Même s’il n’y a pas de matchs, ça bouge pas mal de ce temps-ci dans l’entourage du Canadien, et ce n’est probablement pas fini si vous voulez mon avis!
Après la venue du vétéran Eric Staal qui pourrait retrouver un peu de sa superbe dans un meilleur environnement, on attend maintenant impatiemment l’arrivée de Cole Caufield dans la région montréalaise.
Combien de temps jouera-t-il à Laval? Comment se passera son adaptation chez les pros avec Joël Bouchard?
On a hâte de le savoir!
Tout comme on a hâte de voir à quel rang on le classera dans ce décompte qui, rappelons-le, inclurera les Kotkaniemi, Suzuki et Romanov, toujours en plein coeur de leur développement avec le grand club.
13. Mattias Norlinder
12. Jayden Struble
11. Jesse Ylonen
10. Jan Mysak
Maintenant, avec notre élu du jour au 9e rang, on s’en va dans une tout autre direction qu’avec Ylonen et Mysak. On retourne vers la force, la puissance et la méchanceté!
9. Luke Tuch, AG | 18 ans, 6’2, 203 lbs | 2e ronde, 47e, 2020
Potentiel : 31/40
Assurance : 15.5/20
Valeur d’usage : 24.5/30
Valeur d’échange : 7/10
Total : 78/100
Potentiel
Power forward. Ces deux mots sont de nature à sonner doux aux oreilles des partisans du Canadien qui n’ont pas été très gâtés en cette matière lors des 25 dernières années.
Si on ne compte pas Dwight King et son piano (!), les trois attaquants qui ont peut-être le mieux répondu à ce profil avant l’arrivée de Josh Anderson ont bizarrement été Alex Kovalev, Erik Cole et Alexander Radulov! Ils n’étaient pas les plus méchants, mais ils avaient cet élément de puissance dans leur jeu. Certains soirs ils pouvaient se servir de leurs épaules le long des rampes ou en baisser une pour attaquer le filet… ou encore en servir une avec un peu de sauce au coude pour souper à Darcy Tucker! #VintageKovy
Pour en venir à Luke Tuch, celui-ci semble répondre à la définition plus classique de l’attaquant de puissance. Gros. Méchant. Frappe. Tir lourd. Va dans le trafic. Fonce au filet. Marque sa part de buts. En boni, il est bon défensivement, et c’est un joueur intelligent et suffisamment talentueux pour évoluer avec joueurs de haut niveau, c’est du moins ce qu’en dit son ancien entraîneur du programme de développement américain, Seth Appert.
Luke Tuch, frappe comme ceci :
https://twitter.com/HeresYourReplay/status/1347695375977738241?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1347695375977738241%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.traderumours.com%2FLaposespoir-des-Canadiens-Luke-Tuch-a-demoli-un-adversaire-lors-de-son-premier-match-31667s%3D1
Il marque des buts qui ressemblent à ça :
https://twitter.com/HeresYourReplay/status/1347695375977738241?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1347695375977738241%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.traderumours.com%2FLaposespoir-des-Canadiens-Luke-Tuch-a-demoli-un-adversaire-lors-de-son-premier-match-31667s%3D1
Ou encore des buts comme celui-ci où l’on voit son intelligence ainsi que ses qualités défensives et offensives :
Il ne garantit vraiment pas qu’il sera aussi bon que lui, mais son entraîneur à Boston University, Albie O’Connell, compare le style de Tuch à celui de Brady Tkachuk et croit que le CH a réalisé un vol avec sa sélection.
Pour sa part, le principal intéressé dit s’inspirer de Jamie Benn et de Matthew Tkachuk dans son jeu.
Par rapport à son frère, Alex, un autre power forward, devenu un rouage important des Golden Knights, Alex dit de Luke qu’il est plus du type à frapper en premier et à s’occuper de la rondelle ensuite, alors que c’est l’inverse pour lui, comme il le confiait à The Athletic l’automne dernier :
“He is a hit-first, puck-second kind of guy,” Alex Tuch said. “I’m a guy who would rather steal the puck, and if I can’t then I’ll hit you. That’s something I’ve worked on over the years, is being more physical and using my size. It’s come a lot more naturally to him.
Luke, du reste, n’est pas un mauvais patineur, loin de là, même s’il peut encore améliorer sa technique. Utilisant sa puissance, il va bien sûr marquer en attaquant le filet ainsi qu’en s’installant devant le gardien. Mais il ne faudra pas non plus oublier son autre grosse qualité : son excellent tir.
Il peut également jouer à un rythme élevé avec une belle vitesse d’exécution, ce qui faisait défaut au projet éternel qu’a constitué Michael McCarron…
Tout ça mis ensemble fait de Tuch une belle menace offensive. Un beau complément à des joueurs plus scientifiques.
C’est pourquoi, on le verrait bien devenir la troisième roue d’un trio offensif ou encore occuper le devant du filet en avantage numérique.
Bref, un genre de Josh Anderson gaucher, moins rapide, mais peut-être encore plus fatiguant et méchant.
Assurance
Tuch a connu un très bon départ au niveau universitaire. Ses qualités n’ont pas mis de temps à le faire sortir du lot comme en témoigne sa récente nomination au sein de l’équipe d’étoiles des recrues de la division H-East de la NCAA. Il a terminé sa saison avec 11 points en 16 matchs, bon pour le 3e rang de son équipe à 18 ans. Les meneurs de Boston University, deux joueurs de 21 ans, n’en avaient 16 points chacun..
On peut donc déjà voir que le jeu de Tuch a su bien se transposer à un calibre de jeu supérieur.
Et, bien que rien n’est encore garanti de ce côté, il semble être taillé sur mesure pour jouer un rôle physique au sein de Team USA au prochain CMJ. Ça aussi serait de nature à rassurer l’équipe qui l’a repêché…
Bon, trop beau pour être vrai, Tuch? Il ne sera jamais aussi bon que Josh Anderson?
Pour la petite histoire, Anderson a été repêché en 4e ronde au 95e rang en 2012. Comme Tuch, il n’avait jamais su maintenir une moyenne d’un point par match dans le junior. On évaluait probablement à 10-15% ses chances de devenir un joueur d’impact dans la LNH.
Sans pouvoir garantir quoi que ce soit, j’aurais tout de même envie de penser que les probabilités initiales que Tuch en 2020 atteigne son plein potentiel et par la même occasion, la LNH, étaient supérieures à celle d’Anderson en 2012.
Enfin, comme le souligne le même Appert du USNTDP, sa polyvalence le place aussi devant d’autres joueurs quant à ses chances d’atteindre la LNH. Tuch peut jouer tous les styles et peut faire plusieurs bonnes choses sur un patinoire…
Valeur d’usage
La qualité première de Tuch est bien sûr son physique avantageux combiné à son style hargneux, un mélange assez unique chez les ailiers gauche de toute l’organisation. Ça le rend plus rare dans l’organigramme que Jesse Ylonen et ça explique en bonne partie pourquoi il le devance de quelques poils dans notre classement.
Le plan avec Tuch c’est qu’il devienne un peu le Josh Anderson gaucher de l’organisation, soit une excellente troisième roue très dérangeante sur un trio offensif, et, qui sait, peut-être un rôle d’écran ou de bumper sur l’avantage numérique.
Le genre de joueur qui ajoute une dimension de robustesse et de papier sablé à une équipe, en plus d’une bonne dose de talent.
Que ça nous plaise ou non, la taille et le poids des joueurs est encore un facteur déterminant en séries. Pour s’en convaincre, on n’a qu’à regarder ce tableau dans lequel l’on retrouve pas moins de 7 équipes soient gagnantes oude finalistes de la Coupe Stanley, en plus de membres du carré d’as (NYI) et d’aspirants logiques (Hurricanes):
One thing is for certain, the Montreal #Canadiens can no longer be considered a small team.
Tied for 4th overall in average height
5th overall in average weighthttps://t.co/lffSdAZeWP pic.twitter.com/HOTpHRrmLk— CapFriendly (@CapFriendly) March 27, 2021
On peut parler d’une « tendance lourde »! Petoum pish!
La sélection de Tuch s’inscrit directement dans cette logique; les saisons sont longues et les séries sont une guerre de tous les instants et, comme on le sait, on ne va pas à la guerre avec des couteaux à beurre! Ça prend des tanks pour ouvrir le passage!
Avec des ailiers de petite sature comme Drouin, Caufield, Ylonen et Gallagher qui évolueront probablement au cœur des trios offensifs de l’équipe durant de nombreuses années, le CH a bien fait de « sélecter » (sic) Tuch au 47e rang en octobre dernier, comme dirait le DG du Tricolore.
Ce genre d’ailiers ne poussent pas dans les arbres. Il faut commencer par les repêcher et les développer par la suite, car les acquérir est très difficile.
L’état de santé quelque peu douteux d’Anderson pour la durée de son contrat de 8 ans fait aussi en sorte qu’on n’en aura pas de trop des attaquants de puissance à Montréal.
Bref, il risque d’être fort utile un jour ce Tuch…
Valeur d’échange
Parlant du loup, Bergevin a couru après Josh Anderson pendant trois ans et lui a sur-le-champ consenti un contrat de 7 ans d’une valeur 38,5M$.
Un vrai power forward avec un certain talent, une bonne vitesse, qui fait mal, qui est difficile à affronter et qui marque, ça vaut très cher parce que c’est très, très rare sur le marché.
Même s’ils n’atteindront peut-être jamais la marque des 50 points dans une saison normale, lorsque des jeunes power forward comme Tuch se développent bien, leur valeur peut rapidement atteindre d’assez hauts sommets autour de la LNH.
Or, on savait déjà que Tuch était un joueur convoité au 47e rang lors du dernier repêchage. Trevor Timmins a dévoilé que des équipes ont appelé le CH pour procéder à une transaction afin de sélectionner Tuch… Timmins et Bergevin n’y ont pas réfléchi longtemps.
Puis, la récente nomination de Tuch au sein de l’équipe d’étoile des recrues de la division H-East de la NCAA, a de quoi faire bouger l’aiguille encore davantage dans la bonne direction en matière de valeur d’échange.
Il y aura plusieurs paires d’yeux sur Tuch dans les prochaines années, à nient point douter…
Cela dit, je serais très surpris que Tuch ait à quitté le CH par voie de transaction dans un avenir rapproché. Bergevin va vouloir en céder d’autres avant lui…
Voilà pour Luke Tuch!
On reconnecte sous peu pour discuter le bout de gras autour de la 8e position!