Un choix déterminant au 5e rang : Le Canadien n’est-il qu’à UN joueur d’un noyau élite?

Vous connaissez déjà mon analyse selon laquelle, dans les faits, les racines de la reconstruction du CH remontent très clairement à 2018, soit avec l’acquisition de Suzuki (et Tatar!) en retour du capitaine de l’époque, Max Pacioretty.

Nonobstant la finale surprise de la Coupe Stanley en 2021, vous profitez encore aujourd’hui des rénos de l’ancien propriétaire de votre maison, n’est-ce pas?

Ben, c’est ça.

Vous connaissez aussi mon autre théorie selon laquelle il faut environ une douzaine de joueurs équivalents top-15 – ou au moins 12 joueurs meilleurs que la moyenne de la ligue à leur position, si vous préférez  – pour se hisser parmi les vrais clubs aspirants.

La preuve a été faite à plusieurs reprises lors des 15 dernières années que lorsque la quantité et la qualité n’y sont pas ou n’y sont plus, un club ne peut pas gagner.

Il y a un monde de différence entre l’Avalanche championne de 2022 et l’Avalanche des deux saisons suivantes. Départs, cap salarial, blessures, problèmes hors glace, pas de nouveaux talents pour prendre la relève…

Même choses pour le Lightning et les Hawks si on remonte un peu plus loin.

Autre preuve, après quelques années à court du vert suite à leur conquête de 2009, les Penguins sont revenus en position de birdie en 2016 et 2017 en ajoutant des pièces manquantes au bon endroit (Kessel, Guentzel, etc).

Ça prend donc de la qualité ET de la quantité.

Regardez les Oilers et les Panthers en finale. Ils sont enfin parvenus à rassembler les deux facteurs de réussite, même si dans un monde idéal on aimerait sans doute avoir encore un peu plus de profondeur à Edmonton…

12 joueurs équivalents top-15 en 8 ans de repêchage?

C’est quoi la reconstruction du CH?

C’est la colonne vertébrale qui s’allonge et se solidifie peu à peu avec le temps.

C’est ça :

2017 : Suzuki (13e par Vegas)

2018 : Romanov (38e)

2019 : Dach (3e, Chicago), Caufield (15e) et Newhook (16e, Colorado)

2020 : Guhle (16e)

2021 : Mailloux (31e) et Roy (150e)

2022 : Slaf (1er) et Hutson (62e)

2023 : Reinbacher (5e) (et peut-être Fowler, 69e)

2024 : le 5e au total (peu importe son identité)

On a là environ 12 joueurs (si on compte Fowler) qui sont tous déjà très bien partis pour être de la discussion du top-15 de leur année de repêchage respective.

Et je n’ai pas compté Xhekaj, non repêché, qui, à sa façon, ne serait pas très loin du top-15 en 2020.

Mais si la quantité ne devrait pas faire problème, on a raison de mettre encore en doute la qualité du noyau montréalais; ça prend idéalement une autre supervedette pour que la pâte lève.

À part Slafkovsky, personne ne peut même aspirer en être une.

Suzuki, Caufield, Dach (lorsqu’en en santé) peuvent faire partie de la conversation des « joueurs vedettes » ou dignes du top-5 en 2017 et 2019, mais personne ne va les confondre avec les Barkov, Tkachuk, Draisaitl et McDavid qui se coltaillent ces jours-ci sur la glace…

Reinbacher devra pour sa part devenir le vrai « meilleur défenseur » de 2023 pour être un top-5 légitime. Je ne parierais pas contre ses chances, mais c’est un bon mandat!

C’est pour ça que cet autre 5e choix au total en 2024 est si important et qu’un coup de circuit serait le bienvenu comme on en discutait jeudi dans notre mock draft, qui a d’ailleurs reçu beaucoup de bons commentaires. Merci!

Et donc, cette importante sélection devra venir s’ajouter au joli petit groupe déjà en place, mais elle devra surtout faire monter le niveau de qualité de l’ensemble.

Demidov, Lindstrom, Buium, Sennecke

Selon ce qu’on entend, par le biais des sources de Marc-Olivier Beaudoin et Grant McCagg, ce sont là les quatre joueurs considérés par le CH au 5e rang.

Sennecke serait ainsi considéré devant Iginla et/ou les autres options en défense. Eh ben. 

Donc, selon ces sources, mathématiquement (!), ça n’aura pas le choix d’être un de ces quatre joueurs!

Dans les quatre cas, le Canadien deviendra une meilleure équipe en les repêchant, car il sélectionnerait vraisemblablement soit un futur joueur élite (Demidov/Buium) ou un futur joueur vedette, minimalement d’impact (Lindstrom/Sennecke).

On s’approcherait de quelque chose…

Mais analysons ça de plus près.

Un noyau d’aspirant digne de ce nom?

Pour les besoins de l’exercice, et sans ajouter le 5e overall de 2024, comparons donc de la façon la plus objective possible le noyau anticipé dans 2-3 ans du CH avec ceux des finalistes de 2024 en notant la valeur des joueurs de cette façon :

Catégorie

Valeur (points)

Générationnel 20
Élite/supervedette 15
Vedette 10
Impact 8
Complémentaire 5

 

Il faudra bien sûr faire un peu de projection surtout dans le cas de certains jeunes joueurs du Tricolore, mais ça demeurera réaliste, voire même conservateur aux yeux de certains :

Catégories / Noyaux Montréal Edmonton Floride
 

Attaquants

 

Générationnel

McDavid
Élite/supervedette Slafkovsky Draisaitl  

Barkov

Tkachuk

Vedette Suzuki  

RNH

Hyman

Reinhart
Impact  

Caufield

Dach

 

Bennett

Verhaeghe

Complémentaire

 

Newhook

Roy

 

E.Kane

Holloway

Henrique

 

 

Tarasenko

Rodrigues

Lundell

 

 

Défenseurs / gardiens

 

Générationnel

 

Élite/supervedette

 

Bouchard

Vedette  

Reinbacher

Hutson

 

Ehkolm  

Forsling

Montour

Bobrovsky (G)

Impact  

 

Matheson

Guhle

Montembeault/Fowler/Dobes (G)

 

Nurse

Skinner (G)

 

 

Ekblad

 

 

Complémentaire

 

 

Xhekaj

Mailloux

 

Broberg

 

 

Ekman-Larsson

 

Valeur totale des noyaux  13 joueurs : 107 12 joueurs : 118 13 joueurs : 114

 

Conclusion

À moins qu’on tienne à s’obstiner sur des détails, on constate donc assez facilement que l’ajout d’un joueur élite comme Demidov/Buium ou, au pire, d’un autre joueur vedette (Lindstrom? Sennecke? Iginla?) viendrait placer le CH dans une position très intéressante, apparemment comparable à ce qui se fait de mieux en se moment.

Puis, même s’il fallait aller jusqu’à perdre ou échanger un Matheson ou un Guhle en cours de route, un autre atout non négligeable entrerait probablement dans le décor en retour.

Et n’oublions pas que le CH a encore deux autres choix de première ronde prévus pour 2025 et que l’ajout d’un Patrik Laine, ou quelque chose du genre, est toujours fortement envisageable. Le noyau pourrait donc même grossir encore une peu…

Ainsi, sans prétendre que notre méthodologie est parfaite et qu’on vient de faire la démonstration « scientifique » que le Tricolore aura assurément un noyau digne d’un vrai club aspirant d’ici trois ans, ça demeure tout de même très difficile d’argumenter de bonne foi que cette analyse est complètement dans le champ!

Puisqu’il faudra bien continuer de nourrir la bête cet été (!), il sera certainement intéressant de reprendre cet exercice après le repêchage et les transactions anticipées en comparant le noyau de la Flanelle à celui de quelques compétiteurs qui tentent eux aussi de se positionner parmi les aspirants logiques, comme Buffalo, par exemple…

Ne vous gênez pas pour venir me dire que j’ai des lunettes roses et que je fume trop discuter le bout de gras dans le respect sur Facebook ou Twitter!

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