. Nous avons déjà nos 16 premières sélections d’enregistrées et – surprise! – avons constaté que la tâche devient beaucoup plus ardue à compter de la seconde partie de la première ronde! Ce n’est plus exactement la même qualité de joueurs, le même niveau de certitude.

On comprend donc les Hawks d’avoir voulu grimper de quelques rangs avec leur seconde sélection! D’ailleurs, Marc-Olivier semble déjà avoir sa petite idée sur la cible potentielle de Chicago au 18e rang :

De mon côté, je n’ai pas encore terminé de bien analyser tous les espoirs à l’extérieur du top-15/top-20 jusqu’en fin de deuxième ronde, il me reste quelques heures à mettre là-dessus cette semaine, mais j’ai déjà ma petite idée de faite sur certains d’entre eux.

Sacha Boisvert, le meilleur espoir québécois de la cuvée, avec son lancer, avec son patin, son physique, son QI hockey et son éthique de travail a certainement des chances de devenir un bon centre de deuxième trio, ou un excellent centre de troisième trio. S’il est disponible au 26e rang, le CH n’hésitera pas très longtemps, je crois. Mais, à moins d’un coup de baguette magique de la part de Hughes, ne comptez pas trop là-dessus, Boisvert risque fort d’être déjà parti…

Je serais très surpris qu’il soit repêché dans les 16 premiers à cause de son attitude, sa personnalité et son caractère passablement détestable, mais en fait de talent brut, Trevor Connelly, peut devenir un joueur d’impact… si jamais il gagne en maturité physique et psychologique…

Ensuite, si ç’a marché avec Lane, pourquoi ça ne fonctionnerait pas avec Cole Hutson, qui est pratiquement son jumeau sur la patinoire? Ce dernier n’a absolument rien à envier au niveau du talent brut aux 6 défenseurs dont on entend toujours les noms dans le top-15, les Dickinson, Parekh, Levshunov, Buium et compagnie.  Un peu plus costaud que son frère, Cole détient maintenant le record pour le plus grand nombre de points chez les défenseurs dans l’histoire du USNTDP. Deuxième meilleur joueur des USA au dernier U18 après l’éventuel premier choix au total de 2025, James Hagens. Hutson est l’un des joueurs ayant le plus de chances de devenir une vedette en dehors du top-18, un choix très safe, à mon avis…

Le petit ailier fougueux, Teddy Stiga, le 3e meilleur joueur des États-Unis au U18, aura certainement des chances de percer un top-6 dans un avenir pas si lointain. Des mains en or, une agilité déconcertante sur patins.

S’il ne sort pas dans les 16 premiers, le défenseur gaucher Norvégien, Stian Solberg fumant au dernier Championnat mondial senior, fera certainement tourner des têtes. Une version plus robuste de l’espoir du CH, Adam Engstrom (92e, en 2022) qui n’est déjà pas un manchot.

Terik Parascak, nominé au titre de recrue de l’année dans la WHL avec une saison de 105 points, se retrouve souvent dans les discussions en fin de première ronde. Il compense un coup de patin légèrement déficient par un sens du jeu hors du commun et des attributs offensifs indéniables (tirs, passes, QI hockey…), il serait très difficile de passer par-dessus ce joueur au 26e rang…

Peut-être plus à tort qu’à raison, très peu considèrent Justin Poirier au 26e rang, mais s’il est encore disponible en fin de deuxième ronde, un marqueur de 51 buts à 17 ans dans la LHJMQ – du jamais vu depuis Crosby! – et 69 buts en 85 matchs incluant les séries (18 buts en 17 matchs!!!), le Canadien est mieux de ne pas se tromper s’il passe son tour sur lui!

The Hockey News lui a carrément manqué de respect dans son Draft Edition en ne lui trouvant même pas une petite place dans son top-100! Au pire, Poirier, un genre de jeune Donald Audette – petit mais très costaud avec un tir foudroyant – pourrait devenir un solide contributeur dans le top-9 et jouer sur la deuxième unité de l’avantage numérique. Je serais très curieux de savoir si ce même Audette, devenu recruteur pour le CH, apprécie le jeu de Poirier et, le cas échéant, s’il saura le vendre autour de la table…

Bref, avec ces sept « potentiels » joueurs d’impact à compter du 17e rang, on serait déjà dans une « grosse année » statistiquement parlant. On va donc s’arrêter ici pour l’heure.

Mais ce n’est que partie remise! 

PLUS DE NOUVELLES