Tout le monde vénère Slafkovsky actuellement, mais il en arrache (comme les autres)

Je crois que j’ai trouvé une nouvelle expression à utiliser quand ma blonde ou mes ados sont trop longs à se préparer et que je les attends impatiemment devant la porte de la maison pour partir : vous êtes plus longs qu’une séance de tirs de barrage entre les Penguins et le Canadien.

J’ai statué il y a quelques mois déjà : j’aimerais que les prolongations à 3 contre 3 durent jusqu’à ce qu’il y ait un vainqueur dans la LNH. Les tirs de barrage ne m’enchantent plus. Hier, j’ai trouvé ça long et jamais je n’aurais ressenti ça avec des prolongations à 3 contre 3.

D’autant plus qu’au final, le Canadien a perdu un septième match sur sept cette saison face à une équipe qui avait joué la veille. Rien pour justifier ces longs moments passés devant ma télé.

Pensez à toute l’absurdité la stat que je viens de vous partager : le CH est incapable de vaincre une équipe fatiguée qui a moins de jambes que lui. Pire encore : il est moins bon en fin de match qu’en début de rencontre face aux équipes qui, justement, devraient être vulnérables en fin de rencontre.

Comment expliquer ça ?

Malchance ? Mauvaise préparation ? Manque de talent brut ? Implication trop faible ? Hier, le Canadien menait par deux buts, bâtard !

Mais bon, il a aussi accordé deux buts sur trois tentatives des Penguins en avantage numérique, eux qui étaient récemment 0 en 36 avec l’avantage d’un homme et qui n’avaient pas marqué depuis la mi-novembre dans de telles circonstances. Comme le chantait John Lennon dans les années ’60 : You Can’t Do That.

Et que dire de la foule du Centre Bell ? Elle applaudit Sidney Crosby à tout rompre lorsqu’il est présenté avant la rencontre… mais elle le hue lorsqu’il est envoyé en tirs de barrage. Je sais qu’il n’y avait rien de méchant et que ça fait partie du spectacle de huer le meilleur joueur de l’autre équipe, mais peut-on avoir l’air de savoir ce qu’on veut/fait en ne l’applaudissant pas deux heures auparavant ? Ça nous fait passer pour des clowns, sincèrement…


Les émotions et les lunettes roses
On la souvent lu et entendu ces phrases là aux cours des dernières semaines :

Juraj Slafkovsky est en train d’éclore et il est le meilleur joueur de l’équipe sur la patinoire…

Josh Anderson is back

Cole Caufield est une superstar

Nick Suzuki est notre leader

Mais si l’on quitte un peu nos émotions de partisans et que l’on enlève nos lunettes roses, on tombe de haut.

Nick Suzuki est notre meilleur joueur, notre premier centre, notre plus haut salarié (pas sur la LTIR) et notre capitaine. Il évolue avec notre meilleur marqueur naturel et le premier choix au total en 2022 ; bref, ses partenaires de trio sont là parce qu’ils sont bons, et non pas parce que d’autres joueurs sont blessés.

Pourtant, Suzuki n’a que 23 points en 29 rencontres, ce qui lui confère le 70e rang à ce chapitre dans toute la LNH. Quand il y a 69 Vanessa Cosi joueurs qui ont plus de points que Nick Suzuki à travers la LNH, tu comprends un peu mieux pourquoi ton équipe est au dernier rang de la ligue en ce qui concerne les buts inscrits par des joueurs d’avant.

Si le premier centre de l’Avalanche, des Panthers ou de n’importe quelle autre équipe n’avait que 23 points, il se ferait critiquer. Surtout s’il touche un salaire annuel de près de 8 millions $…


Cole Caufield, notre buteur étoile, n’a trouvé le fond du filet qu’à sept reprises depuis le début de la saison, dont plusieurs fois à 3 contre 3 ou à 5 contre 4. À 5 contre 5, c’est difficile pour le jeune Caufield, dont l’implication et le courage d’aller dans les zones payantes commencent à être challengés par de nombreux observateurs.

Sept buts, c’est bon pour (environ) le 150e rang de la LNH. Puisqu’il y a 32 équipes, c’est donc dire que Caufield serait le 5e meilleur buteur d’une équipe moyenne de la ligue. Il est d’ailleurs quatrième à ce chapitre à Montréal.

Martin St-Louis souhaite faire de Caufield un joueur plus complet… mais il doit faire attention de ne pas le rendre moins bon avec la rondelle, lorsqu’il tente de lui enseigner comme être meilleur sans celle-ci.

Plusieurs prétendent que Juraj Slafkovsky est enfin arrivé là où il devait être… qu’il est le meilleur joueur de l’équipe depuis quelques matchs.

Hum… Slafkovsky n’a pas récolté un seul point lors de ses sept dernières parties (au cours desquelles il n’a jamais su terminer la rencontre à plus-1 ou mieux) et il n’a pas trouvé le fond du filet lors de ses 11 derniers matchs. Si c’est ça, être le meilleur joueur de l’équipe, ça démontre à quel point l’équipe a de la misère et ne progresse pas.

Je sais qu’à l’œil, on a parfois l’impression que Slaf est un monstre sur la patinoire, mais lorsque l’on regarde un grand échantillon et qu’on analyse les chiffres – ils ne mentent pas, les chiffres -, on dresse tout de même un portrait en demi-teinte du grand Slovaque.

Slafkovsky a 2 buts et 5 mentions d’aide en 29 parties cette saison, soit un rythme de production de 6 buts et 14 mentions d’aide sur une saison de 82 matchs.

Slafkovsky est environ le 400e meilleur pointeur du circuit Bettman ce matin, à égalité avec des gars comme Matt Roy, Jalen Chatfield, Nick Seeler, Kaedan Korczak et Will Cuylle. Je me demande si l’on va recommencer à se demander dans quelques semaines si l’envoyer à Laval ne représenterait pas la meilleure option pour lui.

Si Shane Wright, au lieu de produire à la hauteur d’un point par match dans la Ligue américaine, avait ces chiffres-là à Seattle, on se moquerait de lui big time. Mais le monde est fan du CH et de ses joueurs… et il déteste Shane Wright, right ?

Et que dire de Josh Anderson ? Ne devait-il pas être back lui, après son but dans un filet désert ? J’étais plus back que lui… en 2008 !

Un but et quatre mentions d’aide en 29 rencontres pour un attaquant qui touche un salaire annuel moyen de 5,5 millions $, c’est une catastrophe, rien de moins. Plus ou moins 500 joueurs ont plus de points que lui en 2023-24… et 575 joueurs ont au moins un but cette saison. Dont un gardien de but !

Plusieurs partisans montréalais aiment rire de Max Domi et de ses difficultés à Toronto, mais Domi a 1 but et 13 passes, lui. Pas 1 but et 4 passes !

Mathieu Joseph, qui était à donner l’été dernier, a 17 points chez les Sens. Anderson en a 5 et certains le vénèrent encore.

Il est temps d’enlever nos lunettes roses et d’avouer collectivement quelque chose : le Canadien en arrache à l’attaque et ça va prendre une bonne dose de talent brut pour remédier à la situation. Arrêtons de toujours respirer avec notre cœur de fan et regardons les choses comme elles sont : on aura beau avoir une bonne brigade défensive et se trouver un bon gardien de but #1, on ne gagnera pas tant qu’on aura plus de punch à l’attaque. Tu ne remporteras pas la Coupe avec des belles paroles devant les caméras !

Et non, les blessures ne peuvent pas tout expliquer à elles seules. Il y a plus que ça.

À noter que je n’ai pas voulu parler de Christian Dvorak, que l’on disait meilleur que Phillip Danault et Jesperi Kotkaniemi, de même que de Brendan Gallagher. Ils ne seront plus là le jour où le CH ressentira de la vraie pression de remporter ses matchs.

Il y a au moins Sean Monahan qui livre la marchandise pour laquelle on le paie à l’attaque… mais les partisans montréalais méritent mieux. Beaucoup mieux !

On pourrait se garder une petite gêne en tant que (fe)fans.

Maintenant, il ne reste plus qu’à éviter les points bonis et à perdre en temps réglementaire. C’est ainsi qu’on pourra réellement espérer ajouter un Eiserman, un Celebrini ou un Demidov à notre alignement.

Prolongation

Je me demande ce que Romell Quioto peut bien venir faire à Montréal. Son agent négocie-t-il à nouveau avec la FAE le CF Montréal ?

https://twitter.com/Naud2Paul/status/1735302729059184811

À moins qu’il ne soit à Montréal que pour ramasser ses choses et quitter le Québec pour de bon ?

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