S’il y a une chose qui me répugne dans la vie, c’est bien le racisme. Étant entraîneur au baseball (niveau élite), j’ai le plaisir d’enseigner à un autochtone de 11 ans, un enfant exceptionnel doté d’un talent ahurissant. Il demeure l’un de mes meilleurs joueurs et l’un de mes meilleurs élèves. Il écoute attentivement, il maîtrise les consignes et il est grandement passionné par son sport. Tout ça m’amène vers un excellent billet composé par Alexandre Pratt via La Presse + au sujet d’un jeune autochtone de 13 ans qui a subi des attaques racistes…
Racisme au hockey: un enfant autochtone de 13 ans s’est fait traiter de « crisse de kawish » par un entraîneur en Mauricie, samedi. Une plainte a été déposée. Récit. https://t.co/7ailapqr2F
— Alexandre Pratt (@alexandrepratt) February 28, 2019
Ça vient tellement m’interpeller. Le jeune homme en question n’a plus envie de jouer au hockey… À la suite d’un scénario où lui et ses pairs ont été victime d’attaques dignes de la préhistoire. Le jeune homme en question, Matthew (nom fictif pour conserver l’anonymat) évolue pour les Loups de La Tuque au niveau bantam B. Oui, bantam B. Lors d’une joute contre un club de la région de Trois-Rivières, il s’est fait traiter de, pardonner moi le fameux terme, kawish. Hey, on est en 2019, cibole! Comment un enfant de 13 ans peut-il se mériter ça, surtout venant d’un adulte. Des ADULTES.
Matthew s’est fait traiter de «criss de kawish»… Un moment donné, à force d’entendre des stupidités de la sorte, le jeunot adolescent a explosé, et il a assené un double-échec à un adversaire qui ne l’a pas «lâché» du match. Pour rappel, le «B» demeure une catégorie récréative, où toutes les équipes participent aux séries. Enfin bref, Matthew et ses coéquipiers autochtones ont reçu une multitude d’insultes au sujet de leurs origines. Bref, Matthew a été expulsé du match à la suite de ce geste… il est arrivé dans le vestiaire et il a explosé : «Pourquoi les gens me font ça?»
Puis après son expulsion, le tout a dégénéré sur la surface glacée et dans les gradins. La foule est devenue très abrasive… les entraîneurs adverses également. Voici d’ailleurs les propos à sujet recueillis par monsieur Pratt :
Puis, selon les témoignages concordants de plusieurs adultes et joueurs, un entraîneur du club adverse a crié vers le banc des Loups : « Ton crisse de kawish lâche pas mon joueur ! »
Ça n’a pas de bon sens. La semaine suivante, lors d’un entraînement, Matthew s’est présenté à l’aréna et il n’a pas voulu s’entraîner parce que la flamme s’est éteinte à cause de toute cette histoire. C’est aberrant et ça me sort de mes gonds… En 2019, je ne peux pas croire que des gens sont encore aussi primitifs. Ça me répugne.