C’est connu, rien n’est à l’épreuve de Chuck Norris. Surtout pas 5-6 soldats américains à rapatrier du Vietnam 10-12 ans après la fin de la guerre!
Eh bien, c’est pareil pour P.K. « Norris » Subban. Ou presque.
Dire à sa première entrevue, en présence de Bob Gainey, qu’il allait aider le CH à remporter la Coupe Stanley? Check.
Inscrire deux points à ses deux premiers matchs. Check.
Faire son entrée en grand lors des séries de 2010? Check.
Inscrire 14 buts à sa première saison complète. Check.
Mettre son orgueil de côté, accepter un contrat de transition alors qu’il était déjà le défenseur numéro 1 de l’équipe, puis remporter le trophée Norris alors que tous l’attendaient avec une « brique pis un fanal ». Check.
Revenir la saison suivante avec une récolte de 53 points en saison régulière et jouer du hockey dominant en séries. Check.
Signé le plus gros contrat de l’histoire de l’équipe, se faire attendre encore une fois avec « une brique pis un fanal », puis après un mois d’octobre et de novembre « ordinaires », revenir en force avec un poussée de 9 points en 7 matchs et se positionner à égalité en tête des pointeurs de son équipe à la mi-décembre, avant le match d’hier. Check.
Et c’est là qu’on est rendu dans la glorieuse épopée de P.K. Subban.
Donnez-lui encore un mois ou deux, et il sera peut-être premier marqueur chez les défenseurs de la LNH…
C’est ça P.K. Subban. De l’excellence et encore de l’excellence. Saison après saison, après saison.
Et il n’a que 25 ans.
Ils se font plus rares et discrets, mais dire qu’il s’en trouve encore pour remettre en doute son talent, sa valeur, ses qualités dans toutes les phases du jeu.
Dans ce temps là – quand je lis des commentaires du genre – je pense aux sages parole de Serge Savard : « il n’y a rien que Subban ne peut pas faire sur la glace ».
Patiner. Lancer. Attaquer. Défendre. Relancer. Plaquer. Passer. Déjouer. Anticiper. Sans oublier : clutcher.
À ceux qui lui reprochent encore d’être constamment « à risque ». Changer de médication.
P.K. n’est pas toujours aussi prudent, sage et efficace que Doughty et Weber, mais c’est presqu’un moine ascétique à comparer à Karlsson ou Letang à une époque pas si lointaine..
De toute façon, P.K., c’est P.K. et Doughty, c’est Doughty.
S’il peut se brûler une fois de temps en temps comme tous les défenseurs offensifs de grand talent, n’oublions pas que c’est souvent ce même enthousiasme débordant qui lui fait faire les jeux clés, les jeux qui font la différence, plus souvent qu’autrement.
Mais, justement, ce n’est plus juste ça, P.K. Subban. Il gagne aussi de plus en plus en efficacité.
Prenez, l’autre jour contre les Kings, rien de révolutionnaire, juste un joueur allumé qui tire le plus rapidement possible du poignet suite à une mise au jeu. But de Sekac.
Puis le même joueur allumé qui flaire la bonne entrée de zone de Weise et Malhotra et qui tire au filet en franchissant la ligne bleue alors qu’il y a un peu de trafic qui converge vers le gardien. but.
On le prend presque pour acquis tellement il fait plein de petites et grandes choses bien, très bien, très, très, très bien match après match, saison après saison.
Et ce sera comme ça pour encore au moins 7 ans et demi. La misère des riches…
Imaginez ce que donneraient les Oilers pour avoir P.K. Subban?
Réponse : plus que Taylor Hall?
Que donnerait l’Avalanche? Bon, peut-être pas MacKinnon, mais plus que Duchene.
Dallas donnerait-il Seguin. Probablement pas. Mais ça prendrait beaucoup plus que Benn, ça c’est sûr.
Winnipeg : Kane et Bogosian, deux anciens 3e overall, et encore ce ne serait pas suffisant. Préfèrerait-on Trouba et Scheifele? Pas si sûr…
On pourrait continuer comme ça encore un bout.
Bref, valeur pour valeur, dans plusieurs cas on parlerait de très hauts premiers choix en retour de Subban. Et des très bons.
Le Norris cette année?
La compétition s’annonce féroce et passionnante. Giordano, pour un, ne semble pas vouloir lâcher le morceau facilement à Calgary. Mais saura-t-il maintenir un tel niveau encore longtemps?
Ensuite, il pourrait bien y avoir Kevin Shattenkirk qui sera considéré. S’ils continuent comme ça John Carlsson et Kris Letang, auront leurs admirateurs. Puis, les « suspects de convenance », Shea Weber, Duncan Keith, Ryan Suter qui ont l’habitude de terminer en force, livreront sans doute une chaude lutte pour le prestigieux trophée.
Mais P.K. aussi a l’habitude d’être à son meilleur dans le « crunch ».
Bref, on n’a d’autres choix que d’établir Giordano favori aujourd’hui, mais si j’avais misé sur un cheval, ce serait sur celui qui joue à la ligne bleue du CH pour quelques bonnes raisons.
1) Subban joue avec Markov. Ça aide. Comme jouer avec Seabrook aide Keith.
2) Subban joue pour une bonne équipe, ce qui n’est pas si évident pour Giordano à Calgary (malgré les apparences) et Carlson à Washington.
3) L’avantage numérique du Canadien n’a d’autres choix que de s’améliorer grandement d’ici la fin de la saison et P.K. devrait logiquement être le premier à en bénéficier.
4) Shattenkirk joue pour un très bon club, mais il semble jouer des minutes plus faciles (23:04). Il joue en moyenne deux minutes et demi de moins par match que Pietrangelo (25:44)qui affiche un différentiel de – 8… Subban lui joue 25:05 et montre un différentiel de +5.
Il reste Suter, Keith et Weber qui jouent tous plus de minutes que P.K. pour de grosses machines de hockey. Mais sauront-ils suivre le rythme offensif que Subban devrait imposer après les Fêtes?
Vous sur qui miseriez-vous?