Ryan Nugent-Hopkins à Montréal : est-ce possible?

Avec le vieillissement de Markov, j’ai longtemps pensé que le CH était dans une situation où il aurait été à peu près impossible d’échanger Beaulieu, son dauphin « des pauvres ».

Or, il n’a fallu que l’arrivée du gaucher Barberio (et en partie du vétéran droitier Petry) dans l’organisation pour que la chose devienne envisageable.

Sans dire qu’ils tombent du ciel, des Barberio et des Petry, il y en a toujours qui traînent quelque part dans la NHL, AHL ou ailleurs.

Des puck moving defensmen, la nouvelle tendance dans la LNH, ça se trouve.

Il y en a en fait de plus en plus car le standard du solide stay at home de 6’4, 220 lbs, à la Komisarek, n’en est plus un.

Les défenseurs mobiles, capables de bouger la rondelle,  qu’ils soient grands ou plus petits, voilà le nouveau standard. La grosseur est moins importante qu’avant. Les clubs de la LNH ont maintenant besoin d’au moins un défenseur mobile par paire, sinon deux!

Des exemples de ce type de défenseurs soudainement plus importants que par le passé?

Regardez le Wild avec Spurgeon, les Flyers avec Gotisbehere, les Bruins avec Krug, les Islanders avec Hickey, Enstrom à Winnipeg, Barrie au Colorado, Gardiner à Toronto, Daley à Pittburgh, Oduya à Dallas, Ellis à Nashville, Murphy en Caroline et la liste continue.

Tous des défenseurs au potentiel top 4 de qualité. Pas tous des géants et des hauts choix de première ronde, loin de là. Une couple ont même déjà fait quelques organisations et pris pas mal de temps avant d’atteindre la LNH.

Beaulieu vs Barberio
À sa façon, Beaulieu fait partie de cette nouvelle mouvance. Bien sûr, le #28 du CH mise en plus sur un assez bon gabarit, il peut être robuste à ses heures et il se développe comme un défenseur passablement complet.

Mais, au bout du compte, on est loin du joueur intouchable tellement productif qu’il risque de faire s’écrouler l’organisation si on l’échange.

C’est un risque tout à fait prenable, échanger Beaulieu.

Surtout si le retour est bon et si l’on admet que Barberio, 25 ans, bientôt 26, n’est pas un pied de céleri. Il entre même dans les meilleures années de sa carrière.

Dès le dernier camp d’entraînement, il était assez facile de voir qu’il n’y avait pas un grand fossé entre lui et Beaulieu au niveau offensif. Même qu’offensivement, plusieurs, et j’en suis, préfèrent peut-être Barberio.

Le Montréalais de 25 ans est, entre autres, un excellent distributeur de rondelle et il semble aussi décocher ses tirs avec plus d’aisance et de rapidité vers le filet que Beaulieu. Il joue la tête plus haute.

La question se pose alors : après avoir dominé pendant tant d’années dans la AHL, et ne montrant plus de carences graves dans son jeu, pourquoi un Barberio arrivé à maturité ne pourrait-il pas devenir un top 4 dans la LNH, surtout à Montréal, sa ville natale, où il semble extra motivé?

Beaulieu en vitrine

À court terme, dans l’optique de « fenêtre pour la Coupe Stanley », même si le CH perdait de la profondeur en défensive en échangeant Beaulieu, il pourrait s’en tirer sans trop de douleurs.

Markov a ralenti mais il est loin d’être mort, surtout si on gère mieux son utilisation.

Petry peut manger plus de minutes.

Emelin et Tinordi sont toujours là (pour l’instant) du côté gauche dans des rôles plus effacés.

À la rigueur, Subban pourrait jouer à la gauche de Petry sur une première paire.

Et surtout, et c’est l’idée première, avec ce que le CH pourrait obtenir en retour, l’équipe marquerait plus de buts. C’est ça le plus gros problème immédiat de l’équipe : marquer des buts.

Pour le moyen et long terme à la ligne bleue, on avisera le moment venu.

Bref, échanger Beaulieu, oui, c’est pensable, envisageable et faisable.

Au retour de Petry, le jeune homme risque d’être encore placé dans la GROSSE VITRINE sur la première paire de défenseurs. Au pire sur la deuxième.

J’ose croire que ce n’est pas juste pour faire beau…

Pour un excellent joueur de centre, il faudra ajouter du bacon…
En février, si les choses se replacent bel et bien au retour de Price – et avant si possible – et que Bergevin recherche véritablement un joueur de centre de qualité, ce que plusieurs souhaitent plus que tout – et j’en suis – Beaulieu devient l’appât de choix.

Mais on va s’entendre tout de suite pour dire que Nathan Beaulieu et Seth Jones ne sont pas dans la même catégorie de « jeunes défenseurs prometteurs ».

Même s’il a de très belles qualités et que tout le monde le voit aisément sur un top 4, je n’ai pas entendu souvent un scout prononcer Beaulieu et « potentiel de trophée Norris » dans la même phrase…

Donc, il faudra « mettre du bacon autour de la saucisse » pour la rende plus attrayante aux yeux des autres DG de la LNH.

Du « bacon » comme quoi?

Comme possiblement un ou deux espoirs légitimes et prêts de la LNH (en espérant épargner Hudon et McCarron), puis, pour des raisons comptables, un joueur de centre, disons, Desharnais, plus facilement échangeable que Plekanec ou Eller, et un assez haut choix au repêchage.

Et qui serait le plus gros morceau que Bergevin pourrait potentiellement dénicher au centre dans un échange impliquant Beaulieu et un peu de « bacon croustillant »?

Il y en a un qui me saute aux yeux.

Ryan Nugent-Hopkins, 22 ans, centre gaucher, 6’0, 189 lbs, 0.73 p/m en carrière
Tout d’abord, lorsque Connor McDavid reviendra au jeu (théoriquement en même temps que Price) il y aura fort probablement un centre qui devra sortir d’Edmonton.

Voici à quoi ressemble les Oilers au niveau comptable.

McDavid est un intouchable.

Puis avec l’éclosion de Leon Draisaitl aux côtés de nul autre que Taylor Hall, cela semble faire de Ryan Nugent-Hopkins, qui empoche 6 M$ annuellement jusqu’en 2021, une valeur dispensable à Edmonton.

Cela dit, c’est une valeur très intéressante, un « asset » de grande qualité, à mon sens, plus qu’Eberle, qui pourrait leur permettre de regarnir leur défense et même ajouter une certaine profondeur à leur formation.

Avant d’aller plus loin, vous vous demandez quelle place aurait Beaulieu au sein de la brigade défensive des Huileux?

En deux mots comme en mille, disons qu’à ce stade-ci de son développement, il se compare plutôt avantageusement à tous leurs défenseurs actuels ne s’appelant pas Oscar Klefbom : Sekera, Nurse, Schultz, Davidson, Fayne, Ference, Gryba, Reinhart, rien pour écrire à sa mère…

Sekera a été très surévalué par les Oilers et Klefbom est souvent blessé…

Il aurait donc, théoriquement, une certaine valeur – pour ne pas dire une valeur certaine –
aux yeux des Oilers.

Parlons donc de Ryan Nugent-Hopkins, le premier choix de l’encan de 2011.

On dit souvent du jeune homme de Burnaby en Colombie-Britannique qu’il déçoit un peu depuis son arrivée dans la LNH.

Ça se comprend. RNH n’est pas le centre « parfait » que tous espéraient

Ses « 56 points » par année sont encore loin des 80 pts que plusieurs anticipaient assez tôt dans sa carrière. Le fait que les Oilers n’aient pas encore participer aux séries depuis son arrivée n’aide pas non plus, mais il n’est certainement pas le seul et premier responsable de ce dossier.

Bien au contraire, en fait.

« The Nuge »  a d’abord été vu exclusivement comme un espoir offensif avant son repêchage, mais, un peu par la force des choses, il a dû se transformer en centre plus complet à Edmonton : il n’y en avait pas d’autres.

Depuis déjà quelques saisons Nugent-Hopkins est donc l’attaquant le plus utilisé à Edmonton, et un des centres les plus utilisés de toute la LNH. Encore cette année il vient au 10e rang à cette position (20:06), devançant, entre autres, Toews et Bergeron par un poil. Sans dire qu’il a le même impact que ces deux derniers au sein d’une formation, RNH est un homme de confiance… à 22 ans!

Jeune homme humble et sérieux, leader à sa façon, éthique de travail exemplaire, on peut certes le classer dans les « faciles à coacher ». Conscient de ses faiblesses, il a en outre pris un peu de muscle depuis son arrivée dans la grande ligue, lui que l’on répertorie maintenant à 6’0, 189 lbs.

Côté technique, sans être ultra-spectaculaire, c’est un patineur élégant, agile, avec une bonne vitesse de pointe. Il a amélioré son lancer au fil des ans. Du reste, QI hockey impressionnant, calme, excellente vision du jeu, bon passeur et bon manieur de rondelle. Il peut facilement diriger le jeu en avantage numérique et enfiler 20-25 buts par saison.

Je l’ai toujours vu comme un genre de Mike Ribeiro en plus rapide, sérieux et responsable.

Un vrai premier centre qui en vaut la peine?
À Montréal, il deviendrait de facto le premier centre offensif de l’équipe, reléguant le vieillissant Plekanec (s’il reste en ville) à un rôle plus en phase avec ses capacités. Par la même occasion, il enlèverait probablement un peu de pression sur les épaules de Galchenyuk.

Avec Nugent-Hopkins, 23 ans en avril, et Galchenyuk, 22 ans en février, voilà qui commencerait à ressembler à un one-two punch digne de mention au centre pour des années à venir.

Disons, qu’à la lumière des centres de qualité potentiellement disponibles dans la LNH, et suite à la transaction de Johansen pour qui il avait supposément montré un certain intérêt,  RNH est peut-être ce qui ressemble le plus à un plan A pour le Tricolore.

Bergevin serait-il prêt à payer le gros prix pour ce joueur de qualité, certes, mais qui demeure passablement imparfait aux yeux de plusieurs à titre de premier centre?

Si on le compare à ceux déjà en place à Montréal et si on considère le futur de McCarron et Hudon, RNH est-il un centre qui en vaut la peine pour le Canadien?

Pour ma part, en raison de son âge, de son contrat « raisonnable », des meilleures années de sa carrière qui sont encore devant lui, et de la faiblesse actuelle du CH au centre, je dirais oui.

Les centres de qualité, même imparfaits, ne courent vraiment pas les rues.

Bergevin doit impérativement améliorer sa ligne de centre tôt ou tard s’il veut gagner une Coupe Stanley. Celle en place ne semble pas capable de tenir coup.

Voilà une opportunité de faire une transaction qui réglerait le problème pour longtemps.

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