Top 12 des espoirs du CH | 6e position : Le gardien Cayden Primeau

Après une pause salutaire qui nous a permis de digérer la dernière date limite des transactions – et un autre passage à vide du CH! –  on reprend le collier pour terminer le top 6 de ce décompte.

Jusqu’ici, nous vous avons présenté :

13. Mattias Norlinder
12. Jayden Struble
11. Jesse Ylonen
10. Jan Mysak
9. Luke Tuch
8. Ryan Poehling
7. Jordan Harris

Si les positions 12 à 7 et les quelques exclus du top 12 nous ont laissé voir des joueurs avec des potentiels d’acteurs de soutien de qualité – peut-être même un peu plus pour certains – avec ce top 6, on analysera maintenant ceux qui devraient occuper le devant de la scène dans les années à venir.

Ces jeunes qui jouent déjà ou qui sont appelés à remplir des rôles prédominants avec le Tricolore, font partie intégrante des plans à court, moyen et long terme de l’équipe.

Les six joueurs qu’il nous reste à analyser forment donc les futures fondations du club à toutes les positions : à l’attaque, en défense et devant le filet.

Si le Canadien compte devenir un club aspirant dans les prochaines années – rien n’est assuré de ce côté, aussi bien le dire tout de suite! – ça passera par le développement intégral (dans le désordre) des Kotkaniemi, Suzuki, Romanov, Caufield, Guhle et de celui qui se retrouve en 6position de notre classement : Cayden Primeau.

6. Cayden Primeau | G, 21 ans, 6’2, 209 lbs | 199e, 7e ronde, 2017
Dernier classement : 5e
Potentiel : 34/40
Assurance : 17/20
Utilité : 26.5/30
Valeur d’échange : 8/10
Total : 85.5/100

Potentiel
Je ne suis pas du tout un spécialiste des gardiens du but, mais bien malin celui qui peut prédire le genre de carrière que connaîtra Cayden Primeau dans la LNH. Le nombre de jeunes gardiens costauds, athlétiques, talentueux et sérieux au profil similaire à celui de Primeau qui cognent aux portes de la LNH est impressionnant. Mais lesquels deviendront de véritables partants? Lesquels seront les gardiens élite de demain? Dans les dernières années, Vasilievskiy en est devenu un. Après lui, on ne se bouscule pas aux portes… Tout reste encore à prouver pour les Jarry, Demko, Samsonov, Sorokin, Shesterkin et compagnie. Et qu’en sera-t-il des Knight et Askarov, choisis en première ronde lors des deux derniers repêchages?

La réalité c’est que bien peu deviennent des gardiens partants avant l’âge de 25 ans. Et c’est en plein l’horizon qui se dessine pour Primeau, même si dans son cas, on parle d’un choix de 7e ronde!

Le fils de Keith avait été un des bons gardiens de la NCAA, il avait été excellent pour les États-Unis lors du CMJ de 2019 et il est l’un des meilleurs jeunes gardiens de la AHL depuis son arrivée à Laval, lui qui montre des statistiques avantageuses encore cette saison.

Bref, il y a peu à redire sur le potentiel de Primeau. À moins que le train ne déraille, il est destiné à faire partie de la prochaine génération de gardiens partants du circuit Bettman. Entre temps, il s’imposera dans la AHL deviendra un très bon numéro deux.

Assurance
Les mots les plus rassurants sur Primeau sont souvent sortis de la bouche de son coach avec le Rocket. Joël Bouchard parle du jeune cerbère comme d’un joueur « spécial ». Cayden Primeau, ne fait pas juste jouer comme un pro, il s’entraîne, mange et dort comme un pro! Primeau s’occupe bien de lui. Ma foi, il s’occupe même de la planète!

Quand Bouchard parle d’un joueur du Rocket, il donne toujours l’heure juste.
(Crédit: Capture d’écran TVA Sports)

En plus de son talent au-dessus de la moyenne, c’est donc aussi l’intelligence, le caractère, et le sérieux qu’il affiche qui nous procure une bonne assurance quant à son futur avec le Tricolore. Le gars a clairement une tête sur les épaules. Avec papa Keith dans les parages, il a toujours su ce qu’il fallait faire pour devenir un pro. Pour plusieurs, ce n’est pas quelque chose d’acquis avant la mi-vingtaine…

Enfin, il y a aussi que le fait que le Canadien n’a pas eu à précipiter son arrivée à Montréal avec la présence des Price et Allen qui aide dans son cas. Primeau n’a jamais connu de recul dans son développement depuis son repêchage. Peu importe que le CH perde un gardien au profit du Kraken ou non, Primeau sera vraisemblablement prêt pour le rôle de numéro deux, soit la saison prochaine ou la suivante, sans problème.

Tout se déroule donc comme prévu. Très rassurant tout ça.

Valeur d’usage
Plus le temps passe, plus les performances irrégulières et les petits bobos s’accumulent pour Price, plus la valeur d’usage de Primeau pour le CH s’accroît. Le Canadien compte quelques gardiens « intéressants » dans ses filiales, mais aucun ne montre un potentiel de numéro un semblable à celui de Primeau.

Le contrat de Jake Allen a été prolongé pour deux autres saisons. Donc, rien ne presse pour Primeau à première vue. Allen est un excellent #2, le meilleur de l’organisation depuis un certain Halak… Mais, le contrat d’Allen a aussi été prévu de manière à le rendre très attrayant pour le Kraken de Seattle cet été. Le CH estime donc qu’il serait tout à fait possible que Primeau soit apte à prendre des responsabilités importantes avec le grand club dès l’an prochain.

Or, quelle est la valeur d’usage, l’utilité pour une organisation, d’un jeune gardien avec le profil de Primeau? Si l’Américain devient un véritable #1, qu’il assume admirablement la relève de Price dans un horizon raisonnable, combien ça vaut, ça?

La valeur de Primeau pour le CH est peut-être aussi sinon plus grande que celle des cinq joueurs devant lui sur cette liste. C’est juste qu’on ne le sait pas encore!

Cela dit, la raison pour laquelle je le place de façon conservatrice au 6e rang de ce décompte repose sur l’importance que j’accorde à la position de gardien de but en général dans les succès d’une équipe de la LNH depuis le retour du lock-out en 2005 coïncidant avec l’abolition de l’accrochage.

Les derniers gardiens à avoir remporté le Conn Smyth sont Jonathan Quick en 2012 et Tim Thomas en 2011. Thomas et Quick avaient été fumants, mais on notera que les deux n’avaient pas exactement des pieds de céleris devant eux! Regardez les meilleurs joueurs des Kings en séries. Et ceux des Bruins.

Tim Thomas, vainqueur du Conn Smythe en 2011, est-il un grand de l’histoire?

Bergeron, Chara, Kopitar et Doughty sont de futurs membres du Temple de la renommée. Mark Recchi y est déjà. Marchand a de fortes chances de s’y retrouver, tout comme Justin Williams.  Et on ne parle même pas de David Krejci et de Jeff Carter…

Avant eux, il faut remonter à un Cam Ward sorti de nulle part en 2006, mais les Hurricanes formaient une équipe talentueuse, expérimentée, très profonde et opportuniste à souhait

Bref, on peut se permettre de remettre en question les trois Conn Smythe remis aux gardiens depuis 2006. Quick, Thomas et Ward ont été très bons, mais n’ont pas exactement fait une différence à la Patrick Roy de 86 et 93, mettons.

La tendance lourde des 15 dernières années est plutôt du côté des attaquants (souvent des centres) et des défenseurs dominants. La preuve a été faite à plusieurs reprises qu’on peut gagner la Coupe avec un gardien qui fait le travail, qui réalise les arrêts clés aux bons moments, mais surtout avec un club équipé pour veiller tard à l’attaque et à la défense devant lui…

Le « gardien Sauveur », est une espèce en voie de disparition.

Bon, qui sait si Carey Price n’aurait pu rafler le Conn Smythe avec une performance réminiscente de Patrick Roy en 2014, mais Chris Kreider allait en décider autrement…

Bref, en cet ère qui célèbre le retour du talent et des équipes bien bâties, les probabilités sont que Primeau sera aussi bon que le club devant lui.

Valeur d’échange
Il ne faudrait certainement pas sous-estimer la valeur d’échange de Primeau. Mais il nous apparaît surtout comme un cas classique où sa valeur d’usage pour le club excède sa valeur sur le marché. Regardez dans tous les équipes de la LNH et vous en trouverez très peu qui n’ont pas déjà un gardien (ou deux) au profil et au parcours semblable à celui de Primeau qui n’évolue déjà dans la LNH ou qui est sur le point d’y parvenir. Les Demko, Jarry, Samsonov, Sorokin et autre Shesterkin sont les derniers exemplaires plus connus, mais il y en a d’autres, Vanecek, Lankinen, Kahkonen, Driedger… Aucun ne s’est établi dans la LNH avant la mi-vingtaine.

Si on veut qu’il prenne la relève de l’autre, il faut le garder!
(Crédit: CP)

Les organisations savent que les gardiens prennent un certain temps avant d’atteindre leur maturité et prennent donc la peine de développer un ou deux espoirs dans les buts. Au pire, ils se disent que si jamais ils ont un besoin à court terme à combler devant la cage, il y aura une option intéressantes disponibles sur le marché ou au ballotage. C’est comme ça que Jake Allen est arrivé à Montréal et que le valse des deuxièmes gardiens se perpétue chaque saison dans la LNH, jusqu’à temps que l’espoir numéro un de l’organisation soit prêt.

Aussi bien dire que Primeau ne s’en ira nulle part dans les prochaines années.

Voilà pour Primeau! L’avenir nous dira s’il aurait mérité d’être classé plus haut, lui qui a toujours occupé la 5e ou la 6e place dans les trois dernières éditions de notre palmarès.

On reconnecte bientôt pour la cinquième position. Je suis déjà bien embêté de savoir qui je vais placer là!

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