Aujourd’hui aura été une journée extrêmement importante dans le dossier Brad Aldrich. Accusé d’agression sexuelle, l’ancien membre du personnel des Blackhawks de Chicago luttait contre un voix anonyme.
Selon l’investigation en cours, Aldrich, faisant partie du personnel qui avait remporté la Coupe Stanley en 2010, aurait commis un acte d’inconduite sexuelle à l’endroit d’un jeune de 20 ans qui avait été rappelé pour pratiquer avec les gars de la Ligue nationale en vue des séries.
Désormais, cette voix a un visage. Kyle Beach, la victime qui a décidé de briser le silence, a livré une entrevue à la fois puissante et révoltante sur les ondes de TSN mercredi soir afin de dénoncer publiquement son agresseur et de faire connaître son identité publiquement.
Kyle Beach, John Doe in the Blackhawks investigation, talks to @rwesthead about how his NHL experience 'changed forever,’ his reaction to the findings, and support for other victims of sexual assault.
VIDEO: https://t.co/hVG7ZYiY1d pic.twitter.com/vcQYxINOX8
— TSN (@TSN_Sports) October 27, 2021
Désormais membre d’un petit club de troisième ligue allemande dans la ville d’Erfurt, celui qui a été repêché en première ronde dans la Ligue nationale en 2008 rapporte s’être senti « comme un moins que rien » à voir les responsables chez les Blackhawks couronnés champions alors qu’on venait d’ignorer son témoignage.
Ce qui devait être un beau moment, soit de se faire appeler par le grand club alors qu’il jouait encore dans le junior (WHL), est devenu un ensemble de mémoires tâchées, ce qui a « changé sa vie à jamais ».
« Pour être honnête, la seule manière dont je pourrais décrire mon ressenti, c’est que j’en étais malade jusque dans mon estomac. J’ai rapporté [ce qui est arrivé], je me suis fait confirmer que ça s’était rendu au sommet de la chaîne de commande par Doc Gary, mais rien n’est arrivé. […] J’ai senti qu’il avait raison et que j’avais tort. Plus tard, il m’a dit que c’était de ma faute, parce que je m’étais moi-même mis dans cette situation. »
Kyle Beach, qui a alterné entre des clubs de Ligue américaine ou en Europe durant sa carrière de hockeyeur professionnel, n’avait pas vraiment parlé de sa situation jusqu’à tout récemment. Avant plutôt préféré bloquer tous les souvenirs en lien avec la chose, son processus de guérison n’est pas encore terminé.
« Je voulais mettre mon nom là-dessus. Honnêtement, il est déjà sorti. Les détails étaient assez justes dans le rapport, et les gens ont compris. Mais plus que ça, j’ai été un survivant. Je suis un survivant. Et je sais que je ne suis pas seul. Je sais que je ne suis pas le seul, homme ou femme. Et j’ai enterré ça pour 10-11 ans. Et ça m’a détruit de l’intérieur. Je veux que tout le monde sache, dans le monde du sport et dans le monde en général, que tu n’es pas seul. »
Quel que soit le résultat de l’enquête, il faut saluer le courage de cet homme.
Pour l’entrevue ainsi que sa transcription complète, cliquez ici.