Chaque année, c’est la même histoire; à un peu moins de deux semaines du Super Bowl, les débats éclatent à savoir qui mettra la main sur le 56e trophée Vince Lombardi. La grande finale de la saison de la NFL est année après année l’événement sportif annuel le plus attendu en Amérique du Nord…
Et pour cause, puisqu’il s’agit d’un moment de sport rassembleur. Certains (moi le premier) ne veulent rien manquer du match. D’autres y sont pour la toujours spectaculaire prestation de la mi-temps ou encore pour le festin qu’ils se permettent d’avoir entre amis. Personne n’y est indifférent.
Cette année, ce sont deux équipes aux historiques complètement différents qui se retrouveront sur le terrain du So Fi stadium de Los Angeles.
D’un côté, les représentants de la Cité des Anges, les Rams, menés par leur jeune entraîneur-chef Sean McVay. C’est la deuxième fois en quatre ans qu’il parvient à amener cette équipe au match ultime. Pourtant, son effectif a beaucoup changé entre ces deux exploits. Les Rams ont procédé à de nombreuses transactions majeures au cours des dernières années dans l’espoir d’enfin mettre la main sur le deuxième trophée Vince Lombardi de leur histoire, un premier depuis leur relocalisation à LA. Le directeur général, Les Snead, a échangé sept choix de premier tour consécutifs (!), donnant un signal clair que l’avenir de son équipe, c’était maintenant.
Il y a un an presque jour pour jour, il envoyait deux premiers choix ainsi que son quart-arrière, Jared Goff, aux Lions de Détroit en retour du vétéran quart-arrière vedette Matthew Stafford. Aux yeux de plusieurs, il s’agissait du dernier domino qui allait permettre aux Rams d’aspirer aux grands honneurs. N’ayant jamais remporté le moindre match éliminatoire à Détroit, Stafford est maintenant à une victoire d’une gloire éternelle.
Los Angeles peut compter sur une panoplie de joueurs étoiles. Le receveur Cooper Kupp a été le meilleur à sa position dans presque toutes les catégories statistiques cette saison et il forme, depuis la mi-saison, un duo dynamique avec Odell Beckham Jr., que l’on croyait fini après son passage avec les Browns de Cleveland. Le front défensif de l’équipe est l’un des plus intimidants de la NFL (si ce n’est pas LE plus intimidant), avec Aaron Donald, trois fois joueur défensif de l’année, Von Miller, que Snead est allé chercher à Denver en cours de saison, et Leonard Floyd. Dans la tertiaire, Jalen Ramsey aura la charge d’arrêter les rapides receveurs des Bengals.
Comme on dit au poker, les Rams sont all-in. Le 13 février, ils deviendront la deuxième équipe de l’histoire de la NFL à disputer le match du Super Bowl à même leur domicile. Pourront-ils imiter les Buccaneers de Tampa Bay de l’an dernier et soulever le trophée Vince Lombardi devant leurs partisans? La ville de Los Angeles n’a pas été couronnée reine du circuit Goodell depuis 1983 (Raiders).
Si les Rams veulent goûter à leur moment de gloire, ils devront toutefois se débarrasser d’un adversaire qui arrive au Super Bowl avec la mentalité « rien à perdre, tout à gagner » : les Bengals de Cincinnati, l’équipe Cendrillon du tournoi éliminatoires.
Tombeurs des Chiefs de Kansas City, possiblement l’équipe la plus puissante de la NFL, au championnat de l’Association américaine, les tigres sont menés par la vedette de l’heure dans la NFL, le quart-arrière Joe Burrow. À 25 ans, il n’en est qu’à sa deuxième saison dans la NFL. À pareille date il y a deux ans, Cincinnati, 32e et dernière équipe au classement général, s’apprêtait à faire de Burrow, un gars de l’Ohio, son tout premier choix du repêchage. Deux tours du soleil plus tard, voilà que cette équipe a remporté son (et ses) premier(s) match(s) éliminatoire(s) depuis 1992. Elle a aussi remporté le premier match éliminatoire sur la route de son histoire et elle participe également à son premier Super Bowl depuis la saison 1988. Que ce soit par son style lors des conférences de presse, ses répliques excessivement charismatiques ou par son sang froid sur le terrain, impossible de ne pas aimer celui qu’on surnomme maintenant « Joe Brrr ».
Contrairement aux Rams, les Bengals n’ont rien d’une puissance assumée de la ligue. Oui, leur attaque est puissante avec Joe Burrow aux commandes…
Et oui, les receveurs étoiles Ja’Marr Chase et Tee Higgins et le dynamique porteur de ballon Joe Mixon dans le champ arrière…
Mais on peut toutefois observer une carence sur la ligne à l’attaque, qui a alloué neuf sacs du quart aux Titans du Tennessee en ronde de division, un record dans l’histoire des éliminatoires. On se doit par contre de souligner que cette même ligne a connu un de ses bons matchs de la saison la semaine dernière face aux Chiefs, n’allouant qu’un seul sac à l’adversaire.
L’unité défensive des Bengals ne compte pas sur autant d’étoiles que celle des Rams, mais elle a pris plaisir à réaliser de gros jeux depuis la fin du calendrier régulier. Ses six interceptions représentent un sommet lors des présents éliminatoires.
Si les Bengals l’emportent, Joe Burrow deviendra seulement le troisième quart-arrière de l’histoire à avoir à son palmarès un trophée Vince Lombardi ainsi qu’un titre de champion de champion national dans la NCAA. Joe Namath et Joe Montana sont les deux autres.
Ça en fait ça, des bons Jack, oups Joe!
Burrow serait par ailleurs le seul à avoir accompli ces exploits en plus d’avoir remporté le trophée Heisman, remis au joueur par excellence de la NCAA. Pas mal pour un gars qui se remettait d’une importante blessure ligamentaire au genou à pareille date l’an dernier.
Au-delà du football, je serais fou de terminer ce texte sans parler du spectacle de la mi-temps. D’habitude, la représentation me sert de temps mort afin d’aller piger dans le buffet ou pour rassurer mes amis qui ont parié sur l’équipe qui tire de l’arrière. Cette année, je serai confortablement installé devant le téléviseur pour écouter Dr. Dre, Snoop Dogg, Mary J. Blige, Eminem et Kendrick Lamar. Vous avez d’ailleurs peut-être vu la publicité de ce spectacle, qui circule en grande pompe sur les médias sociaux depuis quelques semaines.
https://www.youtube.com/watch?v=h3NhX6-5mO0
Je suis particulièrement curieux de voir l’enrobage de ce spectacle. Le So Fi stadium a été construit au coût de cinq milliards de dollars, plus que n’importe quel autre stade dans le monde. J’ose croire que le stade lui-même sera un acteur important de la représentation.
Le temps est venu pour vous de faire vos jeux! Pour une rare fois, aucune des deux équipes qui participent au match ultime ne joue le rôle du méchant. Deux clubs extrêmement attachants, mais un seul trophée. Qui le soulèvera dans les airs le 13 février prochain?
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