Retour sur les « gros espoirs » en vue du repêchage 2025 (suite au défi CHL/USNTDP)

On a eu la chance mardi et mercredi derniers de pouvoir observer plusieurs des principaux espoirs en vue du prochain repêchage de la LNH alors que les meilleurs jeunes loups de la CHL affrontaient ceux du USNTDP. Alors, qu’a-t-on pensé des Schaefer, Misa, Martone, Desnoyers, Schmidt et compagnie?

Mettons tout de suite une chose bien au clair : comme anticipé, les Américains n’étaient tout simplement pas de calibre. Ce n’est pas une grosse année pour leur programme de développement et c’est tout le contraire pour la CHL, qui devrait connaître un encan très faste dans le top-20 en juin prochain.

Cela dit, le fait que les deux meilleurs espoirs américains, le centre James Hagens et le défenseur droitier Logan Hensler, évoluent dans la NCAA n’a certainement pas aidé la cause des voisins du sud…

Matthew Schaefer, DG, Erie Otters, 18 points en 14 matchs, + 16
Dominant à cinq contre cinq en plus d’évoluer sur le premier avantage et le premier désavantage numérique, le spectaculaire défenseur ontarien a plus souvent qu’autrement joué comme le véritable BOSS sur la patinoire, marquant notamment un but d’anthologie lors du premier match :

Cela dit, le jeu défensif très « proactif » de Schaefer n’est pas sans faille; le jeune espoir tend à jouer très « haut » sur les joueurs adverses; son gap est tellement serré que parfois, il peut se faire déborder par les bons patineurs malgré son agilité et sa rapidité exceptionnelles sur patins.

Peut-être par qu’il voyait que l’opposition était très faible, le natif de Hamilton a pris énormément de risques en territoire offensif, causant sa part de tirs bloqués et de revirements, mais il a plus souvent qu’autrement été en mesure de réparer ses mésaventures.

Du reste, Schaefer, plus jeune joueur du prochain encan, ne craint pas le jeu robuste et n’hésite pas à sacrifier son corps, comme sur cette séquence où il demeure très impliqué en bloquant un lancer même après avoir perdu son bâton et… un de ses gants! Pas toujours ce que le docteur recommanderait, mais bon!

Bref, en ce moment, s’il y a UN joueur de la cuvée 2025 dont on pourrait dire qu’il est presque 100% assuré qu’il deviendra une grande vedette dans la LNH, c’est Matthew Schaefer.

Michael Misa, C/AG, Saginaw Spirit, 46 points, 23 matchs, +21
Peut-être le joueur envers lequel j’avais les plus grandes attentes en compagnie de Schaefer, Misa m’a un peu déçu lors du premier match et, au final, ce fut passablement la même chose lors du second malgré de meilleures séquences.

Celui qui avait reçu le statut de joueur exceptionnel lui permettant de jouer dans la OHL à 15 ans a principalement évolué avec Caleb Desnoyers et Porter Martone. On avait ainsi réunis trois joueurs destinés aux plus hauts sommets du prochain repêchage.

Rapide et fluide sur patins – dans un style qui rappelle Trevor Zegras – Misa exécute rapidement ses jeux avec la rondelle, s’implique physiquement et on sent qu’il veut faire la différence à chaque présence.

Cependant, il m’a semblé un peu nerveux avec la rondelle à plusieurs occasions, jonglant souvent avec celle-ci en plus de rater bon nombre de passes et de lancers… Ressentait-il la pression des centaines de milliers de regards sur lui? Le bâton était-il un peu trop serré?

Peut-être…

Toujours est-il qu’en général, il voulait trop en faire, notamment en tentant de jouer les héros avec des montées individuelles en fin de match mercredi avec un score de 2-2, créant des revirements aux lignes bleues deux fois plutôt qu’une…

Malgré tout, Misa a trouvé le moyen de terminer la compétition avec trois points en deux matchs et il a très certainement été un des joueurs les plus visibles des siens.

Voyons voir si sa candidature sera retenue pour le CMJ…

Porter Martone, AD, Mississauga Steelheads, 43 points en 21 matchs, +6
Il n’y avait pas beaucoup d’amour entre les deux clubs lors du premier match et il en restait encore moins lors du second. Dans tout ça, le gros Martone, capitaine des siens, au cœur de plusieurs escarmouches, avait l’air d’un poisson dans l’eau, surtout lors du second match qu’il a commencé en lion:

Au-delà de l’écrapou, Martone nous a surtout montré un jeu « pesant » et mature tout en faisant preuve d’anticipation en défensive aidé de sa longue portée, ainsi que de finesse, patience et créativité avec la rondelle en zone offensive ; un jeu qui rappelle énormément Corey Perry et Mark Stone.

Patineur ordinaire (quand même meilleur que Stone et Perry), je ne sais pas à quel point les recruteurs de la LNH seront préoccupés par cette facette de son jeu. Mais quand le QI hockey est de niveau supérieur, tout comme la vision, le physique et le tir, la preuve est faite qu’on n’a pas toujours besoin d’être Speedy Gonzalez pour réussir au plus haut niveau.

Caleb Desnoyers, C, Wildcats de Moncton, 31 points en 20 matchs, +24 
On a senti Desnoyers impliqué tout au long des deux matchs, étant même nommé joueur par excellence du second. Souvent au cœur de l’action, il a manqué quelques chances de marquer, dont au moins une en or mardi, mais comme on vient de voir, il a aussi fait dévier un tir de Martone dès les premières secondes le lendemain…

Desnoyers ne nous est pas apparu particulièrement « flashy »  par rapport à d’autres attaquants sur l’équipe ; il est plutôt le prototype du centre responsable, efficace, capable de jouer avec n’importe qui dans différents rôles, même à l’aile comme ce fut le cas mercredi. Mais le talent est là, comme en témoigne cette passe lumineuse sur le but de Misa :

Voici un joueur de talent et de caractère qui intéresserait déjà le CH. Desnoyers répondrait certainement à son besoin organisationnel au niveau des centres gauchers et il risque d’être disponible lorsque le CH parlera dans le top-10…

Reste donc à voir si les astres s’aligneront pour le CH et le Québécois ou si le CH fera tout pour l’obtenir s’il l’aime à ce point en dehors du top-4…

Cameron Schmidt, AD, Vancouver Giants, 35 points en 21 matchs, +1 
Le diminutif et très dynamique ailier, meneur chez les marqueurs de la WHL, a pu montrer la vélocité et la précision chirurgicale de son tir du poignet lors du premier match :

Toujours dans le même match, il nous a aussi montré ses talents de metteur en scène en avantage numérique sur le but de Malcolm Spence. Il a même évolué un peu en désavantage numérique…

Pour l’instant, même s’il pratique un style assez combatif, à 5’7, personne ne s’attend à entendre le nom de Schmidt dans le top-5, voire même le top-10 en juin prochain. Mais un joueur offensif de cette trempe, possédant des mains aussi vives, ne devrait pas rester beaucoup plus longtemps sur les tablettes.

Un mélange de Cole Caufield et Seth Jarvis? On pourrait dire ça, oui.

Et un peu à l’instar de ces derniers, on imagine très bien un club le sélectionner entre le 11e et le 16e rang…

Joshua Ravensbergen, G, Prince George Cougars, 3.08, .899, 12-2-4 
Le grand gardien de 6’5 n’a pas été si souvent menacé lors du match de mardi, mais lorsque ç’a été le cas, on l’a vu très gros et athlétique dans son but, s’avançant pour défier les tireurs. Celui qui attrape de la droite n’a absolument rien fait pour se sortir des discussions qui parlent de lui comme le seul gardien pouvant être repêché en première ronde cette année. On peut voir l’attrait à l’œil nu.

Les Justin Carbonneau, Malcolm Spence et Lynden Lakovic, d’autres espoirs souvent classés dans le top-20, ont aussi eu leurs bons moments, surtout lors du second match pour Carbonneau, qui nous a montré son jeu plus lourd et plus incisif avec la rondelle. Le grand Lakovic nous a montré son tir et sa vitesse de pointe et Spence a généralement été « dur à jouer contre », comme le veut l’expression consacrée.

En somme, on ne tirera pas de grandes conclusions de ces deux matchs. Ce serait ridicule de le faire. Mais il est toujours mieux de bien paraître quand les réflecteurs sont intenses et, à ce chapitre, certains ont mieux fait que d’autres et les DG en ont pris bonne note…

Plusieurs jolis mois de scouting nous attendent encore, donc…

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