Top-15 des espoirs du CH | 3e position : le dynamique Lane Hutson

Qu’est-ce qui vient en premier : l’œuf ou la poule?

Vous me pardonnerez le cliché, mais c’est encore la première image qui me vient en tête en essayant de classer Hutson et Reinbacher.

L’an dernier, Reinbacher s’était hissé au sommet de ce classement alors que Hutson avait dû se contenter du 2e rang.

Cette année, après en avoir vu un peu plus de nos deux moineaux, je donne un léger avantage à Hutson, tout simplement en me reposant ces questions : Qui aura le plus gros impact sur les succès à venir de l’équipe entre les deux? Lequel apporte le package le plus difficile à remplacer, le plus unique?

C’est simple, en se maintenant dans le top-3 tout juste derrière vous-savez-qui, on n’a pas d’autre choix que d’accorder au moins des chances à Hutson de devenir un jour le joueur le plus dominant du CH.

Le potentiel est là.

Sans rien enlever à Reinbacher ou même à Fowler, on ne peut probablement pas en dire autant dans leur cas.

3. Lane Hutson
Potentiel : 37.5/40
Assurance : 18.5/20
Utilité/rareté : 27/30
Valeur d’échange : 8.5/10

Total : 91.5/100

Potentiel
L’Américain est tout simplement un de ces joueurs capables de créer des chances de marquer à partir de rien.

Son potentiel offensif est aussi élevé que n’importe lequel des récents « petits défenseurs » étoiles issus des collèges américains : Makar, Q. Hughes et Fox.

Dire le contraire est illogique autant quand on le regarde jouer que lorsqu’on se tourne vers ses statistiques.

Et pourquoi serait-ce bien différent dans la LNH? Le voici à sa seconde présence sur la patinoire réaliser son premier point avec un de ses jeux favoris :

Puis, du côté défensif, il n’y a aucune raison valable de croire que sa progression sera bien différente de celle des mêmes lascars qui ont tous su apporter les petits changements requis.

Hutson est très combatif, lit bien le jeu et excelle à récupérer des rondelles avec son bâton. On ne peut pas en demander bien plus à un gars de 5’10, 170 livres.

Bien sûr, à cause de son modeste gabarit, ce ne sera jamais parfait défensivement, et Hutson doit encore améliorer son patin à reculons. Mais comme Craig Button l’a aussi constaté, je ne l’ai pas souvent vu être mal pris dans sa zone.

Or, la façon préférée de l’Américain d’être un bon joueur défensif, c’est encore de se retrouver régulièrement à 180 pieds de son filet avec la rondelle sur son bâton à la manière d’un quatrième attaquant :

Bref, le potentiel de Hutson est celui d’un joueur capable de révolutionner sa position comme peu l’ont fait.

Assurance

Deux matchs dans la LNH ne font pas une carrière, mais c’est incroyable comment la manière brillante avec laquelle Hutson a disputé ces deux parties contre Detroit a éliminé plusieurs doutes à son endroit, même chez ses plus ardents critiques.

Hutson fait donc un petit bon au niveau de l’assurance pour une troisième année consécutive dans ce décompte.

Mais c’est surtout la constance de ses performances match après match dans la NCAA et lors des deux derniers CMJ qui nous donne une aussi grande assurance que le CH tient quelque chose de spécial avec Hutson, ainsi que l’impressionnant nombre d’exploits, de records et de nominations accumulés en cours de route.

Tout indique maintenant que l’Américain fera partie de ces petits joueurs « spéciaux » des rangs universitaires qui finissent par s’imposer dans la LNH.

Jeune homme confiant, mais discret et peu bavard, Hutson mange du hockey, s’entraîne avec ses frères une bonne partie de l’été dans l’aréna de son père, et veut être le meilleur chaque fois qu’il foule la glace.

Tout simplement un des individus les plus motivés qu’il nous est été donné de voir dans les dernières années.

Je me rappelle encore de le voir retourner seul au banc entre deux périodes au camp de développement en 2023 pour faire de la visualisation et se concentrer lors d’un match rouges contre blancs!

(Crédit : Tony Patoine) Un jeune homme motivé et passionné, c’est ça!

Valeur d’usage/rareté
Pour Reinbacher, même s’ils ne sont pas aussi « bons », aussi complets que lui, le fait que plusieurs jeunes défenseurs de l’organisation partagent certaines de ses qualités rend l’Autrichien un peu moins unique pour le CH.

Reinbacher est destiné à devenir un excellent numéro 2 ou, peut-être un bon numéro 1 s’il développe un peu plus son offensive. Mais on ne voit pas nécessairement un joueur « spécial » ou une supervedette, lorsqu’on l’observe. On anticipe plutôt un défenseur « vedette » sobre, très solide et intelligent qui jouera beaucoup de minutes.

Le genre de défenseur assez « rare » mais qui se trouve un peu plus facilement que les Q. Hughes, Makar et A. Fox de ce monde.

Aussi, suis-je demeuré un peu plus conservateur au sujet de Hutson en le classant lui aussi comme un futur joueur vedette dans mes dernières analyses, comparant le noyau du CH à quelques autres noyaux autour de la LNH.

Mais comme je l’ai déjà dit antérieurement dans ce décompte, son véritable potentiel est celui d’une supervedette comme le laisse présager son passage dans la NCAA et les comparaisons avantageuses évoquées plus haut.

Hutson est absolument unique et les spectateurs déjà sur le bout de leur sièges à son premier match au Centre Bell l’ont vite compris

Donc, du côté de son utilité prochaine pour le CH, il y a bien Mike Matheson comme défenseur offensif présentement, mais sera-t-il là encore longtemps?

Et même si le surprenant Québécois demeurait à Montréal au-delà de son présent contrat, est-ce que son style offensif est semblable à celui de Hutson? Et est-ce que son rôle demeurera le même avec le Canadien?

Sur cette dernière question, on peut penser que son temps de glace diminuera passablement lors des prochaines années et que Hutson prendra la pôle en avantage numérique.

Le club a donc deux saisons pour évaluer s’il est meilleur avec Hutson ET Matheson dans l’alignement et si c’est une bonne idée de prolonger le contrat du Québécois en établissant clairement les attentes et le rôle qu’on compte lui attribuer à partir de 32 ans.

La seule chose qu’il restera bientôt à prouver pour le jeune américain dans la LNH est s’il pourra s’affirmer comme un joueur dominant en séries. C’est ici qu’on a encore quelques réserves…

Valeur d’échange

Il faudrait vraiment que la chaîne débarque dans le cas de Hutson ou que l’Américain se mettent à manger des bébés crus dans ses loisirs pour qu’on puisse commencer à songer l’échanger au 7e étage.

Mais moyennant une transition rapide et réussie dans la LNH – je serais TRÈS surpris de le voir aboutir à Laval! – la valeur de Hutson, comme celle de Quinn Hughes après ses 10 premiers matchs dans la LNH, risque de monter encore plus en flèche.

Entre temps, sa valeur sur le marché a dû quadrupler depuis qu’il a été repêché au 62e rang en 2022. C’est plus souvent l’inverse qui se produit avec ce genre de choix de fin de deuxième ronde…

Et cette valeur pourrait même atteindre des niveaux stratosphériques si, dans un avenir pas si lointain, le Canadien se mettait à faire du bruit en séries avec un Hutson qui continue à s’imposer.

Mais pour ça, un excellent partenaire comme Reinbacher pourrait lui être bien utile…

En attendant de savoir qui se retrouvera au tout premier rang du top-15 2024, on continue à discuter le bout de gras dans le respect sur Facebook et Twitter!

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