Non, personne ne s’est vomi dessus hier soir au Centre Bell. Les gars n’ont eu que des haut-le-cœur…
Mais au final, le résultat est resté le même : le Canadien a perdu un troisième match – tous disputés au Centre Bell – en autant de mardis…
Le CH occupe ce matin le dernier rang de la division Atlantique… et il n’a qu’un point d’avance sur les Predators et les Flyers, les deux dernières équipes au classement général de la LNH. Le club montréalais n’a signé que quatre victoires en 13 rencontres…
Les Canadiens affichent également le pire différentiel cumulatif de tout le circuit Bettman en 2024-25 (moins-18).
Non, on n’est (vraiment) pas dans le mix ! Et pendant que tout le monde s’attend/attendait à voir le club progresser, il semble bel et bien régresser…
Plusieurs décisions peuvent expliquer la défaite d’hier face aux Flames.
1. Envoyer Christian Dvorak au centre pour entamer la prolongation, c’est une stratégie qui démontre que tu joues davantage pour ne pas perdre que pour gagner.
Les équipes qui visent la victoire et qui croient en leurs moyens envoient leurs meilleurs joueurs en prolongation. À 3 contre 3, c’est le talent pur/brut qui rapporte. Au lieu de coacher pour ne pas perdre, Martin St-Louis aurait dû coacher pour gagner… en envoyant ses meilleurs éléments sur la patinoire…
Au lieu de commencer la période de surtemps avec Dvorak, Suzuki (à l’aile) et Matheson, le Canadien aurait dû commencer avec Caufield, Suzuki et Hutson. Ou Slafkovsky et Matheson à la place de Caufield et Hutson…
Mais pas Dvorak !
Le gars a un but et trois mentions d’aide en 13 rencontres, en plus d’afficher un différentiel de moins-5.
« Mais Max, Dvorak est bon au cercle des mises au jeu ! »
Hum… Dvorak a remporté 53 % de ses faceoffs en 2024-25. Suzuki ? 51 %. Ça, ça veut dire que sur 100 mises au jeu, Dvorak va en gagner deux de plus que Suzuki. Ce n’est pas significatif au niveau statistiques.
On peut ranger ces deux petites mises au jeu de plus que Dvorak t’apporte dans l’écart type. Si vous ne comprenez pas la dernière phrase, demandez à un expert en statistiques, mathématiques et/ou probabilités de vous expliquer.
«Papa, pourquoi Dvorak est sur la glace à 3 contre 3 en prolongation?»
«Pour gagner la mise au jeu initiale.»
…
«Bonne nuit papa.»
— Maxime Truman (@MaximeTruman) November 6, 2024
Te priver d’un gars comme Caufield ou Slafkovsky afin d’avoir un petit avantage de 2 % au cercle des mises au jeu, c’est une mauvaise décision. Caufield a (déjà) inscrit 10 buts cette saison… et il raffole du 3 v. 3.
Dvorak s’a 4, ça rime. C’est un signe…
2. Place Alex Newhook sur le deuxième trio ET sur le power play, ça n’a aucun maudit bon sens.
Newhook est le 18e meilleur pointeur de l’équipe cette saison : deux points en 13 parties. Il affiche un différentiel de moins-10.
Il n’est pas physique. Et il n’est pas reconnu pour être un bon joueur défensif.
Alors pourquoi diantre lui donne-t-on un rôle aussi important ?
3. Os*i que j’aime Jake Evans, mais…
Juraj Slafkovsky peut se mériter un A+ le samedi, puis un F le mardi suivant. Mais un gars comme Jake Evans, c’est un B que tu lui donnes 78 soirs sur 82. #Constance
Tu sais à quoi t’attendre avec Jake…
Mais ça ne justifie de l’utiliser sur ton deuxième trio. Pas du tout !
Fouillez sur le Principe de Peter. Ça correspond bien à la situation de Jake Evans ces dernières heures.
Renvoyez Evans sur le bottom six : certains soirs sur la trois, d’autres sur la quatre…
Mais pas sur le top six ! Et remettez Kirby Dach au centre de la deux ; c’est là qu’on souhaite le voir se développer…
Rien contre Jake Evans
Je vous l’ai dit il y a quelques secondes : j’adore Jake Evans. J’espère qu’il signera une prolongation de contrat avec le CH avant le 1er juillet prochain, date à laquelle il sera admissible à l’autonomie complète.
Evans touche un salaire de 1,7 million $ cette saison et il ne se voit pas ailleurs ; il veut rester ici.
Le Canadien | Jake Evans ne se voit pas ailleurs https://t.co/5EKNlgrQnP
— La Presse Sports (@LaPresse_Sports) October 30, 2024
Le Canadien n’a pas vraiment d’autres options de qualité. Et à 28 ans, Evans se veut à un stade de sa carrière où il peut jouer le rôle de bon vétéran, sans pour autant avoir commencé à ralentir sur la glace. Des gars comme Evans, qui ont buché toute leur vie pour avoir leurs minutes, ça t’en prend dans une équipe pour préserver une bonne culture à l’interne.
Mais de grâce, ne donnez pas des arguments à son agent… ne faites par croire à Evans et à son représentant que le gars est un centre assez talentueux pour jouer sur le top six. Au lieu de te coûter entre 2,5 et 3 millions $ pour le prolonger, ça va t’en coûter 4, voire même 5 !
Maudit qu’on a le don de se tirer dans le pied.
Suzuki sur la 1, Dach sur la 2, Evans sur la 3 et Kapanen ou Condotta sur la 4. Ou encore Newhook dans l’un des deux postes sur le bottom six…
Mais il faut arrêter de placer des gars dans les mauvaises chaises (un concept pourtant connu de tous chez le Canadien).
À quand un peu de hard coaching ? À quand la fin des « on suit le plan, on reconstruit, il faut être patient et le plus important, ce n’est pas la victoire, mais plutôt de changer les habitudes » ?
Les joueurs montréalais sont fragiles. On le remarque à plusieurs reprises lors de chacun des matchs de l’équipe.
Ils ont besoin d’un entraîneur qui va les guider et qui sait où aller. Pas juste d’un gars qui les laisse expérimenter plein de choses…
Martin St-Louis a parlé de bébés à son arrivée avec le club, puis d’enfants en développement… puis d’adolescents.
Or, quand tu es le père d’un ado, tu dois parfois remettre à l’ordre ton jeune… lui rappeler les limites.
Le Canadien est rendu là.
Prolongation
Arber Xhekaj n’a eu droit qu’à neuf shifts hier soir, soit le plus bas total de tous les joueurs montréalais. Struble ? 14… et les autres, tous plus que 20.J’ai hâte que le Canadien – de la direction à son coaching staff – arrête de « punir » Xhekaj et commence à viser les Dvorak, Newhook et compagnie.
C’est une question de feeling culture à implanter et à maintenir.