Tant de questions sur le flanc gauche: Markov, Beaulieu, Emelin, Barberio…

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Au-delà d’une abondance de centres, le Canadien a avant tout un surplus de défenseurs gauchers dans son organigramme. Ce flanc de la ligne bleue en particulier est bourré de points d’interrogation à l’approche de l’ouverture du marché des agents libres.

À la droite, il n’y a pas lieu de se casser la tête. Subban est votre défenseur numéro un; Petry, le chef de la deuxième paire. Le robuste Pateryn remplit un rôle secondaire. Fastoche.

De l’autre côté maintenant? Brrrrr. Voici les énigmes que Marc Bergevin devra tenter, tant bien que mal, de déchiffrer.

Markov sera-t-il encore Markov à 38 ans?

Pour commencer, Marc Bergevin ne sait trop s’il aura un deuxième défenseur digne de ce nom pour épauler Subban l’an prochain. Markov demeure utile, mais, comme pour tous les arrières dans la fin de la trentaine, on se demande quand surviendra l’inévitable chute qui le poussera vers la retraite.

Le passé nous permet toutefois d’être optimistes. Statistiquement, on observe que les défenseurs passant de 37 à 38 ans voient leur production diminuer très faiblement (-0,01 point par match). La régression est  néanmoins plus importante pour les 20 défenseurs les plus efficaces de l’histoire de la ligue dans cette tranche d’âge (-0,086 point par joute). C’est logique puisqu’il est plus difficile de maintenir une excellente production qu’une mauvaise. Celle de Markov à 37 ans a d’ailleurs été formidable: il revendique la 12e meilleure moyenne de production de l’histoire pour les défenseurs de cet âge. Logiquement, il convient de lui appliquer cette plus grande régression pour bien projeter sa saison de 38 ans. Le russe inscrirait donc 37 points l’année prochaine, sept de moins que ses 44 de la dernière campagne.

Aussi, il faut savoir que Markov a été méconnaissable pour toute sorte de raison aux alentours du mois de décembre. Du 28 novembre au 6 janvier, il n’a enfilé que 3 points en 18 joutes. Si l’on fait abstraction de cette léthargie, le général a amassé 41 points en 64 matchs. Règle de trois rapido presto… ça en ferait 52 dans une saison complète.

Bref, il peut encore jouer.

Quel visage Alexei Emelin montrera-t-il?

Si ce n’était pas de son contrat de quatre millions et des grandes responsabilités que le personnel tend à lui confier (conséquemment ou pas, c’est à vous de décider), Emelin évoluerait sur une troisième paire et ferait son travail tranquillement sans que personne ne remette en question sa présence dans l’alignement. Enfin, ce n’est pas le cas. Au cours d’une saison, on peut changer d’avis mille fois à propos du jeu d’Emelin: quand il trouve son erre d’aller, on adore sa fluidité (je n’ai pas dit vitesse, mais bien fluidité…), sa façon de bouger la rondelle et son implication physique dans les espaces restreints. Mais il est aussi très souvent maladroit, facile à contourner et peu alerte dans son territoire. À 30 ans, il faudra se rendre à l’évidence qu’on a vu le meilleur d’Alexei Emelin, surtout en termes de production offensive. Si son meilleur n’a pas suffi, imaginez le pire…

Marc Bergevin réussira-t-il à l’échanger à une équipe de l’Association de l’Ouest? Il promettrait ainsi davantage de minutes à des arrières plus mobiles en Nathan Beaulieu et Mark Barberio.

Qui est Nathan Beaulieu?

Ou plutôt, que sera-t-il au terme de la prochaine saison?

On ne sait pas qui est Beaulieu, car il n’a pas encore éclôt. La seule garantie pour le moment est qu’il est un patineur fantastique déplaçant bien la rondelle dans les deux premières zones.

En seulement 64 matchs, il a tout de même frôlé le plateau des 20 points. Pas si mal pour un défenseur de 23 ans dans une ligue où il ne se marque pas beaucoup de buts. Et utilisé seulement 17 minutes par match!

Le temps de jeu est probablement le plus grand accélérateur de développement qui soit dans cette ligue (il est vachement sous-estimé). On a vu Drouin et Galchenyuk s’envoler lorsqu’on leur a donné de grosses minutes. Et Beaulieu n’a jamais aussi mieux paru cette saison que sur la deuxième paire à la gauche de Petry. La prochaine année sera c-a-p-i-t-a-l-e. Therrien devra s’assurer d’approcher son développement de la bonne façon, de sorte qu’il joue pour provoquer les erreurs, et non pour ne pas les commettre.

Barberio healthy scratch? 

Qu’adviendra-t-il de Mark Barberio? Si Markov, Beaulieu et Emelin sont en uniforme, est-il le défenseur en trop? Le Québécois ne mérite pas pareil sort avec la saison qu’il vient de connaître. Mais bon, business is business…

Raison de plus pour échanger le vétéran Emelin.

En rafale
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