On devrait savoir au cours des prochaines heures si les joueurs de la LNH ont renoncé à leur dernier chèque de paye prévu pour le 15 avril. On raconte qu’ils pourraient aussi décider de ne recevoir que 50 % de leur dernière paye.
Où irait cet argent non réclamé? Dans les poches des propriétaires.
Il faut comprendre qu’avec la convention collective actuelle, les joueurs et les propriétaires doivent chacun se séparer au final 50 % des revenus reliés au hockey. Avec la suspension des activités et la probable annulation de ce qui restait comme matchs (réguliers et éliminatoires), la crise de la COVID-19 pourrait priver la LNH de mettre la main sur un milliard $. Un milliard, c’est mille millions, ça…
Les dernières payes totalisaient un montant d’environ 120 millions $. Sachant que les joueurs pourraient devoir renoncer à 500 millions $ de leur revenus annuels habituels (50 % de 1 000 000 000 $), il serait peut-être prévoyant de ne pas recevoir leur dernière paye afin de la laisser en fiducie pour l’éventuel split.
Déjà que si l’action ne reprend pas, ils devront renoncer à tout l’argent qu’ils ont déjà laissé en fiducie cette saison… et peut-être même piger dans leurs économies pour rembourser les propriétaires (ou renoncer à plus d’argent encore dans le futur). Moins d’argent dans les coffres des équipes signifie moins d’argent dans la poche des joueurs en bout de ligne.
Or, on raconte que les joueurs pourraient au final toucher seulement 65 % de leur salaire prévu en 2019-20. Pour un gars comme Sebastian Aho, ça signifie qu’il ne toucherait que 7,3 millions $ sur son boni de 11,3 millions $ (merci Marc Bergevin) et qu’il ne recevrait un salaire que de 455 000 $ pour sa saison. Il laisserait donc plus de 4 millions $ sur la table et il devrait peut-être même sortir de l’argent de son compte pour rembourser une partie du boni qu’il a reçu en juillet 2019.
Les bonis à la signature peuvent échapper à un lock-out et être tout de même payés en cas d’arrêt des activités, mais ils font tout de même partie des revenus sur lesquels un joueur doit contribuer à l’escrow.
Plusieurs joueurs doivent aussi recevoir un gros boni le 1er juillet prochain (ou plus tard, si la saison est reprise). Mais puisque les spectateurs risquent de ne pas pouvoir assister aux matchs la saison prochaine non plus, les revenus reliés au hockey seront fort probablement à la baisse eux aussi. Pour une ligue comme la LNH qui compte vraiment sur ses revenus aux guichets, les impacts seront nombreux.
Et rien n’indique que les commanditaires et les réseaux de diffusion pourront donner autant d’argent qu’avant à Bettman et sa bande…
Rien ne dit qu’une fois le vaccin trouvé et administré, cet argent perdu en 2019-20 et en 2020-21 sera rendu aux joueurs. Bien au contraire! On se concentrera alors fort probablement sur la relance et non le passé difficile…
Non, Sebastian Aho ne manquera pas de nourriture pour sa famille et il aura toujours un toit au-dessus de sa tête même si la crise s’éternise (contrairement à plusieurs d’entre-nous/vous), reste que la COVID-19 pourrait lui coûter près de 10 millions $ au final. 10 000 000 $!
Les joueurs de la LNH, de par la nature 50-50 de leur convention collective, n’ont donc pas des contrats 100 % garantis. C’est peut-être pourquoi ils sont moins nombreux à faire des dons importants à gauche et à droite depuis un mois…
Vous pouvez parier sur le fait que Tom Dundon soit furieux de perdre autant d’argent en ce moment – Renaud Lavoie souligne même qu’il pourrait être l’un des propriétaires les plus touchés par cette crise dans la LNH – … mais qu’il appréciera certes de ne pas avoir à donner autant d’argent en si peu de temps à Sebastian Aho, qui a signé son contrat avec une autre équipe. Probablement qu’il appellera ça le karma s’il doit en venir là…