Pourquoi Shaw aidera le CH, et l’améliorera | Le sbire de Plekanec?

Plus on y réfléchit, plus on saisit la pertinence de l’échange amenant Andrew Shaw à Montréal.

J’ai écrit pertinence, et non utilité, car c’est le détail qui chicote les mécontents de cette transaction: elle ne comble en rien la nécessité d’un attaquant talentueux. Parce qu’il n’est ni excellent ni mauvais, ce mouvement de personnel est très mal reçu. On constate les répercussions de cette année de misère sur l’humeur montréalaise. Nous sommes moins portés à être diplomates, et à tenter de comprendre les nuances derrière chaque geste. Moins enclin à donner le bénéfice du doute à la direction.

Ce qu’il faut retenir par-dessus tout, c’est que Marc Bergevin cherchait depuis des lunes un attaquant droitier. Il en a trouvé un qui a du bon sens, après avoir vu Zack Kassian, P.A. Parenteau, Alex Semin, Daniel Brière et Devante Smith-Pelly échouer – et après avoir fait ses adieux au marginal Dale Weise.

Lorsque Brendan Gallagher forme un trio d’enfer avec Alex Galchenyuk et Max Pacioretty, le vétéran Tomas Plekanec est laissé seul à lui-même, sans ailiers d’expérience. Alors, plutôt que de se rabattre sur les jeunes Andrighetto et Carr pour combler ce vide au sein du deuxième trio, on a voulu tabler sur une valeur sûre en Andrew Shaw, un joueur établi pouvant être inséré un peu partout dans un alignement.

Il est tentant de croire que Carr et Andrighetto, par leur talent et l’espoir qu’ils amènent, auraient pu sitôt égaler l’impact d’un Shaw et sauver des sous à leur employeur. Mais ils n’ont pas sa feuille de route. À 24 ans, l’Ontarien a une saison de 20 buts derrière la ceinture, deux excellentes séries au compteur (2013-2014 et 2015-2016) et il maintient une moyenne respectable de 34 points par tranche de 82 matchs.

Son étoile pâlira-t-elle avec le Canadien, une équipe moins bien nantie? Pas forcément. Shaw est un attaquant abrasif qui est excellent pour dévier les rondelles, et récupérer tout ce qui traine aux abords de l’enclave. Donnez-lui n’importe quel compagnon de trio, son efficacité demeure sensiblement la même.  Curieusement, il a connu ses meilleurs moments à sa saison recrue en 2011-2012, au centre de Dave Bolland et Bryan Bickell – 23 points en 37 matchs (0,62 PPM). À vrai dire, il a marqué un seul but cette saison lorsqu’on l’a jumelé à Jonathan Toews à forces égales. Il n’a pas autant profité de cette association qu’on pourrait le croire.

Lars Eller dans tout ça? Il était un centre défensif qui n’allait pas pouvoir jouer au centre, et qui n’allait pas pouvoir se charger des missions défensives. On lui préfère vraisemblablement Desharnais pour piloter le troisième trio, et imiter les équipes qui veulent déployer quatre lignes offensives. On aime l’idée.

Les choix de 2e ronde concédés? Les joueurs choisis dans ces rangs ont un peu plus d’une chance sur trois de se tailler une place dans le circuit. Une fois dans la LNH, ils ont encore moins de chances de devenir un Andrew Shaw, soit un attaquant pouvant marquer des buts. Cela vous apparaîtra pessimiste, mais c’est la réalité.

Il y a fort à parier, donc, que Shaw sera le sbire de Plekanec. Le Tchèque prône un style sobre, mais efficace qui sera bien complété par la présence dynamique et énergique de l’homme à sa droite. Pleky, qui ne se casse pas la tête, opte souvent pour le bon choix de jeu et aime placer des rondelles au filet, donnera plusieurs occasions à son acolyte de pelleter un but dans le trafic.

Bref, le Canadien s’est amélioré en effectuant un échange moyen. Mais tout ce qui importe, c’est qu’il y ait eu amélioration.

Reste à savoir maintenant, si on surpaye ce valeureux plombier.

En rafale
– À ce sujet: est-ce que quatre millions est la valeur du marché?

– Revirement de situation, Alexander Radulov n’a pas trouvé preneur dans la LNH!

Je ne suis pas étonné du tout…

– La photo joyeuse du repêchage!

– Will Bitten me semble franchement sympathique, comme bonhomme.

– Andrew Ladd est-il l’agent libre que le Canadien devrait poursuivre? (EOTP)

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