Un avantage numérique à l’image de son équipe

Un malaise a été évité chez le Canadien.

Shea Weber est un défenseur redoutable en zone adverse. Rares sont les arrières qui peuvent se vanter de pouvoir de marquer avec un bon tir frappé en provenance de la ligne bleue, sans circulation devant le gardien adverse. Le Man Mountain peut le faire.

L’histoire, c’est qu’un bon avantage numérique ne repose pas que sur des individus dominants, mais sur une synergie d’équipe et un dynamisme important. Les attaques prévisibles sont généralement assez faciles à neutraliser…

Sauf lorsqu’il est question de la bombe atomique que largue Ovechkin de son bureau, en supériorité numérique. Mais ça, c’est une autre histoire.

Qu’on le veuille ou non, l’an dernier, le jeu de puissance du Tricolore a connu plus de succès lorsque Weber était à l’écart.

Était-ce parce que les jeunes ont eu le temps de s’améliorer? Parce qu’avec moins de pression, l’équipe performait plus facilement dans cette facette du jeu? Peut-être…

Il est toutefois indéniable que Jeff Petry cadrait parfaitement dans cet avantage numérique dans lequel les cinq hommes arborant le bleu blanc rouge étaient en perpétuel mouvement. Shea Weber est excellent, mais il est plus statique…

Compte tenu de la blessure du #6, le CH aura amplement le temps de voir si le brio de Petry à la pointe n’était qu’un feu de paille. Il ne faut pas oublier qu’une énorme partie des succès des troupes de Claude Julien avec l’avantage d’un homme a pris le chemin de l’Arizona il y a quelques semaines.

On trouve au premier rang des pointeurs de la saison dernière dans cette facette du jeu Alex Galchenyuk, qui a amassé 24 points, obtenant un petit point de plus que Jeff Petry.

Apte à tirer rapidement ou contribuer à la circulation du disque, Galchenyuk était un incontournable à son poste, près de la bande droite en zone adverse.

Le joueur obtenu en retour de ses services, Max Domi, pourrait s’avérer une alternative potable à cette position. Lors des deux dernières campagnes, il n’a pas connu beaucoup de succès lorsque l’ennemi était dans la boîte. Il y a cependant excellé lors de sa saison recrue…

Tout comme Drouin, Domi est un joueur qui aime contrôler le disque en périphérie, à la recherche d’une bonne ligne de passe. Il n’est pas certain que les deux joueurs se compléteront bien…

Oublions Max Pacioretty. Chaque tentative de l’insérer à cette position s’est soldée par un échec. Même s’il possède un bon tir des poignets, sa créativité et sa capacité à décocher un bon tir sur réception sont trop faibles pour l’imaginer chausser les patins de Galchenyuk.

Le Canadien peut toujours offrir ce cadeau à Nikita Scherbak, un joueur unidimensionnel dont la future carrière passera vraisemblablement par cette facette du jeu. Tout comme Domi, Scherbak joue le rôle de passeur en avantage numérique, sauf qu’il possède un excellent tir pouvant surprendre les défensives adverses.

Et pourquoi pas Charles Hudon? Bon tir, instinct de passeur, positionnement intelligent…

Dans une formule où les joueurs bougent constamment en territoire ennemi, Hudon oserait même appuyer Brendan Gallagher dans son bureau, s’exposant à des coups de bâtons violents.

Dans tous les cas, l’avantage numérique sera dans la même phase que l’équipe : en transition.

Le Canadien doit oser. Offrir du temps de jeu à ses jeunes joueurs afin de découvrir quelle sera la recette secrète de ses succès en avantage numérique pour les années à venir.

Cela implique bien sûr trouver un candidat pouvant remplacer Alex Galchenyuk, mais aussi d’offrir un temps de jeu important à Victor Mete, ou même Mike Reilly dans cette facette du jeu.

En théorie, si le chef d’orchestre qu’est Jonathan Drouin performe à son plein potentiel, les musiciens ne devraient pas éprouver trop de difficulté à jouer leur meilleure symphonie.

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