Plusieurs écoles de pensées sont valables lorsqu’il est question du différentiel au hockey. Toutefois, même si une grande portion d’observateurs ne saisit pas l’importance réelle de cette statistique, elle peut incontestablement lancer un signal d’alarme lorsqu’un joueur se retrouve avec un différentiel largement négatif.
C’est donc sur un chiffre bien précis que tournaient les conversations entourant la sélection de Cale Fleury par le Canadien : -61.
Comment peut-on justifier la sélection d’un arrière s’étant retrouvé sur la surface glacée lors d’un si grand nombre de buts de l’adversaire, semblant incapable de faire la différence sur la patinoire?
C’est simple : malgré une saison difficile au sein d’une formation médiocre, Cale Fleury démontrait des habiletés de patinage et une vision de jeu hors de l’ordinaire. Sélectionner un joueur possédant des carences évidentes, mais des qualités qui le sont tout autant, c’est ça prendre un risque au repêchage! Et généralement, ça rapporte…
Environ 8 mois suite à sa sélection, le jeune Fleury semble avoir bien saisi les habiletés qu’il se devait d’améliorer…
Catching The Torch: CHL #Habs prospect stats & highlights — Cale Fleury growing into a reliable defender for the Pats https://t.co/V9xqS4PDQn
— 1234 (@Oldaccount3138) February 13, 2018
Depuis l’échange l’ayant fait passer du misérable Ice de Kootenay aux puissants Pats de Regina, Cale Fleury est un nouveau hockeyeur.
Avec une formation plus faible, l’arrière sentait le besoin de prendre beaucoup de risques et de tricher dans son positionnement dans le but de générer de l’offensive. Normal d’essayer de changer le sort de ton équipe par tous les moyens, lorsque tu tires toujours de l’arrière…
Désormais, Fleury compte sur des coéquipiers plus talentueux, ce qui lui permet de se concentrer davantage sur son jeu défensif, ce qui est une excellente nouvelle pour son développement. Utilisé à toutes les sauces, il se démarque désormais par ses habiletés à contenir l’adversaire à un contre un puis par son bâton actif, qui lui permet de soutirer la rondelle à l’adversaire et de relancer rapidement l’attaque.
Le plus beau dans tout cela, c’est que cette sélection de troisième tour est parvenue à améliorer son jeu défensif sans perdre de son lustre dans le territoire adverse. Fleury a inscrit 30 points en 37 parties depuis son arrivée à Regina, ce qui lui permet de produire à un rythme similaire à Josh Brook, autre défenseur sélectionné par le Canadien.
Il est tôt pour se prononcer en profondeur sur le sujet, mais Trevor Timmins semble avoir connu un encan 2017 plutôt intéressant, alors que plusieurs observateurs estiment que certains choix du CH auraient dû être sélectionnés plus tôt…
If you were to redo the 2017 NHL draft today it could be argued that five #Habs picks could have gone top 50. Poehling, Brook, Fleury, Primeau and Ikonen. Reports of the Habs having a poor 2017 draft have been greatly exaggerated.
— Grant McCagg (@grantmccagg) February 13, 2018
Reste que dans ces espoirs, il y a deux défenseurs droitiers et un gardien… deux éléments dont le Canadien n’aura pas besoin à moyen terme.
Ça nous ramène à l’éternelle question qui hante une majorité de recruteurs : doit-on repêcher pour combler des besoins, ou simplement sélectionner les plus grands talents disponibles?