Les déboires d’Alex Galchenyuk aux cercles des mises au jeu et son incapacité à s’acquitter de ses missions en zone défensive cette saison ont amené bon nombre d’observateurs à revoir leurs évaluations quant au poste que devrait occuper le troisième choix de l’encan 2012 dans le depth chart des Canadiens. Centre numéro un? Ailier gauche du deuxième trio? Ailier droit du troisième? Et pourquoi pas défenseur pendant qu’on y est. Après tout, on a besoin d’un gaucher pour monter la rondelle.
En fait, l’idée que Galchenyuk ne soit finalement pas le centre tant attendu depuis Vincent Damphousse a ébranlé plusieurs personnes. Non seulement cette question semblait réglée depuis la fin de la dernière saison, mais avec le déclin offensif à haute vitesse de Tomas Plekanec, l’équipe se retrouve plus que jamais dépourvue à cette position. J’adore Danault et son travail cette année a été impeccable. Mais si on mise sur lui pour mener le premier trio offensif d’une équipe, on peut se poser de sérieuses questions sur les prétentions réelles de championnat.
Comme d’habitude, on se tourne vers le recrutement pour désigner le coupable au manque de relève à la position de centre au sein de cette organisation. Donc, posons la question simplement : Trevor Timmins aurait-il pu faire mieux que ce qu’il a accompli et dénicher deux centres top 6 pour cette équipe?
D’abord, il faut reculer en 2003, année du premier repêchage chapeauté par l’Ontarien chez les Canadiens. On se souviendra de cette très grande cuvée et du choix qui s’est avéré moins que judicieux d’Andrei Kostitsyn au détriment des Jeff Carter et Ryan Getzlaf pour ne nommer que ceux-là. Timmins a mentionné que les trois joueurs étaient à égalité dans l’évaluation faite par son groupe. Mais Kostitsyn était considéré comme un très grand talent à cette époque. Son coup de patin était sa faiblesse, mais à l’époque, les règles plus sévères sur l’accrochage n’étaient pas encore en vigueur.
En deuxième ronde, le choix de Cory Urquhart, cinq rangs devant Patrice Bergeron est difficile à accepter quand on sait ce qu’il fait pour l’ennemi juré. Peu importe les raisons de ces erreurs, elles auront coûté cher au final.
Mais comme c’était sa première année à Montréal, je vais prendre le temps d’examiner ce qu’il a fait par la suite.
En 2004, Timmins détenait le 18e choix au total, aucun en 2e ronde et un en troisième. Il avait sélectionné le gros Kyle Chipchura en première ronde et Alex Emelin en 3e, mais également Mikhail Grabovski en 5e et Mark Streit en 9e.
Chipchura n’était certainement pas une idée de génie. Deux sélections plus tard, les Devils avaient mis le grappin sur Travis Zajac. Mais, la réalité c’est qu’avec un choix en 2e ronde, Timmins aurait pu sélectionner Brandon Dubinsky ou David Krejci, tous deux choisis en fin de deuxième tour. Mais son directeur général avait échangé ce choix dans une transaction pour mettre la main sur un certain Alex Kovalev. Peut-on réellement en vouloir à quelqu’un ici?
En 2005, c’est l’année de Sidney Crosby et de Carey Price. Si on en entendra toujours nous dire que les Canadiens auraient dû prendre Anze Kopitar, il est difficile d’en vouloir à une organisation d’avoir sélectionné un gardien de but aussi dominant que Price. Mais pour les besoins de l’exercice, disons que Kopitar aurait pu être une option. Bien que je soupçonne que Gilbert Brûlé était devant le Slovène dans la liste de Timmins.
Par la suite, Timmins a fait de Guillaume Latendresse son choix au 45e échelon. Regardez tant que vous voulez, mais aucun centre choisi après ce rang n’a connu une carrière de joueur top 6 dans la LNH.
En 2006, OUCH! Clairement pas le meilleur de l’ère Timmins. D’abord, l’illustre David Fischer a été choisi deux rangs devant Claude Giroux. Une erreur que Timmins admet et regrette encore aujourd’hui. Mais en deuxième ronde, les Canadiens avaient deux sélections. Au 49e rang, les Canadiens ont jeté leur dévolu sur Ben Maxwell. Le choix suivant fut Milan Lucic (je sais qu’il n’est pas un centre, mais tout de même, quelle erreur). Puis au 53e rang, Mathieu Carle a été choisi tout juste avant Artem Anisimov.
2007 fut l’année qui a consacré Trevor Timmins à Montréal. Ses sélections de Ryan McDonagh et Max Pacioretty en première ronde puis de PK Subban en deuxième sont aujourd’hui incontestables. On pourrait avancer que Jamie Benn choisi en 5e ronde est un oubli de taille, mais à ce rang, on se doit de pardonner un recruteur puisque tous ses homologues ont fait de même à plusieurs reprises.
En 2008, Bob Gainey a échangé son premier choix en retour de l’attaquant Alex Tanguay. Timmins a donc dû patienter au 56e rang pour faire son choix qui s’est arrêté sur Danny Kristo. Pas vargeux, comme dirait l’autre. Adam Henrique était disponible et a été choisi au 82e rang. Aucun autre joueur de centre au parcours édifiant n’a été sélectionné par la suite.
L’année suivante fut la fameuse année de Louis Leblanc. Le sauveur francophone! Celui dont le Centre Bell a scandé le nom avant que l’état-major ne grimpe sur le podium pour annoncer sa sélection officielle au 18e rang total. Si on parle souvent de Chris Kreider comme d’un choix qui aurait été plus judicieux, celui-ci n’est pas un joueur de centre. Le meilleur de la cuvée 2009 après le 18e rang est sans contredit Ryan O’Reilly choisi 33e par l’Avalanche. Par la suite, rien pour écrire à sa mère.
2010? Jarred Tinordi! Que dire de plus? Rappelez-vous que la direction du club avait échangé son premier choix (27e) et son deuxième (57e) pour avancer de cinq rangs et choisir le géant. Si la perte du deuxième choix a été sans conséquence réelle pour l’obtention d’un centre de premier plan, comment passer sous silence le fait qu’Evgeny Kuznetsov (26) et dans une moindre mesure Charlie Coyle (28) et Brock Nelson (30) ont été snobés au profit de Tinordi? Timmins a toutefois réclamé Brendan Gallagher en 5e ronde comme prix de consolaltion.
En 2011, les Canadiens n’avaient qu’un choix de première ronde et aucun dans les deux rondes subséquentes. Avec le 17e choix, ils ont mis la main sur Nathan Beaulieu. Boone Jenner et Victor Rask ont été choisis respectivement 37e et 42e. On peut donc dire qu’ils n’étaient pas perçus comme des joueurs de première ronde à l’époque. Et le 2e choix que Montréal aurait dû avoir s’il ne l’avait pas échangé n’aurait pas permis de choisir un de ces joueurs puisqu’il était au 47e échelon.
2012 est la première année du règne Marc Bergevin. À sa première occasion, il a pigé au troisième rang et tout le monde se souvient qu’Alex Galchenyuk a entendu son nom au micro. Jusqu’à aujourd’hui, il est encore celui qui a joué le plus de matchs et amassé le plus de points parmi tous les joueurs repêchés cette année-là. Mis aurait-on dû savoir qu’il n’était pas fait pour jouer au centre dans la LNH? Est-ce que ses blessures qui l’ont fait rater beaucoup de matchs ont empêché les recruteurs de remarquer les failles dans son jeu à cette position? Peut-être.
On peut dire ce qu’on voudra des autres joueurs choisis en 2012, il n’en reste pas moins que jusqu’à preuve du contraire, aucun réel centre top 6 supérieur à Galchenyuk n’était disponible. Sauf si on considère que Filip Forsberg aurait pu évoluer au centre, mais c’est loin d’être certain. Surtout si on constate l’utilisation qu’en font les Predators de Nashville.
En 2013, c’est Michael McCarron au 25e rang, Jacob De La Rose au 34e, Zach Fucale au 36e et Artturi Lehkonen au 55e. Encore une fois, je suis prêt à écouter toutes les plaintes, mais je ne vois pas le centre top 6 parmi les joueurs que le CH n’a pas réclamés. À noter que cinq joueurs repêchés avant McCarron ont joué moins de matchs que lui dans la LNH jusqu’à maintenant.
En 2014, 2015 et 2016, Trevor Timmins n’avait pas de choix à faire en deuxième ronde. Ces choix ayant été utilisés dans des transactions ayant permis de mettre la main sur Vanek, Petry et Shaw. Les joueurs de ces cuvées étant encore bien jeunes nous allons nous garder de commenter sur les erreurs possibles de l’organisation.
En résumé, les occasions de sélectionner des joueurs de centre top 6 ont certainement été là depuis 2004. Mais si on analyse froidement la situation, les opportunités ratées sont moins fréquentes qu’on peut le croire. Travis Zajac en 2004, Claude Giroux et Artem Anisimov (serait-il un top 6 s’il ne jouait pas avec Panarin et Kane?) en 2006, Adam Henrique en 2008 et Evgeny Kuznetsov, Charlie Coyle ou Brock Nelson en 2010 (un des trois seulement) étaient les seuls réelles options qui auraient pu éviter à Claude Julien les maux de tête qu’il a aujourd’hui.
Donc, Timmins a raté cinq réelles occasions depuis 2004? On peut lui remettre sur le nez si on veut, mais franchement, c’est loin d’être évident qu’un autre aurait fait beaucoup mieux. Quoiqu’un one-two punch composé de Kuznetsov et Giroux serait assez sympathique, non? Alors oui, on peut lui remettre sur le nez!
En rafale
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