Commençons par le négatif avec la déconfiture du Canada, on finira avec le positif que nous ont apporté les espoirs du CH.
Pour une deuxième année consécutive, donc, c’est probablement le coach plus que les joueurs qui aura été le grand responsable de l’implosion de l’équipe canadienne.
Brent Sutter a été mauvais, mauvais, mauvais, presque autant que l’inimitable Steve Spott l’an dernier. C’est dire!
Ouais, c’est bien ça que je me disais…
Photo : Ernest Doroszuk/Toronto Sun
Stéphane Leroux l’a noté dans son autopsie canadienne et je vous en avais parlé la semaine dernière, mais dès lors que Sutter s’est mis à vouloir faire de l’overcoaching en ronde préliminaire, clouant entre autres, McDavid sur le banc suite à deux punitions explicables, disons, par l’exubérance de sa jeunesse, ça s’est mis à sentir fort les peaux de castors roussies.
Soudainement plusieurs joueurs se sont mis à jouer avec la peur de commettre des erreurs et se sont mis à agir comme des petits robots sur la glace: Horvat, Laughton, Leier, etc.
Rendu en demi-finale, c’est plus de la moitié de l’équipe qui était atteinte du virus…
La peur de faire des erreurs, c’est exactement la recette idéale pour perdre au hockey.
Il y en aura toujours pour dire qu’on aurait dû retrouver Domi, Nurse, Theodore, et qui encore sur cette équipe, il demeure que la formation en place avait suffisamment de talent brut pour récolter sinon l’or, au moins une médaille.
Sutter n’aura pas réussi à former une équipe avec tous ces éléments venus des quatre coins du pays. C’était pourtant sa responsabilité première: former un esprit de corps. Ça et mettre ses joueurs en confiance, pas se faire craindre d’eux!
Pauvre type… En plus, il ne semblait même pas intéressé de se remettre lui-même en question!
Du reste, Bob MacKenzie de TSN l’a assez bien résumé, ça fait plusieurs années consécutives que les joueurs « gèlent » et croulent sous la pression lors des moments cruciaux et que des équipes adverses hypermotivées bavent à l’idée de battre le Canada.
Serait peut-être temps qu’on trouve un coach qui saura les faire relaxer, les souder ensemble et qui les mettra en confiance…
Le tournoi est à Montréal et Toronto l’an prochain, il y aura déjà assez de pression comme ça!
Reway, De La Rose et Fucale se sont démarqués
Du côté des espoirs du Tricolore, disons qu’on peut avoir le cœur plus léger.
Premièrement, aucun des six espoirs repêchés par Trevor Timmins n’a mal paru lors du tournoi. Ils ont produit à la hauteur des attentes dans une très large mesure.
Le premier de classe aura probablement été le petit Martin Reway qui a très bien assumé – et le mot est faible – le rôle de leader offensif de la formation slovaque. Reway a quitté Malmö avec 10 points en cinq matchs, bon pour le 5e rang des marqueurs. Il aura laissé toute une impression. Un magicien avec la rondelle et un joueur capable de jouer avec passion et confiance. Reway aura normalement une autre chance d’épater la galerie l’an prochain, alors qu’il sera un des plus vieux joueurs du tournoi. En attendant, on peut le voir à Gatineau.
Ma deuxième étoile va à Jacob De La Rose. À 6’2 et plus de 190 lbs, le Suédois en impose physiquement sur la patinoire. Patineur puissant, « fort sur la rondelle » comme on dit dans le jargon. Il n’a cependant pas les mains en or de Reway et, malgré ses six points en sept matchs, il faudrait être jovialiste pour lui prédire un grand rôle offensif dans la LNH. Un genre de Lars Eller/Michael Handzus avec une bonne grosse dose de Jarkko Ruutu, genre. Mais au final, un joueur costaud doté d’un bon sens du jeu, probablement assez près de la LNH. Le Canadien ne devrait pas regretter de l’avoir repêché au 34e rang l’été dernier : il est gros ET bon. CHOSE RARE! En attendant, on pourra normalement le revoir à Montréal et Toronto pour un troisième et dernier tour de piste à la classique du temps des Fêtes.
Contrairement à certains gardiens des dernières éditions canadiennes, Zachary Fucale n’a pas à rougir de sa performance lors de ce tournoi. Loin de là. À Seulement 18 ans, malgré quelques buts plus faibles, on se rappellera surtout que Fucale a fait de nombreux arrêts clés et qu’il a été un joueur important pour son équipe. Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour lui imputer la fin de tournoi en queue de poisson de l’unifolié. Son équipe lui a donné deux buts en deux matchs! Fucale part avec une grosse longueur d’avance pour le poste du tournoi à Montréal et Toronto l’an prochain.
Artturi Lehkonen a joué une bonne partie du tournoi blessé, mais il a trouvé le moyen de tirer son épingle du jeu par du jeu intelligent en désavantage numérique ainsi que devant le filet adverse où il a le don de se démarquer. Teravainen a été le grand meneur des siens cette année, avec une récolte de 15 points et du jeu dominant match après match. Ce sera probablement à Lehknonen que reviendra la responsabilité de meneur de l’équipe finlandaise l’an prochain. S’il remplit avec brio son mandat, on aura raison de s’exciter un peu. Pour l’instant, à 18 ans, Lehkonen est espoir intriguant, un autre petit joueur avec un talent certain, mais il faut rester calme.
Charles Hudon a connu un tournoi étrangement similaire à celui de Lehkonen. On aurait bien aimé voir ce qu’il aurait pu offrir à son équipe en pleine santé et, dans son cas, avec un entraîneur qui lui donne plus de temps de glace. Lorsqu’on l’a utilisé comme il se devait, Hudon a produit et a souvent paru comme un des bons joueurs du Canada en possession de la rondelle. Calme et confiant. Dans son cas, comme dans celui d’Andrigettho, c’est vraiment son adaptation au hockey professionnel qui nous intéressera. Ça et ses petits bobos récurrents…
Il n’a pas mal fait, loin de là, mais on aurait aimé que Sebastian Collberg profite de ce tournoi junior pour faire oublier son faible camp d’entraînement à Montréal et sa production une fois de plus anémique en SuperLiga cette saison. Ces six points en sept matchs ne sont pas négligeables pour le compte de la puissante équipe junior suédoise. Mais c’est surtout qu’en tant qu’un des plus vieux joueurs du tournoi, on aurait aimé le voir progresser et dominer la compétition d’une manière similaire à Filip Forsberg et Teuvo Teravainen. Ça n’a pas du tout été le cas. On a juste vu et revu le même joueur de périphérie. Ceux qui le voient sur les deux premiers trios du Canadiens dans deux ou trois ans, revoyez vos attentes à la baisse avant d’être déçus.
{youtube}3v3f70dvvMo{/youtube}