Top 12 des espoirs du CH | 12e position : le puissant Jayden Struble

Hier, je vous ai parlé de Mattias Norlinder en me rangeant davantage du côté des observateurs « prudents » dans son cas. Aujourd’hui, je vous présente un joueur que j’ai en haute estime, mais qui pour toutes sortes de raisons, à commencer par le plus récent repêchage de l’équipe, a tout de même chuté de plusieurs rangs dans notre décompte…

12. Jayden Struble | D, 6’, 205 lbs, 19 ans | 2^e ronde, 46^e, 2019

Dernier classement : 6^e
Potentiel : 31.5/40
Assurance : 14.5/20
Valeur d’usage : 23/30
Valeur d’échange : 6.5/10
Total : 75.5/100

🚨STRUBS STRIKES FIRST 🚨

Jayden Struble gets the #HowlinHuskies started off with an absolute ROCKET at 7:43 into the first frame! pic.twitter.com/PpF3XloUbc

— Northeastern Men’s Hockey (@GoNUmhockey) November 30, 2019

Potentiel
Je demeure un fan de Struble. Ce n’est pas un désaveu par rapport à son talent que de le retrouver au 12e rang de ce qui, au risque de me répéter, m’apparaît comme un solide top 12. Struble est toujours ce robuste et prometteur défenseur mobile, montrant une puissance au-dessus de la moyenne dans plusieurs aspects du jeu. Et n’oublions pas qu’il n’aura 20 ans que le 8 septembre prochain. Il est encore bien jeune…

Après une très honnête deuxième saison à l’Université Northeastern lors de laquelle il a présenté une fiche 12 points en 18 matchs et un différentiel de -2 avec un club de fond de classement, on n’a pas grand-chose à lui reprocher. À titre comparatif, son coéquipier Jordan Harris, que l’on attend dans la région montréalaise d’ici quelques semaines, s’est vu offrir plus de responsabilités (autour de 28 minutes par match) et, proportionnellement, il n’a fait mieux que Struble (autour de 20 minutes par match) que légèrement, et ce même si ce dernier a encore eu à négocier avec des blessures en début de campagne.

Certains pourraient aussi se montrer déçus qu’il n’ait pu se tailler une place avec l’équipe junior américaine lors du dernier CMJ qu’ont justement gagné les États-Unis. Mais à sa défense, les justifications de sa non-sélection faisaient surtout état des doutes par rapport à ses bobos à l’aine qu’ils l’ont encore ennuyé lors du camp de sélection… Pour avoir regardé attentivement tous les matchs des États-Unis, talent pour talent, Struble n’avait rien à envier à quelques défenseurs américains. Il aurait pu jouer à la place de Henry Thrun et Jackson Lacombe que ça n’aurait rien changé au triomphe américain…

Assurance

C’est au niveau de l’assurance d’atteindre son plein potentiel et, par la même occasion, la LNH, que le bât blesse pour Struble. On peut l’expliquer de trois façons.

Premièrement, la sélection de Kaiden Guhle a fait descendre pas mal tout le monde de quelques rangs dans le classement et Struble en est la plus grande victime, lui qui subit la chute la plus vertigineuse du top 12. Guhle c’est Struble mais en meilleur partout avec beaucoup plus d’assurance d’atteindre la LNH où il prendra assurément une place que Struble convoitera un jour. Suivez le raisonnement, il risque d’en rester une de moins pour l’Américain…

Autrement dit, le plafond de Guhle est assurément un peu plus haut que celui de Stuble, mais c’est surtout son plancher qui est clairement plus élevé..

Par rapport à Harris, le potentiel de Struble est très semblable au bout du compte. Mais encore ici c’est le plancher de Harris qui est plus élevé et qui, à terme, risque de permettre à ce dernier de lui voler une place au sein de la défensive du Canadien.

En second lieu, il faut revenir aux blessures. En plus de l’entorse à la cheville qui lui a fait rater la fin de sa saison recrue à Northeastern l’an dernier, c’est la deuxième année consécutive que les blessures à l’aine viennent retarder le développement de Struble. C’est un problème à l’aine que l’on craint récurrent dans son cas. Il faudra garder un oeil là-dessus…

Troisièmement, il y a encore des petits doutes sur son sens du jeu, mais ceux-ci ne seraient vraiment pas si inquiétants que ça à en croire son entraîneur à Northeastern, Jim Madigan.

Évidemment, tout n’est pas si sombre du côté des chances de Struble d’atteindre les plus hauts sommets. La force physique, des habiletés athlétiques phénoménales et à une « méchanceté naturelle » sur la glace confèrent à Struble des atouts que plusieurs joueurs placés devant lui dans cette liste aimeraient bénéficier. Ce sont d’ailleurs ces qualités exceptionnelles qui nous le font placer devant Norlinder dans notre classement.

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Valeur d’usage

Avant l’arrivée de Guhle dans le bassin d’espoirs, Struble était le seul arrière avec Romanov qui alliait talent, vitesse sur patins et robustesse. On n’en a jamais trop dans ce genre, direz-vous, mais il reste que l’utilité anticipée de Struble a baissé d’une coche depuis la sélection de Guhle. Ses qualités sont soudainement moins rares dans l’organisation et ceux qui les possèdent sont devant lui dans la hiérarchie des défenseurs (gauchers).

Dans un sens ça laissera à Struble le temps de peaufiner son art, lui qui est possiblement le diamant le moins poli des trois. Il aura entre autres le temps de développer ses outils en avantage numérique à Northeastern et à Laval. Jim Madigan, son entraîneur actuel, le voit pour sa part toujours devenir un 3e ou 4e défenseur dans la LNH. Avec Guhle et Romanov devant lui, en temps et lieu, de pouvoir compter sur un Struble sur une troisième paire et peut-être sur l’avantage numérique pourrait devenir un joli petit luxe pour le CH…

Valeur d’échange

Si c’est un luxe de le conserver et de le développer pendant un certain temps dans l’organisation, il est alors tout aussi logique de considérer Struble comme un petit luxe que l’organisation peut aussi se permettre d’inclure dans une transaction.

Avec les Romanov, Guhle et Harris – et je ne parle même pas des Kulak, Mete et Ouellet qui ne sont pas exactement des grands-pères – le futur de l’organisation est assuré du côté des défenseurs gauchers. Or, pour faire progresser une formation, il faut échanger des morceaux à une position de force en retour de joueurs qui viennent combler des besoins ailleurs dans l’organigramme.

Struble a sûrement déjà des fans autour de la table des DG de la LNH. Et il risque d’en gagner davantage avec le temps…

On reconnecte bientôt pour la 11e place!