L’univers médiatique est en crise actuellement au Québec. Malgré les dizaines de millions $ de revenus Google et Facebook subventions gouvernementales attribués directement dans les coffres des entreprises…
Les médias traditionnels n’ont – pour la plupart – pas su s’adapter à la nouvelle réalité numérique. Certains se sont pris trop tard, d’autres ont préféré quémander des subventions plutôt que se casser la tête pour augmenter leurs revenus.
Mais au final, il y a aussi quelque chose qui a brisé l’équilibre financier et comptable des compagnies médiatiques d’ici : la rigidité des dépenses de leurs employés. Surtout dans un écosystème aussi petit que celui du Québec. On ne peut pas avoir un modèle d’affaires basé sur le volume comme c’est le cas au sud de la frontière. #Anglophones #DesCentainesDeMillions
On peut comprendre un employeur comme Québecor de vouloir baisser sa masse salariale et se donner plus de flexibilité (donc, moins de rigidité).
Cependant, c’est connu, Pierre-Karl Péladeau n’a jamais eu le doigté pour bien mener ce genre de transformation-là. Remember le lock-out de deux ans du Journal de Montréal il y a 15 ans… et les pertes d’emploi massives de l’an dernier.
Reste qu’un syndicat trop gros, trop pesant et pas assez ouvert sur les difficultés qui frappent l’employeur, ça occasionne souvent de plus gros problèmes, plutôt qu’en régler.
Parlez-en à mes deux parents qui ont perdu leur emploi en même temps, alors que j’étais jeune et que l’héritière des magasins Steinberg a décidé de fermer son usine suite à la menace des syndicats, justement.
Ou parlez-en à ceux de la construction qui refuse de voir un employé pouvoir accomplir plus d’une tâche précise comme c’est le cas pas mal partout ailleurs en Amérique du Nord. Whatever.
Pour tenter de survivre, le Groupe TVA – dont l’action s’est déjà transigé près de 35 $, mais ne vaut plus que 1,38 $ – pourrait être tenté/obligé de décréter un lock-out en 2024. Les négociations pour le renouvellement de la convention collective des employés syndiqués du Groupe TVA achoppent, et ce, dans un contexte de mises à pied massives.
« Les craintes d’un lock-out pointent […] un lock-out (du côté patronal) pourrait être déclenché le 4 mars. » – Lila Dussault, La Presse
Le problème, c’est que le syndicat veut sauver tous les emplois ET ressusciter ceux perdus l’an dernier… alors que le Groupe TVA a possiblement l’intention d’en couper d’autres, ou du moins d’enlever un peu de sécurité et de rigidité dans la convention collective.
Des rumeurs veulent même que TVA soit déjà en train d’offrir des contrats de travail à certains techniciens en vue de cet éventuel lock-out.
La réalité change et le milieu est en grandes difficultés. On a d’ailleurs pu lire Félix Séguin (le journaliste, pas le descripteur), Paul Larocque et Renaud Lavoie prendre la défense du côté patronal, et non du syndicat, au cours des derniers jours.
« À bref et moyen termes, je crois que cette posture ne fera que des perdants. » – Félix Séguin, en parlant du retrait du syndicat de la table des négociations
« Se retirer de la table de conciliation alors qu’il restait encore du temps et que le conciliateur nommé par le fédéral est l’un des plus habiles de sa profession, selon plusieurs, vraiment ? […] j’ai beau chercher, je n’ai trouvé aucun précédent où la politique de la chaise vide a servi les intérêts supérieurs des membres qui sont représentés. Aucun. » – Paul Larocque
« TVA n’est pas une entreprise en pleine croissance comme Netflix. Si vous continuez à nier la réalité, c’est tous les syndiqués que vous mettez en péril, tant ceux qui partent que ceux qui restent. » – Renaud Lavoie
D’un côté, je me dis que c’est un peu lâche de prendre la parole contre ton syndicat, mais en même temps, je trouve que les trois hommes sont courageux et veulent vraiment faire leur effort pour sauver la business de leur employeur.
Google, Facebook, le syndicat, la démographie, la langue, les désabonnements du câble, la rigidité exigée par la convention collective, l’inflation, les taux d’intérêt, l’économie chancelante… Le vent de face est fort pour le Groupe TVA.
« [L’employeur] ne démontre aucune volonté de sauver le moindre emploi qu’il a aboli illégalement le 2 novembre et il n’offre aucune garantie pour les emplois qui restent dans la prochaine convention collective. Bien entendu, les négos ne sont pas terminées, elles sont suspendues. Il est essentiel que l’employeur fasse preuve d’ouverture sur ces points », a déploré mardi le syndicat sur sa page Facebook.
Un éventuel lock-out chez TVA signifierait d’énormes défis pour TVA, TVA Nouvelles, LCN, TVA Sports et autres médias sous la bannière TVA.
Pas mal certain que Gary Bettman ne serait pas très heureux de voir des boss et des briseurs de grève débarquer sur le terrain pour tenter de sauver la diffusion en français des matchs de séries de la LNH.
« Ecore de la m*rde en provenance du Québec, bâtard ! » – citation inventée de Gary Bettman
Non, je ne crois pas que les prochains droits télé de la LNH appartiendront à Québecor dans deux ans et demi… et non, je ne crois plus au retour des Nordiques. On a le don de mal faire les affaires au Québec.
En espérant que le syndicat va se réveiller et réaliser dans quelle industrie il patauge et que PKP ne se montrera pas trop ruff. Mais pour ça, il faut rester à la table et négocier, guys…