Lorsque Jonathan Drouin et Nathan MacKinnon évoluaient chez les Mooseheads de Halifax, ils étaient au même niveau. Différents, mais au même niveau, c’est-à-dire des joueurs élites qui seraient sélectionnés parmi les 5 premiers au repêchage. Lorsque l’encan 2013 s’est pointé, Patrick Roy et l’Avalanche ont opté (sans équivoque) pour MacKinnon alors que le Lightning a appelé Drouin au 3e rang (après Aleksander Barkov).
Mac a amorcé sa carrière aussitôt avec l’Avalanche puisqu’il avait l’étoffe d’un pro et ça, Roy et André Tourigny en étaient conscients à l’époque, eux qui ont vu les deux joueurs se développer au sein de la LHJMQ. Pour l’ancien duo, c’était un sans équivoque : Nathan MacKinnon. Pendant la première campagne de MacKinnon dans le show, où il a récolté 63 points en 82 matchs, Drouin en a collectionné 108 en 46 rencontres… dans la LHJMQ.
S’ils étaient à un niveau similaire jadis, aujourd’hui, ils se situent sur une planète complètement différente. MacKinnon est selon moi l’un des cinq meilleurs joueurs de la planète, et Drouin ne figure même pas parmi l’élite du circuit en ce moment. Le numéro 29 de l’Avalanche a pris l’équipe sur ses épaules pour sortir les Flames de Calgary en cinq rencontres. Dans le cas de Drouin, eh ben, le Canadien n’a pas dansé ce printemps et il a connu toute une période léthargique en fin de parcours.
Selon lui (le recruteur), Drouin a été un jeune dorloté à la maison. Ses parents l’ont encouragé, protégé, couvé. Il a probablement entendu que c’était lui le meilleur. Rien de très anormal comme comportement. La majorité des parents sont les plus grands fans de leurs fils? Mackinnon, de son côté, a toujours dû travailler fort pour tout ce qu’il a obtenu. Ses parents n’étaient pas aveuglément à ses genoux, semble-t-il.
Tous les deux ont eu 17, 18 et 19 ans en même temps. Pourquoi un joueur est-il aujourd’hui plus mature que l’autre? Faut peut-être remonter aux sources. La situation familiale d’un athlète a un impact sur sa carrière professionnelle beaucoup plus que les gens peuvent l’imaginer. – Le recruteur
Ça fait mal pour l’un et ça réconforte l’autre… Pour nous, l’amateur, ça nous permet de comprendre des choses.